Marquée par la pandémie, l’année 2020 a été riche pour les relations internationales de l’Ouzbékistan. Le changement de pouvoir au Kirghizstan, l’évolution de la politique commerciale avec l’Union européenne et les relations avec la Russie, les États-Unis et la Turquie ont façonné la politique étrangère ouzbèke.
Novastan reprend et traduit ici un article publié le 19 janvier 2021 par le média ouzbek Hook.
S’il est vrai que 2020 a été une année compliquée, elle n’a pas manqué d’intérêt au niveau des relations internationales.
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Qu’en est-il de la relation de l’Ouzbékistan avec la Russie ? Ou avec l’Union européenne et les États-Unis ? Les autorités ouzbèkes ont-elles soutenu le changement de pouvoir au Kirghizstan ? Retour sur la politique étrangère de l’Ouzbékistan en 2020.
Une année marquée par le coronavirus
L’année 2020 aura indéniablement été celle de la COVID-19. Pour faire face aux défis survenus dans leur politique intérieure, de nombreux États ont délaissé la politique étrangère. Mais ils ont fini par s’adapter à la situation et certains ont même appris à en tirer parti.
Le premier problème qui s’est posé a été la pénurie de masques, de gants, de matériel médical, de tests PCR, de respirateurs, puis la recherche de vaccins. La pandémie a permis aux États de mieux identifier leurs véritables alliés et les partenaires prêts à les soutenir. Face aux pénuries, certains pays ont partagé leur équipement au cœur de la crise.
Une aide tournée vers la Chine et les pays d’Asie centrale
L’Ouzbékistan a rapidement suivi cette voie. Dès le mois de février, le pays envoyait son premier chargement d’aide humanitaire vers la Chine, où la pandémie prenait de l’ampleur. Le président chinois Xi Jinping n’a pas manqué de remercier son homologue ouzbek, Chavkat Mizioïev. L’Ouzbékistan a ainsi démontré clairement que ses dirigeants souhaitaient développer la coopération plutôt que de fermer leurs frontières et espérer être épargnés.
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En mars, le virus a rapidement embrasé l’Europe puis, début avril, l’Asie centrale. Le président ouzbek Chavkat Mirzioïev a déclaré à plusieurs reprises que l’Asie centrale était la priorité de son pays, de sorte que la majeure partie des aides humanitaires a été acheminée vers le Kirghizstan, le Tadjikistan et l’Afghanistan.
Une exception : le Turkménistan, qui refusait de reconnaître l’existence du virus. En effet, comment envoyer officiellement une aide humanitaire pour lutter contre une maladie qui n’existe pas ?
Le Kirghizstan, principal bénéficiaire de l’aide ouzbèke
Le principal bénéficiaire des aides ouzbèkes a été le Kirghizstan. Tachkent, la capitale ouzbèke, y a envoyé plusieurs milliers de tonnes de blé, des respirateurs, des concentrateurs d’oxygène et des équipements de protection individuelle pour les médecins.
En outre, les deux voisins ont construit ensemble de nouveaux hôpitaux destinés aux patients atteints de la COVID-19. Ces projets de construction ont été et sont encore financés par l’Ouzbékistan, bel effort de Tachkent pour aider les Kirghiz – et étendre sa sphère d’influence.
Le Tadjikistan a également bénéficié d’une aide humanitaire importante : ambulances, équipements de protection individuelle, conteneurs pour accueillir les patients, nourriture et médecins envoyés en renfort.
Tachkent a aussi acheminé du matériel médical, de la nourriture, des équipements de protection, des vêtements et bien davantage vers l’Afghanistan.
Outre ces pays, l’aide humanitaire a été tournée vers la Russie, l’Azerbaïdjan, le Kazakhstan, la Biélorussie, l’Iran et la Hongrie. En retour, la République a reçu le soutien de la Turquie, de la Russie, de l’Allemagne, de la Pologne, des Émirats arabes unis, de la Corée du Sud et de la Chine.
Vaccination : entre Chine et Russie
Une fois la crise affrontée, la vaccination est devenue une question politique centrale. L’Ouzbékistan a demandé des vaccins à l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et a commencé sa campagne de vaccination en testant des produits déjà développés sur ses citoyens, notamment les vaccins russe et chinois.
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Si le choix du vaccin représentait un défi politique de taille, la vaccination à grande échelle n’était prévue que pour 2021. Cela a permis aux autorités de gagner du temps.
Asie centrale : une amitié prudente
Pandémie mise à part, la politique étrangère et l’agenda régional ont quelque peu évolué. Depuis fin 2016, un format de réunions consultatives des chefs d’État d’Asie centrale a été fixé. La première réunion dans ce format s’est tenue en 2018 à Nur-Sultan, la capitale kazakhe, et la deuxième fin 2019 à Tachkent.
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La troisième réunion, qui devait avoir lieu à l’automne 2020 dans la capitale kirghize, Bichkek, suscitait de grands espoirs. Ceux-ci se sont évanouis en octobre, lorsque le ministère des Affaires étrangères ouzbek a annoncé son report à 2021 en raison de la pandémie.
Par ailleurs, le pouvoir au Kirghizstan a une nouvelle fois changé début octobre, entérinant le report de la réunion. Le ministère des Affaires étrangères ouzbek s’est alors empressé de convaincre la communauté internationale que les États de la région n’avaient pas pour autant ralenti le rythme de leur coopération.
La prochaine réunion est prévue fin 2021 à Achgabat, la capitale du Turkménistan, si la pandémie de coronavirus est maîtrisée d’ici là.
Prise de position sur la crise politique kirghize
Le 9 octobre 2020, le Kazakhstan, l’Ouzbékistan, le Tadjikistan et le Turkménistan ont publié une déclaration commune au sujet du Kirghizstan, où la crise politique a commencé à s’amplifier. Dans ce document, les quatre partenaires ont rappelé aux citoyens kirghiz que tous les États de la région « ont le même passé et construisent un avenir commun ». Ils y exhortent les citoyens à régler leurs problèmes politiques le plus rapidement possible.
Si le texte de la déclaration a été publié sur le site officiel du président du Kazakhstan, Tachkent a de facto déployé de grands efforts pour le faire paraître. L’Ouzbékistan a réagi avec bon sens à la « troisième révolution kirghize », en n’interrompant pas l’envoi d’aide humanitaire.
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Après l’élection présidentielle kirghize de janvier, l’Ouzbékistan, comme les autres pays de la région, doit s’entendre avec les nouvelles autorités pour poursuivre le processus d’intégration.
Des problèmes frontaliers
En effet, l’entente avec le nouveau président kirghiz, Sadyr Japarov, s’annonce essentielle pour l’Ouzbékistan, qui souhaite régler les questions de délimitation des frontières avec le pays voisin. Ainsi, il est nécessaire de résoudre le problème des enclaves existantes. La plus grande, celle de Sokh, a encore fait parler d’elle en été 2020 lors d’affrontements entre Ouzbeks et Kirghiz.
Si les différends de frontières avec le Kirghizstan et le Tadjikistan ne sont pas réglés, aucune réelle intégration dans la région ne pourra avoir lieu. Tachkent a donc à cœur d’accélérer ce processus.
États-Unis : l’Afghanistan en ligne de mire
Depuis 2017, les relations entre l’Ouzbékistan et les États-Unis se sont nettement intensifiées, pour deux raisons principales. La première est le remplacement d’Islam Karimov par Chavkat Mirzioïev en Ouzbékistan, ce dernier comprenant l’importance d’un règlement pacifique de la question afghane. La deuxième raison est l’arrivée de Donald Trump à la Maison blanche.
Au cours de sa campagne, Donald Trump a promis de réduire le contingent militaire à l’étranger et de rapatrier toutes les unités américaines stationnées en Afghanistan. Or, cette dernière promesse n’était possible que si la paix était conclue entre le gouvernement central basé dans la capitale afghane, Kaboul, et les talibans. L’Ouzbékistan a considérablement contribué à cette avancée.
Un accord de paix entre les talibans et les États-Unis
Les efforts des États-Unis, de l’Ouzbékistan et d’un certain nombre d’autres acteurs régionaux ont porté leurs fruits lorsqu’un traité a été signé entre les États-Unis et les talibans fin février 2020 à Doha, au Qatar. Il prévoyait le retrait des troupes américaines d’Afghanistan dans les 14 mois, à condition que Kaboul et les talibans mènent des négociations internes sur la future structure de l’État.
La signature de ce document a d’abord constitué un important succès pour la politique étrangère de Tachkent. Mais il est devenu évident vers la fin de l’année que les talibans ne souhaitaient pas négocier avec Kaboul et que la situation se trouvait dans une nouvelle impasse.
Début février 2020, le secrétaire d’État américain Mike Pompeo s’est rendu en Ouzbékistan avant la signature du traité de paix afghan. Une réunion des ministres des Affaires étrangères centrasiatiques et du secrétaire d’État américain, au format C5+1, s’est alors tenue. Au cours de celle-ci, les thèmes de la sécurité de la région, des investissements et des droits de l’Homme ont notamment été abordés.
L’intensification des relations avec Washington
En février 2020, l’ambassade américaine en Ouzbékistan a publié une nouvelle stratégie d’ici 2025 pour l’Asie centrale. Six objectifs y sont énoncés, dont deux concernant spécifiquement la question afghane. Ce document manifeste clairement la volonté de Washington de surveiller le développement des négociations internes afghanes et le règlement du conflit.
En raison de l’activité de l’Ouzbékistan dans cette affaire, il semble probable qu’une coopération étroite avec les États-Unis se poursuive au moins jusqu’en 2025.
La pandémie et les élections américaines de novembre 2020 ont contribué à intensifier les relations entre les deux partenaires. Le ministre des Affaires étrangères ouzbek, Abdoulaziz Kamilov, avait alors effectué une visite officielle aux États-Unis.
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Le responsable de la politique étrangère a rencontré le conseiller adjoint de Donald Trump pour la sécurité nationale, Matthew Pottinger. Celui-ci a mis en avant la politique active de Tachkent pour fournir de l’aide humanitaire pendant la pandémie, en particulier en Afghanistan, ainsi que les efforts du pays pour promouvoir les processus d’intégration dans la région.
En outre, Abdoulaziz Kamilov a rencontré le secrétaire à la Défense par intérim américain, Christopher Miller, pour parler de la lutte contre le terrorisme et de coopération militaire.
La collaboration militaire avec les États-Unis
Il est d’ailleurs intéressant de noter que le rapport parle de « renforcement des capacités des institutions de défense ». Auparavant, en octobre 2020, Chavkat Mirzioïev avait accueilli à Tachkent le commandant des forces armées américaines, Kenneth McKenzie, pour aborder la question de la « coopération militaire bilatérale ».
La coopération militaire avec les États-Unis est une bonne nouvelle pour l’Ouzbékistan. Elle permet de diversifier les fournitures de matériel militaire, sans se limiter à la Russie.
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En outre, à la suite de la visite d’Abdoulaziz Kamilov à Washington, le format des réunions bilatérales annuelles a été transformé en « dialogue de partenariat stratégique ». La première réunion de ce type doit avoir lieu à Tachkent fin juin 2021.
Washington note une amélioration des droits humains en Ouzbékistan
En décembre 2020, les autorités ouzbèkes se sont réjouies de la suppression de l’Ouzbékistan par le Département d’État américain de la liste des pays dans lesquels la liberté religieuse est violée.
Il s’agit d’une nouvelle très importante. En effet, au moment d’examiner toute proposition concernant la vente d’armes ou l’assistance militaire, le Congrès américain prendra sans nul doute le facteur de l’amélioration de la situation des droits de l’Homme en compte. Cela constituera un argument supplémentaire en faveur de la République ouzbèke.
Des avantages économiques avec l’Union européenne
En 2020, l’Ouzbékistan a bénéficié du SPG+, un tarif commercial préférentiel pour exporter des produits sur le marché européen. Il permet au pays d’exporter 6 200 types de produits non taxés au lieu de 3 000. Cependant, ce tarif préférentiel est lié par l’Union européenne (UE) à la garantie d’un niveau décent des droits de l’Homme. Cela explique l’attention croissante de Tachkent à ce sujet.
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En octobre 2020, malgré le succès de la politique de Chavkat Mirzioïev dans le domaine des droits de l’Homme, l’Union européenne a subtilement fait allusion aux problèmes liés à la liberté d’expression, à l’enregistrement des Organisations non gouvernementales (ONG), à la pratique de la torture, aux mauvais traitements dans le système pénitentiaire, à l’égalité des sexes et aux droits des femmes en Ouzbékistan.
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Si Tachkent souhaite encore profiter de la coopération avec l’UE, il est impératif de changer son approche pour ne pas mettre en péril le fruit d’un travail long et complexe.
Des aides allouées par Bruxelles
En 2020, Bruxelles a fourni une aide matérielle importante à la région pour faire face à la pandémie. L’UE a ainsi alloué 134 millions d’euros aux États d’Asie centrale pour renforcer leur système de santé. Auparavant, en mars 2020, elle avait déjà débloqué 40 millions d’euros à l’Ouzbékistan pour développer son agriculture, puis 2 millions d’euros supplémentaires en septembre dernier pour fournir des équipements de protection individuelle aux médecins.
À l’instar des États-Unis, l’Union européenne soutient par ailleurs Tachkent dans son désir d’adhérer à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et met son marché à contribution pour soutenir les efforts du pays.
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Lors d’un discours devant le Parlement en décembre 2020, le président ouzbek a mentionné le rôle de l’OMC et « l’intensification de la coopération à grande échelle avec l’Union européenne ». Il a ainsi contribué à redorer l’image du pays sur la scène internationale.
Russie : des relations au ralenti
Au cours du premier semestre 2020, la Russie avait ses propres chats à fouetter. Notamment l’entrée en fonction du nouveau gouvernement de Mikhaïl Michoustine, la lutte contre la pandémie, la préparation du référendum sur les amendements à la constitution et le 75ème anniversaire de la victoire sur l’Allemagne nazie.
Ce n’est qu’au cours du second semestre que la Russie est revenue sur le devant de la scène internationale, au travers de nombreux événements : les manifestations en Biélorussie, la guerre au Haut-Karabagh, la révolution au Kirghizstan. Des événements inquiétants se sont produits qui impliquaient directement la responsabilité du Kremlin, de sorte que les relations avec Tachkent ont été reléguées au second plan.
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Les relations entre les deux partenaires ont été marquées par l’entrée dans l’Union économique eurasiatique (UEE) de l’Ouzbékistan en tant qu’observateur. Le fait que l’Ouzbékistan ait réussi à tenir tête à la Russie, sans devenir un membre à part entière de l’organisation ni se quereller avec Moscou, constitue un coup de maître de la diplomatie ouzbèke.
Au cours d’une visite, la présidente du Conseil de la fédération de l’Assemblée fédérale de Russie, Valentina Matvienko, a parlé de la possibilité d’un retour de l’Ouzbékistan au sein de l’Organisation du traité de sécurité collective. Les autorités ouzbèkes n’ont pas commenté sa prise de parole.
Le vaccin Spoutnik V, objet de négociations
Depuis 2012, Tachkent adhère strictement à la stratégie de non-alignement à des blocs politico-militaires. Moscou le comprend, non sans espérer une évolution de cette position. Deux autres grandes questions sont à l’ordre du jour entre les deux États : les négociations concernant l’UEE et la construction de centrales nucléaires, auxquelles s’est joint peu à peu le thème de la fourniture du vaccin Spoutnik V.
Le vaccin russe a donné à Moscou un poids supplémentaire dans les négociations avec l’Ouzbékistan. En effet, il était capital pour le pays de débuter au plus vite la campagne de vaccination et ainsi d’éviter un troisième confinement et un nouveau coup de frein économique.
La Russie a d’autant plus hâte de fournir son vaccin à l’Ouzbékistan que ce dernier fournit à son tour une main-d’œuvre au marché russe : fin décembre 2020, le Kremlin annonçait que Tachkent recevrait 1 million de doses de vaccin pour les travailleurs migrants.
Des travailleurs émigrés ouzbeks en Russie
Les migrants ouzbeks constituent un avantage pour les deux parties. Ainsi, au cours du premier semestre 2019, près d’un million de travailleurs ouzbeks sont entrés en Russie, soit deux fois plus que les Tadjiks. La main-d’œuvre ouzbèke est notamment présente dans le secteur de la construction qui, fin 2020, a enregistré une pénurie de travailleurs étrangers.
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En 2020, près de 30 % des travailleurs ouzbeks qui se trouvaient en Russie sont rentrés chez eux et ne peuvent plus effectuer le chemin inverse, à l’instar des étudiants russes. La question d’une réouverture des frontières est à l’ordre du jour en 2021, tout comme la question des migrants. Si les négociations sur l’UEE aboutissent, les travailleurs se verront octroyer certains avantages.
Turquie : argent, tourisme et front uni
La coopération entre l’Ouzbékistan et la Turquie s’intensifie chaque année. En 2020, le président Chavkat Mirzioïev s’est rendu en Turquie pour y rencontrer le président Recep Tayyip Erdogan.
La visite a été assez fructueuse, aboutissant à la signature de contrats d’une valeur de 1 milliard de dollars (825 millions d’euros). Au cours des négociations, plusieurs questions ont été soulevées dans différents domaines, tels que la santé, l’éducation et le tourisme.
L’Ouzbékistan voit en la Turquie un point de passage pour exporter des produits vers l’Europe, tandis que la Turquie s’intéresse au marché ouzbek. Les deux pays souhaitent par ailleurs développer massivement leur secteur touristique.
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L’Ouzbékistan a étendu ses relations avec la Turquie à une coopération militaire. En octobre 2020, le ministre de la Défense turc, Hulusi Akar, s’est rendu à Tachkent pour y rencontrer son homologue ouzbek et le président. Les deux ministres ont signé un accord de coopération militaire.
Le poids du Conseil turcique
Une autre plateforme importante de coopération entre l’Ouzbékistan et la Turquie est le Conseil turcique, une organisation où la Turquie est très influente.
Après le début de la pandémie, les membres du Conseil turcique ont présenté un front uni pour lutter contre le coronavirus. En avril 2020, une réunion à distance a été organisée, avec la participation du directeur général de l’OMS.
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Au cours de la réunion, Chavkat Mirzioïev a émis l’idée de créer un centre de surveillance et de prévision de la situation épidémiologique et a proposé d’intensifier les efforts des ministres de la Santé.
Une délégation du Conseil turcique s’est par ailleurs rendue en Ouzbékistan en décembre 2020. Dès le lendemain, Tachkent annonçait la création d’une nouvelle chaîne de télévision exclusivement consacrée au tourisme.
Chakhriyor Ismaïlkhodjaïev
Journaliste pour Hook
Traduit du russe par Pierre-François Hubert
Édité par Frédérique Faucher
Relu par Charlotte Bonin
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