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Spéciale Kazakhstan
Depuis le 5 janvier, le Kazakhstan est le théâtre de manifestations particulièrement violentes, qui s’accompagnent d’un cortège de faits et d’interrogations. Face à l’ampleur de cette crise, Novastan vous propose un résumé des faits et des questions à l’heure actuelle.
Une chronologie, en résumé :
– 2 janvier : des manifestations pacifiques et localisées dans l’ouest du Kazakhstan sont organisées. Les revendications portent sur le prix du gaz naturel liquéfié, qui a doublé en quelques mois, alors qu’il est utilisé largement comme carburant dans le pays.
– 3-4 janvier : les manifestations continuent dans l’ouest et s’étendent à d’autres villes du pays. Des milliers de manifestants se rassemblent pacifiquement.
– 5 janvier : les manifestations deviennent particulièrement violentes, notamment à Almaty, la capitale économique du pays. La mairie et de nombreux bâtiments administratifs et commerciaux sont brûlés. L’aéroport d’Almaty est brièvement contrôlé par les manifestants. Le président Kassym-Jomart Tokaïev limoge son gouvernement et déclare l’état d’urgence (notre article). Le chef de l’Etat fait appel aux troupes de l’Organisation du traité de sécurité collective (OTSC), une organisation internationale dominée par la Russie, pour rétablir l’ordre dans le pays. L’OTSC accepte en quelques heures (notre article). En parallèle, Internet est coupé presque entièrement dans le pays.
– 6 janvier : Plusieurs dizaines de manifestants sont tués selon des chiffres officiels. Le président kazakh estime que des « terroristes » ont attaqué le pays, en étant financés et entraînés à l’étranger. Les troubles continuent toute la journée dans le pays mais principalement à Almaty, où des échanges de tirs ont lieu entre manifestants et forces de l’ordre (notre article). La communauté internationale s’inquiète assez largement des évènements (notre article).
– 7 janvier : les manifestations perdent en intensité en dehors d’Almaty, qui reste le théâtre d’échanges violents entre manifestants et forces de sécurité. Le discours présidentiel se durcit : Kassym-Jomart Tokaïev autorise formellement les forces de l’ordre à tirer sans sommation sur les manifestants, qu’il qualifie d’ « assassins » (notre article). L’ensemble des pays membres de l’OTSC décident d’envoyer des troupes. Au total, près de 2 500 militaires seront déployés : 2 000 Russes, 200 Tadjiks, 150 Kirghiz (notre article), 100 à 200 Biélorusses, 70 Arméniens.
– 8-9 janvier : la situation se stabilise, avec toujours cependant des morts et blessés parmi les manifestants. Le président parle encore d’opérations antiterroristes mais affirme également que les troupes de l’OTSC pourraient n’être dans le pays que pour une semaine (notre article).
– 10 janvier : A l’heure où nous écrivons ces lignes, la situation semble être calme dans l’ensemble du pays. Près de 8 000 personnes ont été arrêtées et Internet est revenu en général, sauf à Almaty où l’Internet mobile reste perturbé.
Les questions en suspend
L’émergence de cette crise et la rapidité avec laquelle les manifestations sont devenues violentes interroge une bonne partie des experts et observateurs. Comment peut-on passer d’un mouvement pacifique et délimité au carburant à des actions destructrices sans demandes claires ? Le sujet sera au cœur de notre décryptage de cette semaine, publié mercredi et réservé à nos abonnés.
Un point secondaire à cette première question se joue autour de Noursoultan Nazarbaïev. Quel rôle peut jouer le premier président kazakh dans cette crise ? Entre instigateur ou pacificateur potentiel, les deux sont possibles aujourd’hui.
Un autre point concerne l’intervention de l’OTSC, la première dans son histoire. Quelle place pour la Russie après la fin de la mission de l’OTSC ? Les supputations vont bon train chez certains observateurs qui y voient un début d’invasion à l’ukrainienne. Le déroulé de cette crise est cependant très différent des évènement de 2014.
Plus largement, ces évènements sont le reflet d’un mal-être persistant chez les Kazakhs et un manque de redistribution des richesses. Des réformes peuvent-elles réduire drastiquement les inégalités ? Alors que l’opposition kazakhe est principalement fantôme ou à l’étranger, seule une prise de conscience des autorités pourrait lancer un mouvement.
Le décryptage de Novastan
Les manifestations à Almaty, point clé des troubles au Kazakhstan
Dans la nuit du 4 au 5 janvier dernier, des manifestants parfois violents ont lancé une radicalisation des protestations à Almaty, la capitale économique du Kazakhstan. Dès le 5 janvier, les images de la mairie et d’autres bâtiments administratifs en feu ont marqué les esprits. Dans le même temps, une absence de revendications claires a fait planer le doute sur les intentions de ce groupe de manifestants violents.
Le pouvoir kazakh affirme haut et fort que ces destructions ont été organisées et qu’elles sont l’oeuvre de “terroristes” financés et entraînés à l’étranger. D’autres voix officielles mentionnent la participation de la famille de l’ancien président kazakh Noursoultan Nazarbaïev. Certains observateurs voient plutôt plusieurs groupes de manifestants. Qu’en est-il vraiment ? Novastan tente d’y voir plus clair.
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Ces deux paragraphes ne sont que le début de notre décryptage hebdomadaire réservé à nos abonné-e-s, envoyé tous les mercredis matins directement dans leur boîte mail. Pour le recevoir, vous pouvez nous soutenir à partir de 6 euros par mois.
Pour en savoir plus sur notre philosophie, nous vous avons tout expliqué par ici. Déjà abonné-e ? Cet article sera entièrement accessible mercredi 12 janvier.
Une question, une demande ? Notre email : redaction@novastan.org.
Nos décryptages précédents :
Le Turkménistan, ce méga-pollueur inconnu
Militairement, la Chine pousse ses pions au Tadjikistan
Le Kirghizstan se prépare à une crise énergétique
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Notre photo de la semaine
Coucher de soleil sur Ichan Kala, la vieille ville de Khiva, dans le sud-ouest de l’Ouzbékistan. Plus d’infos par ici.
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…dans le reste de l’actu
Un an après l’effondrement du barrage de Sardoba. Le journaliste Ilyas Safarov est parti à la rencontre des victimes en Ouzbékistan. La catastrophe, qui avait détruit de nombreuses infrastructures et tué six personnes, est encore présente à l’esprit des habitants (en accès libre).
Une blogueuse kirghize recueille plus d’une centaine de témoignages de harcèlement sexuel. Aziza Mourzachova a mené une enquête sur sa page Instagram sur le thème du harcèlement. Elle a demandé aux filles si elles avaient déjà été harcelées, et les réponses continuent à affluer. Le média kirghiz Kloop a publié un long commentaire de la blogueuse et quelques témoignages de femmes (en accès libre).
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