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La Chine partout présente au Tadjikistan

L’influence de la Chine au Tadjikistan se renforce chaque année, au point que Pékin a aujourd’hui un pied dans pratiquement toutes les activités du pays, depuis les investissements jusqu’au soutien militaire.

L’influence de la Chine au Tadjikistan se renforce chaque année, au point que Pékin a aujourd’hui un pied dans pratiquement toutes les activités du pays, depuis les investissements jusqu’au soutien militaire.

Novastan reprend et traduit ici un article publié le 11 janvier 2020 par le média tadjik Asia-Plus.

La Chine a commencé à s’intéresser au Tadjikistan dans les années 2000. Depuis, cette influence n’a fait que s’accroître : aujourd’hui, la grande puissance asiatique est devenue le principal investisseur, prêteur et mécène du pays.

La taille de son économie permet à la Chine d’établir des relations rentables avec des partenaires intéressés à la fois par le potentiel énorme de ce marché, la possibilité d’investissements et l’attractivité des prêts. Un avantage dont Pékin est bien conscient.

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Pour les experts, la stratégie chinoise respecte généralement un schéma éprouvé en Afrique : un État offre la possibilité de construire des infrastructures rentables à long terme. En échange, la Chine exige un remboursement en ressources ou en se réservant l’exploitation exclusive de l’infrastructure bâtie.

D’après les informations de la représentation diplomatique de la Chine à Douchanbé, la capitale tadjike, plus de 300 entreprises chinoises sont aujourd’hui implantées au Tadjikistan.

Une forte présence dans l’exploitation minière

L’un des premiers secteurs est l’industrie minière, où les entreprises chinoises sont chaque année plus présentes. Des dizaines d’entre elles y extraient aujourd’hui des métaux précieux. La plus importante est la coentreprise Zarafchon, située dans la province de Pendjikent, dans le nord-ouest du pays, et détenue à 75 % par Zijin Mining, qui fournit près de 70 % de l’or extrait au Tadjikistan. Pakrout, propriété de la China Nonferrous Gold Limited, exploite quant à elle les mines aurifères de Vahdat.

En 2018, la société chinoise TVEA a obtenu les licences d’exploitation des gisements de Douobat et de Verkhny Koumarg, dans la province d’Aïni, après avoir construit une centrale thermique à Douchanbé.

Durant l’été 2018, le gouvernement tadjik avait signé un accord qui octroyait une licence d’exploitation de l’énorme mine de Yakdjilva, dans la province de Mourgab à la société Kashi Xinyu Dadi Mining Investment Limited.

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En outre, la Compagnie minière sino-tadjike extrait et traite le minerai de plomb-zinc des mines d’Altyn-Topkan et de Paï-Boulak, tandis que Bartek Tadjikistan Mining exploite le gisement de Mouchkiston, situé dans la province de Pendjikent. Les entreprises chinoises se sont déjà vu octroyer des dizaines de licences d’exploitation de mines.

Le ciment tadjik entièrement contrôlé

En parallèle, la quasi-totalité de la production tadjike de ciment bénéficie actuellement d’investissements chinois. Les principaux producteurs de ciment, Tchoungtsaï Mokhir cement, Huaksin Gaïour cement et Huaksin Gaïour Sougd cement, sont des consortiums sino-tadjiks. À eux trois, ils représentent plus de 85 % de la production au Tadjikistan. Par ailleurs, l’entreprise chinoise Totch-China 2013 produit du ciment à Vahdat dans des proportions moindres.

Au cours des six dernières années, les investisseurs chinois ont réussi à presque décupler la production de ciment tadjik, passant de 385 000 tonnes en 2013 à 3,8 millions de tonnes en 2018. En 2013, la coentreprise Huaksin a acquis 75 % de la production de ciment du pays.

Des centaines de kilomètres de routes…

En plus du ciment, de nombreux projets d’infrastructures de grande ampleur, tels que des routes, des tunnels, des lignes à haute tension et des stations souterraines, ont été mis en œuvre par des entreprises chinoises.

China Road a notamment reconstruit la route reliant Douchanbé à la frontière tadjiko-ouzbèke, longue de 410 kilomètres, grâce à un prêt chinois d’environ 300 millions de dollars (274,2 millions d’euros). Cette société a également entrepris la restauration de la route Douchanbé-Kulob du réseau routier de Douchanbé et de la route de la capitale jusqu’à la frontière ouzbèke. L’achèvement de ce dernier projet était prévu pour début 2020. China Road a par ailleurs construit des tunnels routiers ainsi que des tunnels et ponts ferroviaires.

Grâce aux 177 millions de dollars (161,8 millions d’euros) fournis par la Banque asiatique de développement, la société Sinohydro a restauré la route reliant Douchanbé à la frontière avec le Kirghizstan. Une autre entreprise chinoise, Jiangchan Basing, a reconstruit les 113 kilomètres de route entre Aïni, Pendjikent et la frontière ouzbèke.

… lignes électriques, gazoducs et hydrocarbures

China Road réalise en ce moment des travaux préliminaires sur la route KalaikhoumRushan, à la frontière afghane. Pékin a débloqué 230 millions de dollars (210,2 millions d’euros) pour reconstruire cette section longue de 92,3 kilomètres. La China Railway Corporation vient pour sa part d’achever la reconstruction de la route reliant  Kanibadam et Patar.

Pendant ce temps, TVEA a terminé la construction de la ligne à haute tension reliant le centre du Tadjikistan à la province de Soughd, dans le nord. Elle avait auparavant construit une centrale thermique dans la capitale, une ligne à haute tension entre Khatlon et Lolazor et plusieurs stations souterraines.

De son côté, la China National Petroleum Corporation (CNPC), en collaboration avec Tadjiktransgaz, la coentreprise issue de Trans-Tadjik Gas Pipeline Company Ltd, a entamé la construction de la quatrième section du gazoduc Asie centrale-Chine.

CNPC, qui prospecte le sol tadjik pour y trouver des hydrocarbures, a annoncé l’implantation de sa filiale China Petroleum Engineering & Construction Corporation (CPECC), spécialisée dans l’ingénierie pétrolière, la production, la construction et la conclusion de contrats.

Des terres agricoles louées

En 2014, la société privée chinoise Xinjiang Production and Construction a loué près de 500 hectares dans la province de Khatlon pour une période de 50 ans. Dans la même région, Xinjiang Yinghai et Hai Li ont loué des terres pour 49 ans.

En outre, la coentreprise Développement de l’agriculture au Tadjikistan et en Chine cultive notamment du coton, du maïs et du blé dans cette province. Enfin, l’organisation paysanne Xinyang Yinghai exploite actuellement 280 hectares de terres tadjikes, loués pour 49 ans.

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Le riz et le coton sont les principales ressources cultivées. Les agriculteurs chinois souhaitent augmenter progressivement la quantité de terres louées.

Des écoles construites avec l’argent chinois

L’aide offerte par Pékin a permis l’ouverture de dizaines d’établissements d’enseignement général au Tadjikistan. Ainsi, en 2014, des écoles ont été construites par des entreprises chinoises dans la province de Danghara et à Nourek.

Entre 2016 et 2018, quatre écoles ont ouvert leurs portes à Douchanbé et Vahdat, ainsi que dans les provinces de Danghara  et de Roudaki grâce aux fonds investis par TVEA.

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Cette entreprise finance actuellement des travaux préliminaires en vue de construire des écoles d’une capacité de 1 200 places dans les villes de Vahdat et Faizabad. La construction commencera en 2020, une fois les coûts établis. En 2019, dans le cadre du projet de rénovation de la centrale hydroélectrique de Sarband, Sinohydro construira pour sa part trois écoles à Danghara, Levakand et Bokhtar.

Des centres Confucius ont par ailleurs été implantés à l’Université nationale du Tadjikistan et à l’Institut tadjik des mines et de la métallurgie. Près de 2 000 étudiants sont inscrits dans ces centres éducatifs et culturels où sont enseignées la langue, la culture, les coutumes et les traditions du peuple chinois.

Traduit du russe par Pierre-François Hubert

Edité par Christine Wystup

Relu par Anne Marvau

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