Le président de la République fédérale d’Allemagne, Frank-Walter Steinmeier, et son épouse, Elke Büdenbender, se sont rendus en Ouzbékistan du 27 au 29 mai. Ce voyage est considéré comme un signe de soutien aux réformes engagées par le président ouzbek, Chavkat Mirzioïev.
Novastan reprend et traduit un article initialement publié par notre version allemande. Pour y accéder, vous pouvez cliquer sur ce lien ou bien sur le drapeau allemand en haut de notre site.
C’est une visite rare. Du 27 au 29 mai dernier, le président allemand Frank-Walter Steinmeier a réalisé une visite officielle en Ouzbékistan. A Tachkent, la capitale, le chef d’Etat a été reçu avec les honneurs militaires par son homologue ouzbek Chavkat Mirzioïev. Après une première rencontre entre les deux chefs d’État, Frank-Walter Steinmeier a déposé une gerbe de fleurs au pied du monument commémorant l’indépendance de l’Ouzbékistan.
Cette visite a aussi et surtout été l’occasion pour le chef d’Etat allemand, qui n’a qu’une fonction de représentation, de signer quelques contrats avec Tachkent. Le président allemand a notamment assisté à un forum économique entre les deux pays, qui a conduit à la signature d’un projet de co-entreprise entre Volkswagen et Uzavtosanoat, un constructeur automobile ouzbek.
Des contrats signés dans l’automobile…
Selon le média ouzbek Gazeta.uz, des véhicules Volkswagen pourraient être vendus d’ici 2021 dans le pays, si Uzavtosanoat dispose effectivement des capacités techniques. Un investissement de 40 millions d’euros est d’ores et déjà sur la table côté Volkswagen.
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Cette co-entreprise n’est pas la première pour Berlin dans l’automobile. Depuis 2009, les poids lourds et camionnettes de la marque MAN sont produits en Ouzbékistan, mais à un rythme relativement aléatoire. Comme le précise le Central Asian Analytical Network (CAAN), cette co-entreprise est la plus importante entre les deux pays.
… et dans la santé
Au-delà de l’automobile, l’Allemagne devrait participer à la création d’un centre de médecine nucléaire et de radiothérapie à Tachkent. Berlin s’est également engagé à participer à la construction de deux cliniques contre le cancer, à Tachkent et dans sa région. Epsilon et l’université de Manheim devraient être impliqués dans l’une et l’autre des cliniques.
Durant sa visite, Frank-Walter Steinmeier s’est également rendu avec des artistes ouzbeks à l’Institut Goethe de Tachkent, rapporte Gazeta.uz. Une statue en l’honneur de l’écrivain allemand a été érigée. Selon le CAAN, plus de 4 000 Ouzbeks ont appris l’allemand dans ce centre depuis sa création en 2014.
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Pour terminer sa visite, Frank-Walter Steinmeier a visité la ville historique de Khiva, à la frontière avec le Turkménistan, dans l’ouest du pays.
Une symbolique forte
La visite du président allemand fait suite à celle de Chavkat Mirzioïev en Allemagne en janvier dernier, où il avait été reçu à Berlin par la chancelière Angela Merkel. L’Allemagne et l’Ouzbékistan souhaitent renforcer leur coopération économique et culturelle dans le cadre de la politique d’ouverture du président ouzbek, au moyen notamment du programme de stages lancé en 2019 par l’association d’entreprises d’Allemagne orientale (Ost-Auschuss – Osteuropaverein der Deutschen Wirtschaft), qui encourage la mobilité des diplômés universitaires ouzbeks en Allemagne. La visite de Frank-Walter Steinmeier a constitué un soutien à ces réformes.
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Côté ouzbek, la venue du président allemand a également permis à Chavkat Mirzioïev de faire passer un message d’ouverture à la délégation d’entreprises allemandes. « J’ai discuté avec des hommes d’affaires en Allemagne, je sais qu’ils sont nombreux à vouloir s’installer en Ouzbékistan mais doutent encore. En tant que président, je peux vous le dire à nouveau aujourd’hui : il n’y a pas besoin de douter, il n’y a pas de retour en arrière », a affirmé le président ouzbek, rapporte Spoutnik. Une manière de rappeler son engagement pour une ouverture économique du pays le plus peuplé d’Asie centrale, sans pour autant s’engager sur une ouverture politique.
Arnaud Enderlin
Rédacteur pour Novastan
Traduit de l’allemand par Pierre-François Hubert
Edité et enrichi par Etienne Combier
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