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La mer d’Aral n’est pas le seul problème écologique en Ouzbékistan

Alors que le sort de la mer d’Aral est de nouveau au premier plan en Asie centrale, l’Ouzbékistan n’est pas sorti d’affaire. Vadim Sokolov, responsable au Fond international pour la sauvegarde de la mer d’Aral, fait le point.

Aydar Lac Ouzbékistan Environnement Eau
Le lac d'Aydar est l'un des autres problèmes écologiques en Ouzbékistan.

Alors que le sort de la mer d’Aral est de nouveau au premier plan en Asie centrale, l’Ouzbékistan n’est pas sorti d’affaire. Vadim Sokolov, responsable au Fond international pour la sauvegarde de la mer d’Aral, fait le point.

Novastan reprend et traduit ici un article initialement publié par Anhor.uz.

La mer d’Aral et sa quasi-disparition depuis les années 1960 ont été au cœur d’une large prise de conscience en Ouzbékistan. Depuis 1992 et la création du Fond international pour la sauvegarde de la mer d’Aral, les Etats centrasiatiques ont peu à peu pris la mesure de la crise écologique autour de cette mer. En mai dernier, la tempête de sel qui a touché l’Ouzbékistan et le Kazakhstan a servi de rappel.

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Pour autant, il existe d’autres problèmes écologiques en Ouzbékistan. C’est notamment l’avis de Vadim Sokolov, responsable projets pour le Fond international de la sauvegarde de la mer d’Aral. Selon lui, « 90% des problèmes en Asie centrale sont liés à l’eau ». Le correspondant du site d’informations ouzbek Anhor.uz s’est entretenu avec l’expert pour faire le point.

Anhor.uz : Mise à part la question de la mer d’Aral, quels sont les autres problèmes écologiques de l’Ouzbékistan ?
Vadim Sokolov : Il existe en Ouzbékistan d’autres préoccupations écologiques comme la zone d’Aydar-Arnasay, qui touche les provinces de Djizak, de Navoï et de Samarcande. Il y a également une pénurie dans le sud du pays, dans les régions de Kachkadaria et Sourkhan-Daria, ce qui cause des dégâts écologiques. Une goutte d’eau supplémentaire pourrait nous aider à résoudre ce problème. En Asie centrale, 90% de problèmes sont en rapport avec l’eau.

En quoi consiste le problème du système des lacs d’Aydar-Arnasay ?
Le lac naturel d’Aydar est alimenté par des eaux souterraines. En 1969, suite à une grande crue Syr-Daria et afin de sauver la population en aval du fleuve, donc du Kazakhstan, il a été décidé de diriger cet écoulement d’eau annuel dans cette fosse. C’est ainsi que le système d’eau d’Aydar-Arnasay s’est formé, avec actuellement un volume de 30-40 kilomètres cube d’eau. Mais malheureusement, il est pratiquement impossible d’utiliser cette eau.

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Pour la rendre exploitable, il faudrait construire une station de pompage et de traitement de l’eau car l’eau n’est pas douce, elle est assez salée donc difficilement utilisable pour des besoins économiques. Il faudra cependant faire attention à l’écosystème d’Aydar-Arnasay, où le réservoir est apprécié par les poissons et les oiseaux.

Dans la partie avoisinante des lacs, la réserve d’eau Charda a de l’eau plutôt douce. Il y a dix ans, l’Ouzbékistan y a construit une station de pompage pour pouvoir, durant les saisons de pénurie d’eau, approvisionner la province de Syr-Daria. Cette eau peut être utilisée pour l’irrigation et pour la consommation.

Quelle est la situation actuelle de ce système de lacs ?
Ne pas laisser périr ces lacs, éviter l’apparition d’un nouveau désert salé : voilà les deux objectifs fixés à ce jour. C’est un lieu naturel mais aussi un lieu de loisirs qui a également un intérêt économique avec sa réserve suffisante de poissons.

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Ces dernières années, nous avons eu des négociations assez intenses avec nos collègues kazakhs. Le Kazakhstan a réalisé un grand projet de l’amélioration du cours d’eau dans le delta du fleuve Syr-Daria. Les Kazakhs voulaient ne plus lâcher les eaux dans le lac Arnasay, mais plutôt rediriger les flots exclusivement sur leur territoire.

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L’année dernière, un accord a été trouvé. Les dirigeants kazakhs ont accepté de lâcher de l’eau de la réserve Charda, dans les périodes des hautes eaux : 1,5 kilomètre cube d’eau par an seront relâchés pour conserver le lac. Du côté ouzbek, de l’eau sera pompée depuis le lac. Si cette eau n’est pas diluée, de nouveau nous serons témoins d’une mer morte. C’est aussi en Ouzbékistan un des problèmes importants sur lequel nous essayons de remédier en sollicitant nos voisins, nos amis et nos partenaires.

Traduit du russe par Sevara Abdullaïeva

Edité par Etienne Combier

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