En réponse aux manifestations et à l’état d’urgence dans le pays, Kassym-Jomart Tokaïev a qualifié les manifestants « d’assassins » et autorisé les forces de l’ordre à tirer sans sommation. Bien que les manifestations se poursuivent, la situation serait sous contrôle selon les médias officiels.
Après plusieurs jours de manifestations et de violences, depuis la soirée du 5 janvier, la nuit du 6 au 7 janvier s’est déroulée dans un calme relatif au Kazakhstan, rapporte le média kazakh Vlast.kz. Dans la soirée, il n’y a pas eu de troubles et les autorités locales ont indiqué que la situation était sous contrôle. Dans l’après-midi du 7 janvier, le ministère de l’Intérieur kazakh a cependant affirmé que 26 personnes avaient été « liquidées », selon le média kazakh Orda. 26 autres auraient été blessées et 3 800 personnes auraient été arrêtées.
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Selon Vlast.kz, la nuit a été relativement calme dans la plupart des régions.
Le président a donné l’ordre de tirer
Ce calme relatif n’a cependant pas été pris en compte par le président kazakh Kassym-Jomart Tokaïev. Lors d’un discours à la nation en début d’après-midi ce vendredi 7 janvier, le chef de l’État a parlé d’une opération antiterroriste continue visant, selon lui, à rétablir la « légalité constitutionnelle » dans le pays. « J’ai donné l’ordre aux forces de l’ordre et à l’armée d’ouvrir le feu pour tuer sans sommation », a-t-il ajouté.
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Il a réagi avec dépit aux demandes internationales et étrangères d’entamer un dialogue pacifique avec les manifestants. « Quelle bêtise ! Comment peut-on négocier avec des criminels et des assassins ? », a-t-il questionné. Kassym-Jomart Tokaïev, qui avait qualifié les manifestants de « terroristes« le 6 janvier, a continué d’estimer que les protestataires étaient des « bandits et des terroristes locaux et étrangers » qui doivent être totalement éliminés.
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Le président kazakh a qualifié le mouvement de protestation de « période sombre » dans l’histoire du pays et a estimé que la priorité absolue était d’empêcher que de tels évènements ne se reproduisent. Kassym-Jomart Tokaïev a également reproché aux protestataires d’avoir un plan d’attaque coordonné et précis et d’être très combatifs. Il s’est en outre exprimé sur les restrictions d’Internet, comme le pointe Vlast.kz.
« En raison de la stabilisation de la situation, j’ai ordonné que les communications Internet soient coupées dans certaines régions du pays pendant certaines périodes », a déclaré Kassym-Jomart Tokaïev. « Je suis persuadé que cette décision aura un impact positif sur les moyens de subsistance de nos citoyens. Nous rappelons que le libre accès à Internet ne signifie pas la libre publication d’inventions, de diffamations, d’insultes et d’appels à la haine », a-t-il ajouté.
Les manifestations se poursuivent
Dans la ville de Janaozen, point de départ des contestations le 2 janvier, les manifestations pacifiques se poursuivent, décrit Orda. Le 7 janvier, environ 2 000 personnes se sont rassemblées sur une place centrale pour prier et présenter ensuite leurs revendications politiques. Elles demandent notamment un changement de régime politique, des élections aux niveaux régional et local et la fin de la persécution des militants civils.
En parallèle, les troupes de l’Organisation du traité de sécurité collective (OTSC) appelées par le président kazakh le 5 janvier arrivent peu à peu au Kazakhstan. L’ensemble des membres de l’organisation, sous domination russe, a décidé d’envoyer un contingent : la Russie en premier lieu, mais aussi l’Arménie, la Biélorussie, le Tadjikistan et le Kirghizstan ce vendredi 7 janvier.
La décision a toutefois été prise après deux votes au parlement, les voix recueillies lors du premier tour n’étant pas suffisantes pour l’envoi des troupes. Dans son discours à la nation, le président kazakh a ainsi remercié le Premier ministre arménien, qui préside l’OTSC, ainsi que les présidents de la Biélorussie, du Kirghizstan et du Tadjikistan pour l’envoi de leurs troupes. Il a remercié tout particulièrement le président russe Vladimir Poutine d’avoir répondu rapidement à sa demande.
Hera Shokohi
Rédactrice pour Novastan.org
Relu par Anne Marvau
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