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Tourisme : le Tadjikistan considéré comme un pays sûr selon une étude

Selon une enquête financée par la Banque mondiale, les touristes voyageant au Tadjikistan ne sont pas découragés par la proximité de l’Afghanistan. Pour autant, de nombreux efforts restent à faire pour atteindre son plein potentiel touristique.

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Selon une enquête financée par la Banque mondiale, les touristes dépensent en moyenne entre 800 et 1400 dollars pour un séjour entre 6 et 12 jours au Tadjikistan.

Selon une enquête financée par la Banque mondiale, les touristes voyageant au Tadjikistan ne sont pas découragés par la proximité de l’Afghanistan. Pour autant, de nombreux efforts restent à faire pour atteindre son plein potentiel touristique.

Novastan reprend et traduit du russe ici un article publié le 17 octobre 2019 par le média tadjik Asia-Plus.

Selon une enquête menée auprès des agences de voyage tadjikes avec le soutien financier de la Banque mondiale, un touriste étranger dépense en moyenne entre 800 et 1 400 dollars (entre 700 et 1 226 euros) pour rester 6 à 12 jours au Tadjikistan, sans compter son billet d’avion. Selon l’Organisation mondiale du Tourisme, les voyageurs en quête d’aventure dépensent en moyenne 3 000 dollars pour un séjour de 8 jours.

Les voyagistes interrogés notent que les touristes considèrent le Tadjikistan comme un pays sûr, malgré la proximité de l’Afghanistan, politiquement instable.

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Les résultats de l’enquête montrent que la popularité du Tadjikistan grimpe en flèche pour les touristes d’Europe, d’Amérique du Nord, de Chine et d’Australie. Les touristes français sont le sixième contingent, avec 6 % des arrivées dénombrées par les voyagistes.

Un développement en quelques années

Une meilleure connaissance du pays, et plus largement, de l’Asie centrale, a certainement contribué à susciter l’intérêt des touristes du monde entier pour ce pays.

Le tourisme en Asie centrale s’est d’abord développé en Ouzbékistan, dont les merveilles architecturales, mosquées et mosaïques d’un bleu intense, attiraient les visiteurs. Certains tours opérateurs se sont alors mis à proposer une rapide extension vers Pendjikent, à quelques dizaines de kilomètres seulement de la célèbre Samarcande une fois passée la frontière du Tadjikistan ; on y visitait son marché, qui témoigne bien de la vie intense et haute en couleurs des marchés tadjiks, et surtout le site archéologique de la vieille ville.

Cette extension peut à nouveau être aujourd’hui proposée aux touristes, car la frontière entre l’Ouzbékistan et le Tadjikistan, fermée durant une dizaine d’années, est à nouveau ouverte depuis 2018 et le renouveau des relations tadjiko-ouzbèkes.

Un tourisme d’aventure

Le Tadjikistan a très vite attiré les amateurs du tourisme de l’extrême. Hors des sentiers battus et du tourisme de masse, il offre une nature vierge, les montagnes et hauts plateaux du Pamir permettent aux amateurs de trekking de parcourir des paysages magnifiques.

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Un troupeau de yaks sur les hauts plateaux tadjiks.

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De plus, les routes souvent cahoteuses mènent parfois à des villes « du bout du monde », comme Mourghab, aux confins du Pamir. Les guest houses sont également très simples, comme en témoigne le très faible nombre d’infrastructures hôtelières en dehors de la capitale Douchanbé.

La proximité avec l’Afghanistan n’effraie pas

Le Tadjikistan partage 1 200 kilomètres de frontière avec l’Afghanistan. Or ce dernier reste un pays politiquement instable, vivement déconseillé par les « conseils aux voyageurs » de nombreux gouvernements. Le Tadjikistan est cependant, selon cette même enquête, considéré par les voyagistes et les touristes comme un pays sûr, même si un attentat contre des cyclotouristes en juillet 2018 et revendiqué par le groupe Etat islamique a pu temporairement compromettre cette réputation.

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La longue route qui longe la rivière Piandj, à partir de Kalai-Khum, permet, en sécurité, d’observer la rive afghane, qui n’est qu’à quelques mètres, et d’apercevoir des villages afghans, ou des caravanes de chameaux lourdement chargées parcourant le corridor du Wakhan. Les marchés afghans de Khorog et Ichkachim très appréciés des touristes, permettant de croiser des marchands pachtounes, et d’acheter des produits locaux.

Le Tadjikistan n’a pas encore atteint son potentiel touristique

De nombreux efforts restent à fournir pour répondre à la demande croissante. Pour la moitié des voyagistes locaux et près de 90 % des opérateurs internationaux, le Tadjikistan n’a pas encore atteint son potentiel touristique.

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La rivière Piandj, qui délimite une partie de la frontière entre Tadjikistan et Afghanistan.

Si l’enquête s’est intéressée à l’ensemble du tourisme au Tadjikistan, une attention particulière a été portée à deux régions, qui bénéficient d’un projet de développement de l’économie rurale subventionné par la Banque mondiale et qui vise à élargir les opportunités économiques dans les zones frontalières de l’Afghanistan : la province de Khatlon, dans le sud-ouest du pays, et la région autonome du Haut Badakhchan, dans l’est du Tadjikistan. L’objectif était d’analyser les obstacles et les opportunités dans le développement de l’offre et de la demande touristiques du pays.

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Ainsi, le pays doit poursuivre ses efforts pour développer ce secteur en tirant davantage parti des touristes actuels, précisent les voyagistes sondés.

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Les opérateurs ont pointé un certain nombre de pistes susceptibles d’attirer davantage de touristes au Tadjikistan : amélioration des liaisons aériennes extérieures et intérieures, préservation et modernisation des infrastructures touristiques, simplification du cadre législatif, amélioration des conditions d’hébergement (notamment l’accès à l’électricité, à l’eau et aux égouts) et formation pour les employés du secteur touristique.

Pour autant, la situation sécuritaire évolue rapidement dans le pays. En cas de doute, les voyageurs sont incités à se renseigner auprès du ministère des Affaires étrangères français.

Païrav Tchorchanbïev
Journaliste pour Asia Plus

Traduit du russe par Pierre-François Hubert

Edité par Christine Wystup

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