Dans le Nord du Tadjikistan, des paléontologues et des scientifiques ont trouvé les fragments d’un os de dinosaure vieux de plus de 85 millions d’années. Une nouvelle découverte qui s’ajoute au patrimoine archéologique tadjik déjà connu pour son large panel d’espèces animales anciennes.
Du 20 au 28 octobre derniers, des paléontologues d’Ekaterinbourg, de Saint-Pétersbourg et de Moscou, ainsi que deux scientifiques tadjiks, ont mené une expédition dans le village de Kansaï, situé dans la région de Soghd, dans le Nord du Tadjikistan.
Les recherches, sous la direction de Pavel Skutschas, le chef de département de zoologie et de vertébrés de l’Université d’État de Saint-Pétersbourg, ont permis de trouver des fragments d’un os de dinosaure et les restes d’autres animaux vieux de 85 millions d’années, rapporte Fergana News.
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Mais bien que le pays possède un certain palmarès de découvertes archéologiques, très peu de Tadjiks se spécialisent dans le domaine de la paléontologie, rapporte le média tadjik Asia-Plus.
Une expédition russo-tadjike à Kansaï
Deux Tadjiks, Oumed Nabiev, le seul étudiant en paléontologue en maîtrise au Tadjikistan, et Gafourjon Karimov, ichtyologue, ont accompagné des paléontologues russes pour la fouille du canyon à Kansaï. Le canyon a été formé par l’extraction de matières premières pour la production de ciment.
L’expédition russo-tadjike a permis la découverte de fragments d’un os appartenant à un dinosaure datant de la période du crétacé, une période géologique qui s’étend de -145 à -66 millions d’années.
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Des restes d’autres animaux, tels que des tortues, des crocodiles, des requins, des amphibiens et des poissons, appartenant à la même période, ont également été découverts. Certaines des découvertes issues de l’expédition ont été transférées au musée d’histoire de la région de Soghd.
Des fouilles fructueuses
« Nous avons utilisé la méthode de lavage, qui nous permet d’examiner les petits restes – os, vertèbres, dents, mâchoires. En raison du fait qu’ils sont très fragiles, nous avons appliqué une colle spéciale à la surface de la roche, ce qui nous a permis d’extraire tout l’os sans l’endommager », raconte Oumed Nabiev.
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Des méthodes qui ont permis d’identifier une dent de crocodile, des dents de requin, des fragments de carapaces de tortue, des écailles de crocodiles. Quant à l’os appartenant au dinosaure, l’étudiant a déclaré que des recherches « plus approfondies » allaient être menées pour déterminer la partie du corps à laquelle il appartient.
Un pays d’intérêt pour les paléontologues
Kansaï représente, depuis près de 70 ans, un site attractif pour les recherches paléontologiques. A l’époque soviétique, l’Institut paléontologie de l’Académie des sciences y a mené de nombreuses fouilles.
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Dans les années 1960, les expéditions des paléontologues de l’URSS ont permis la découverte d’un nouveau dinosaure : le théropode Kansaignatus, qui a comblé le vide entre une espèce datée du début du crétacé et une espèce du campanien trouvée en Asie et en Amérique du Nord.
Un domaine peu convoité par les étudiants tadjiks
Bien que de nombreuses découvertes aient été faites sur le territoire tadjik, il n’y a plus aucun paléontologue tadjik de renommée mondiale depuis le décès de Charif Charapov en 2023. Par conséquent, il n’y a plus de spécialiste capable d’enseigner la science des animaux et des plantes fossilisés.
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Oumed Nabiev, en maîtrise au sein de l’Académie nationale des sciences du Tadjikistan, a confié qu’il était le seul étudiant à avoir choisi de se spécialiser en paléontologie. Pour lui, les fouilles effectuées à Kansaï auprès des scientifiques russes ont été une « occasion unique » et une formation durant laquelle il a pu acquérir « une expérience inestimable ».
Marianne Bultel
Rédactrice pour Novastan
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Vincent Gélinas, 2024-11-28
Ce pourrait être une belle expérience de collaboration entre la Russie et le Tadjikistan. Cette fois, ce sont les Russes qui se déplacent!
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