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L’architecture soviétique de Tachkent a-t-elle encore de la valeur ?

Alors que l’Ouzbékistan se débat depuis plusieurs années avec le sort de son patrimoine, Oulougbek Kholmouradov et Bobir Klytchev, spécialistes en architecture et fondateurs de la plateforme ADP, expliquent quels édifices de l’ère soviétique valent encore le détour.

Tour de Tachkent Architecture Patrimoine URSS Tachkent Ouzbékistan
La tour de radiotélévision de Tachkent est l'un des monuments emblématiques de la capitale ouzbèke.

Alors que l’Ouzbékistan se débat depuis plusieurs années avec le sort de son patrimoine, Oulougbek Kholmouradov et Bobir Klytchev, spécialistes en architecture et fondateurs de la plateforme ADP, expliquent quels édifices de l’ère soviétique valent encore le détour.

Novastan reprend et traduit ici un article initialement publié par le média ouzbek indépendant Hook.report.

L’architecture soviétique ne répertorie pas que des bâtiments types construits sur un plan standard. Évidemment, les khrouchtchevkas, des immeubles d’habitation à cinq niveaux construits sous Nikita Khrouchtchev (1958-1964), sont légion dans l’espace post-soviétique. Pour autant, on y trouve aussi des édifices éblouissants et étonnants, comme la tour de radiotélévision de Tachkent (ci-dessus), la capitale de l’Ouzbékistan. Cependant, comment savoir si une construction détient réellement une valeur architecturale qu’il faut sauvegarder pour les siècles à venir ?

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En revenant sur les traces de la démolition de Dom Kino, un cinéma symbolique de la capitale, Bobir Klytchev et Oulougbek Khomouradov ont expliqué à Hook.report comment comprendre l’art architectural et quels édifices soviétiques ont une valeur touristique.

Hook.report : Commençons par le plus important. Comment se fait-il que certains bâtiments soviétiques reflètent l’époque dignement et d’autres non ?

Oulougbek Kholmouradov : Depuis les mugs posés sur votre table jusqu’aux bâtiments que l’on voit à travers la fenêtre, la combinaison de leurs caractéristiques techniques, fonctionnelles et esthétiques fait toujours l’objet d’un jugement. Vous attribuez à l’objet une évaluation sur la base de ces éléments. Mais chaque personne a sa propre opinion, c’est pourquoi des critères extrêmement concrets et précis sont apparus. Ils aident à déterminer pourquoi certains objets réussis et d’autres moins.

Et il n’y a pas de critères techniques en architecture, comme dans les sciences exactes ?

O. K. : Un édifice doit être fonctionnel, c’est-à-dire qu’il faut avoir tenu compte de tous les flux, il doit être pratique et bien isolé. Il faut également prendre en compte le paysage architectural et topographique qui entoure le bâtiment. Les facteurs socio-économiques entrent aussi en jeu.

Hall d’exposition Architecture Patrimoine URSS Tachkent Ouzbékistan
Hall d’exposition.

Comment ces critères influent-il sur l’architecture ?

O. K. : Pendant l’ère soviétique, l’économie était planifiée et le Gosstroï (le Comité central pour la construction, ndlr) se trouvait au-dessus de l’Union des architectes, les architectes avaient donc un rang inférieur. Les experts du Gosstroï étaient considérés comme responsables et c’est eux qui donnaient le mot d’ordre. Ainsi, tout édifice était confiné à une méthode de construction instantanée, notamment les immeubles d’habitation.

Pourquoi le Gosstroï supervisait-il les architectes et en quoi est-ce lié à l’économie ?

O. K. : Parce que toute l’économie était limitée à des bâtiments en blocs. L’essentiel était de construire le plus vite possible. Il y avait bien entendu des constructions expérimentales, comme le bâtiment « Jemtchoug » (perle, en russe) et bien d’autres à travers l’ex-Union soviétique qui pourraient figurer sur la liste du patrimoine mondial.

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Quoi qu’il en soit, l’économie et toute la formation socio-politique étaient planifiées, ce qui signifie que chacun devait accomplir une tâche dans un temps donné. Le capitalisme aussi impose des délais, parfois très serrés, et les dépasser coûte de l’argent, mais il n’a jamais impliqué une planification massive, les critères ne sont tout simplement pas les mêmes. En outre, les ingénieurs soviétiques devaient toujours respecter des normes et des règles de construction.

Partout dans le monde, ces règles et normes sont considérées comme des conseils et des recommandations, un indicateur du professionnalisme d’un bon ingénieur. Néanmoins, dans l’Union soviétique, elles avaient été intégrées dans la loi et constituaient donc la règle. Impossible de construire autrement que selon cette règle. Impossible de faire plus large ou plus étroit, aucune variation n’était permise, impossible d’instiller son point de vue. Il fallait strictement se conformer aux normes et règles de construction sans quoi le projet était tout simplement remodelé.

Hôtel des Postes Architecture Patrimoine URSS Tachkent Ouzbékistan
L’hôtel des Postes.

La grande majorité des bâtiments étaient donc dessinés selon un patron. En somme, c’était un système intelligent mais ennuyeux.

Cette situation était la même dans tous les pays d’ex-URSS ?

O. K. : Il y avait aussi des bureaux de construction en Union soviétique, des cabinets et des collectifs expérimentaux se formaient. Mais la situation restait la même. En outre, ces cabinets expérimentaux prenaient la défense de tout et tout le monde. Et n’oubliez pas le Gosstroï, qui a toujours tout supervisé.

Hôtel Ouzbékistan Architecture Patrimoine URSS Tachkent Ouzbékistan
L’hôtel Ouzbékistan, l’un des immeubles les plus grands de la ville.

Ils ont toutefois réussi à construire des édifices expérimentaux et uniques. Je pense que c’est l’une des raisons pour lesquelles les critiques occidentaux ont commencé à s’intéresser autant au modernisme soviétique.

Comment ont-ils réussi à construire des projets aussi individuels avec autant d’interdictions ?

O. K. : Le progrès émane toujours de l’individualité : un tas de gens à l’origine d’une invention collective, ça n’existe pas. Une découverte vient toujours de solitaires et d’individualistes qui se risquent à faire des expérimentations. Ils ne sont donc pas parvenus à ces résultats grâce au système, mais malgré lui. Comment juger la valeur d’un bâtiment si l’on y connaît rien ?

rectorat de l’université nationale d’Ouzbékistan Architecture Patrimoine URSS Tachkent Ouzbékistan
Bâtiment du rectorat de l’université nationale d’Ouzbékistan.

Nous nous égarons un peu, revenons-en aux critères d’évaluation.

O. K. : Un architecte ne se contente pas seulement de dessiner des bâtiments, il s’agit d’un travail dont peut s’occuper un dessinateur. L’architecte doit penser à tout ce que j’ai déjà évoqué : les détails socio-économiques, physiques et techniques. Et il ajoute son individualité, sa créativité : faire différemment des autres.

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Tout ce qui sort de ce cadre est le travail des dessinateurs. Si vous ne vous demandez pas pourquoi et en quoi votre construction doit se distinguer de celles qui existent déjà ou de celle que votre collègue imagine, alors vous n’êtes qu’un dessinateur. L’architecte c’est avant tout celui qui réfléchit.

Beaucoup de bâtiments soviétiques rassemblent ces éléments en Ouzbékistan ?

O. K. : En faisant visiter la ville à des amis étrangers, j’ai compté près d’une trentaine d’édifices intéressants construits après 1917. Et je sais qu’il y en a bien plus et pas seulement à Tachkent, mais aussi à Samarcande et à Boukhara.

Cette trentaine d’édifices ne sont pas des bâtiments planifiés ?

O. K. : Pour la plupart non.

Marché Tchorsou Bazar Architecture Patrimoine URSS Tachkent Ouzbékistan
Le marché « Tchorsou », aussi appelé Tchorsou Bazar.

Y en a-t-il certains qui ont été planifiés ?

O. K. : Seuls les immeubles d’habitation étaient construits sur des modèles. Pour l’essentiel, tous ces bâtiments sont publics et, bien qu’ils soient construits à partir de blocs standards, certains d’entre eux sont tout de même très originaux.

Lesquels, par exemple ?

O. K. : Il y a beaucoup de bâtiments intéressants dans le quartier d’Akademgorodok. On peut les découvrir petit à petit en se dirigeant vers le magasin « Tchimgan ». Il y a tout un tas d’édifices fascinants là-bas, dont tous les instituts de recherche et autres.

Palais des constructeurs d’avions Architecture Patrimoine URSS Tachkent Ouzbékistan
Palais des constructeurs d’avions.
Cirque Architecture Patrimoine URSS Tachkent Ouzbékistan
Le cirque de Tachkent.

Il y a aussi ce quartier, que je détestais autrefois et que maintenant j’adore, qui s’étend de la rue Noukous jusqu’à l’aéroport. Ce sont les projets de l’architecte Andreï Kossinski, aujourd’hui encensé par les critiques et les architectes allemands.

Revenons-en à l’architecture de l’Union soviétique. Certaines réalisations, comme la tour de radiotélévision, unique en son genre, font partie de la liste des attractions touristiques en Ouzbékistan. C’est l’héritage de l’architecture soviétique. Mais pourquoi Dom Kino, qui a été détruit, n’en faisait pas partie ?

O. K. : En fait, c’est la place toute entière qui était ratée. Je ne suis pas le seul à le penser, c’est aussi l’avis d’Askarov, l’un des plus grands spécialistes en architecture. Imaginez-vous en train de descendre l’avenue Karimov depuis le TsUM en direction du croisement avec « Pakhtakor ». Il y a beaucoup d’arbres sur le chemin, on n’apercevrait presque pas Dom Kino. En outre, la construction était horizontalement basse, elle se trouve dans la vallée, ce qui est un handicap : on ne la voyait pas. À cet endroit, les bâtiments semblent cassés, ils ne sont clairement visibles que dans une perspective très prononcée.

Cinéma A. Navoï (« Panorama ») Architecture Patrimoine URSS Tachkent Ouzbékistan
Cinéma A. Navoï (« Panorama »).

Si je rends hommage à l’intérieur et à l’agencement de Dom Kino, je ne peux pas en dire autant de l’extérieur du bâtiment. Il s’agit cependant de mon opinion personnelle et je comprends que tout le monde ne la partage pas. Néanmoins, dans le cas de ce bâtiment, il est malheureux que les gens ne valorisent pas plus leur histoire.

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Bien sûr qu’il aurait fallu conserver cet édifice. C’était un bâtiment unique à Tachkent, même s’il n’était pas entièrement exceptionnel. En fait, il serait plus juste de dire que c’était un bâtiment non pas unique, mais intéressant. C’était un édifice intéressant pour Tachkent.

Jean Nouvel, l’un des plus grands architectes au monde, a dit : « Ce n’est pas grave si l’un de mes bâtiments est détruit et que l’on construit quelque chose d’autre à la place ». C’est d’ailleurs l’attitude d’une personne très réaliste et équilibrée : quoi qu’il arrive, le progrès va de l’avant.

Dom Kino Architecture Patrimoine URSS Tachkent Ouzbékistan
Le Dom Kino avant sa démolition.
Dom Kino Architecture Patrimoine URSS Tachkent Ouzbékistan
Le Dom Kino détruit.

Bobir Klytchev : La liste du patrimoine de l’Union soviétique comprend un grand nombre de bâtiments : certains sont toujours debout, d’autres ont disparu et d’autres encore ont mal été restaurés. C’est par exemple le cas du centre commercial Zeravchan, sur les Champs Élysées de Tachkent.

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Pour comprendre ce qui en fait un bâtiment intéressant, il faut examiner le projet initial et retrouver les photographies d’archives. Tout d’abord, il a un style très contemporain tout en conservant un esprit ouzbek : c’est une imitation d’un iwan, cette cour pourvue d’une fontaine en son centre. C’est très réussi.

Centre commercial ZaravchanArchitecture Patrimoine URSS Tachkent Ouzbékistan
Le centre commercial Zeravchan avant rénovation.

Mais il a été refait en alucobond et en granit. On y a ajouté tous ces lampadaires et on l’a transformé en « château de Versailles ».

Centre commercial ZaravchanArchitecture Patrimoine URSS Tachkent Ouzbékistan
Le centre commercial Zeravchan après rénovation.

Quels autres bâtiments peut-on ajouter à cette liste, dont Tachkent devrait se targuer ?

O. K. : On compte environ une cinquantaine de bâtiments de genre à travers tout l’Ouzbékistan, dont la plupart se trouvent à Tachkent. Personnellement, je parlerais du théâtre de marionnettes, du musée d’histoire et de l’ancien bâtiment du musée Lénine. Si vous vous rendez depuis la station de métro Milliy Bog vers celle de Khamza, vous tomberez sur un édifice rectangulaire tout à fait banal. Il y a aussi la tour de radiotélévision et le cinéma Panorama.

Architecture Patrimoine URSS Tachkent Ouzbékistan
Théâtre de marionnettes.

Il y a aussi l’immeuble d’habitation « Jemtchoug », que tout le monde adore déjà, les « dômes bleus », la tour du rectorat de l’université de Tachkent, aujourd’hui rebaptisée « Université nationale », ainsi que le marché « Tchorsou » et son bol renversé.

Musée d’histoire de l’Ouzbékistan Architecture Patrimoine URSS Tachkent Ouzbékistan
Musée d’histoire de l’Ouzbékistan.

B. K. : Le bâtiment abritant le cabinet des ministres avant sa restauration, sur la place de l’Indépendance. Il reposait autrefois sur des colonnes en V, mais un attentat les a détruites et le bâtiment a été fermé. Les maisons s’étirant depuis le croisement de Beaubourg et de Noukous jusqu’à l’aéroport, construites par Andreï Kossinski, valent aussi le détour, ainsi que le cirque.

Cabinet des ministres Architecture Patrimoine URSS Tachkent Ouzbékistan
Bâtiment du cabinet des ministres avant les modifications.

O. K. : Il y a aussi l’usine « Foton » démolie, avec sa rotonde qui abritait des cuisines. Elle date certes de l’époque constructiviste, mais elle mérite d’être mentionnée. Il y a aussi l’hôtel Tchorsou, autrefois appelé Moscou, ainsi que la place Hamid Alimjan, avec ses tours. Enfin, il y a le palais des constructeurs d’avions et le palais des sports « Ioubileïny ».

Foton Architecture Patrimoine URSS Tachkent Ouzbékistan
Usine « Foton ».
Palais « Ioubileïny » Architecture Patrimoine URSS Tachkent Ouzbékistan
Palais « Ioubileïny ».

Je me trouve devant ces bâtiments dont on m’a vanté la beauté, l’intérêt et l’originalité. Comment puis-je me rendre compte du travail du sculpteur, de l’architecte, du designer et de toute l’équipe à l’origine de ce bâtiment ?

O. K. : Votre maison est toujours à votre image. Plus vous aurez un statut élevé dans la société, plus ce sera évident, sans même avoir besoin de le prémâcher. Les beaux objets viennent du même endroit que la grande littérature, que le design de qualité, que la poésie de maître, que l’art culinaire et ainsi de suite. Nous prêchons chacun notre religion, nous exprimons ce qui, à nos yeux, détient une valeur. Mais nous n’imposons cette opinion à personne : seuls ceux qui le souhaitent sont invités à nous suivre.

Palais de l’amitié des peuples Architecture Patrimoine URSS Tachkent Ouzbékistan
Palais de l’amitié des peuples.

Le peintre qui produit une toile et l’accroche au mur ne force personne à la considérer comme un chef d’œuvre. Il ne cherche qu’à trouver ceux qui partagent son point de vue. C’est la position naturelle de tout peintre et de toute personne créatrice, qu’il s’agisse d’un compositeur, d’un maître de ballet ou d’un architecte.

Comment développer et analyser cette opinion ? Qu’a-t-on besoin de faire pour développer cette pensée ?

O. K. : Il faut poursuivre l’analyse. Il faut observer plus et toujours analyser ce que l’on observe.

Vous êtes un utopiste, Oulougbek. Pensez-vous vraiment que beaucoup de gens s’assoient et se demandent : « Notre tour de radiotélévision, ce n’est pas seulement une tour mais une œuvre d’art » ? 

O. K. : La compétition sociale au sein de la société sera toujours une réalité. Une fois que quelqu’un gagne un peu plus, il essaiera de se permettre plus de choses. Ce phénomène n’est pas présent seulement dans notre société, mais aussi en Occident, auquel nous nous comparons.

Théâtre Il’khom Architecture Patrimoine URSS Tachkent Ouzbékistan
Théâtre Il’khom.

Les Occidentaux vivent la même situation. Mais cela n’empêche pas l’apparition de quelques non-conformistes. Voilà comment on peut revenir à l’utopie : il y aura toujours un pourcentage inchangé de non-conformistes. Il existe déjà à un stade embryonnaire.

B. K. : Quel est notre problème ? C’est que notre conception de la beauté trouve sa quintessence dans le palais. Si nous construisons une maison, nous en faisons un palais, une mairie – un palais, une école – un palais… Nous transformons tout en palais. À nos yeux, la ville idéale devrait être recouverte de Taj Mahal.

Hôtel « Tchorsou » Architecture Patrimoine URSS Tachkent Ouzbékistan
Hôtel « Tchorsou ».

O. K. : Il existe chez nous un « égalitarisme » massif et total. Il existait déjà pendant l’ère soviétique et s’est aujourd’hui élargi dans des proportions incroyables. Autrefois, nous pensions tous de la même façon, nous étions tous sur le même niveau, qui s’est désormais abaissé.

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Néanmoins, les gens disposent maintenant de plus d’informations, ils ont plus de droits, de libertés et de garanties. Ils sont devenus plus exigeants. Ainsi, la situation est la suivante : tout le monde veut vivre comme en Occident, mais nous n’avons pas encore compris que, pour ce faire, il faut travailler en conséquence.

Darina Solod (Interview et rédaction), Dilnara Radjapova (Transcription) et Rakhim Kalybaïev (Photographie)

Traduit du russe par Camille Calandre

Edité par Etienne Combier

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