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Kazakhstan : le maire d’Almaty interdit la marche pour les droits des femmes 

L’organisation non gouvernementale Human Rights Watch a appelé le Kazakhstan à autoriser la marche du 8 mars 2022 pour les droits des femmes à Almaty alors que Bakytjan Saguintaïev, le chef du gouvernement local, s’y oppose. Le 8 mars 2021, des centaines de manifestants ont défilé pour la première fois dans les rues d’Almaty, la principale ville du Kazakhstan, à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes. Cette marche a eu pour objectif de promouvoir une meilleure protection des droits des femmes, l’égalité des sexes et la criminalisation de la violence domestique, rappelle l’organisation non gouvernementale Human Rights Watch.

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La première manifestation pour les droits des femmes à Almaty avait réuni plusieurs milliers de personnes le 8 mars 2021 (illustration).

L’organisation non gouvernementale Human Rights Watch a appelé le Kazakhstan à autoriser la marche du 8 mars 2022 pour les droits des femmes à Almaty alors que Bakytjan Saguintaïev, le chef du gouvernement local, s’y oppose. Le 8 mars 2021, des centaines de manifestants ont défilé pour la première fois dans les rues d’Almaty, la principale ville du Kazakhstan, à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes. Cette marche a eu pour objectif de promouvoir une meilleure protection des droits des femmes, l’égalité des sexes et la criminalisation de la violence domestique, rappelle l’organisation non gouvernementale Human Rights Watch.

Toutefois, l’édition 2022 de cette marche pourrait être compromise par le gouvernement local. Le 16 novembre dernier, les groupes féministes kazakhs KazFem, Feminita, FemPoint, Svet et FemAgora ont contacté les autorités d’Almaty afin d’obtenir l’autorisation d’organiser cette marche pacifique, affirme Human Rights Watch. Le 26 novembre, Bakytjan Saguintaïev a cependant refusé d’accéder à cette demande sous prétexte que la place Valikhanov et la rue Chevtchenko, avait eu lieu la marche du 8 mars dernier, seraient occupées de 9 h à 20 h par “des évènements culturels, de masse et de divertissement” ainsi que par des “travaux de réparation et d’installation », note Human Rights Watch.

Aucun évènement annoncé avant la demande des féministes

Pourtant, les mouvements féministes ont souligné qu’aucun évènement n’avait été annoncé par le gouvernement local pour le 8 mars 2022 avant que leur demande ne soit formulée, rapporte Radio Azattyk, la branche kazakhe du média américain Radio Free Europe

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Human Rights Watch a appelé le gouvernement kazakh à accéder à la demande des mouvements féministes. En parallèle, l’ONG estime que ce refus est une violation des normes internationales. En dépit de l’adoption en mai 2020 d’une nouvelle loi sur les rassemblements pacifiques, les autorités refusent systématiquement l’organisation des manifestations pacifiques et dispersent de force les manifestants.

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L’inaction du gouvernement kazakh est également pointée du doigt par l’organisation qui rappelle sur son site qu’en janvier 2021, les législateurs ont suspendu l’examen d’un projet de loi visant à renforcer les protections contre les violences domestiques et qu’aucune initiative législative n’a été proposée depuis pour lutter contre les abus familiaux. 

Feminita organisera quand même une marche

Ce refus officiel ne semble pas effrayer outre mesure le groupe féministe kazakhe Feminita. “Même si nous n’avons pas de mandat nous autorisant légalement à manifester, nous organiserons cette marche du 8 mars 2022 à Almaty. En 2021 nous avons rassemblé près de mille personnes, cet évènement est trop important pour que nous l’annulions. Le droit de se rassembler pacifiquement est inscrit dans la constitution”, décrit une porte-parole du groupe à Novastan. Selon Feminita, les raisons données par Bakytjan Saguintaïev sont fallacieuses et émaneraient plutôt d’un refus politique. “Le gouvernement n’aime pas beaucoup nos associations, notamment parce que nous défendons des personnes LGBTQIA+ et que nos dirigeants sont clairement homophobes. Par exemple, lorsque des attaques contre des personnes LGBTQIA+ ont lieu au Kazakhstan, les autorités nous affirment ne pas pouvoir ouvrir d’enquête à cause d’un manque de preuves, alors que parfois des vidéos de surveillance montrent clairement le visage des agresseurs ou leur plaque d’immatriculation”, décrit le groupe féministe.“Pour nous c’est un jour historique, c’est l’occasion de faire entendre à nos dirigeants nos revendications pour qu’ils les prennent en compte. Nous avons, par exemple, trop peu de femmes au Parlement alors qu’elles représentent 60 % de la population kazakhe. Nous pensons que les autorités ont peur d’une révolution sociale, mais nous, nous espérons que les choses changent enfin”, conclut l’organisation kazakhe.

Joanna Blain Rédactrice pour Novastan

Relu par Anne Marvau

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