Au printemps dernier, l'opinion publique ouzbèke s'est émue du cas d'une jeune femme victime d'agression. L'affaire a déclenché une vague inédite de protestations féministes sur les réseaux sociaux. Pour Nadira Khalikova, cela illustre bien un certain type de discours sur la société qui ne fait que perpétuer l'asservissement des femmes.
Novastan reprend et traduit ici un article publié le 15 septembre 2020 dans notre version allemande.
Le 31 mai 2020, à Ferghana, dans l'est de l'Ouzbékistan, une jeune femme de 17 ans promène son chien dans un parc avec une amie. Evelina porte un short et un chemisier. Un homme l'aborde en sifflant sur son passage. Elle fait mine de l'ignorer et les injures commencent à pleuvoir : « les Russes, toutes des traînées ». Elle ne réagit pas et poursuit sa promenade avec son amie. Une heure plus tard, l'homme revient en compagnie d'un groupe de 30 à 40 individus.
Il l'interpelle à nouveau, elle lui demande de partir. Le jeune homme – un certain Nodir K., âgé de 21 ans – la tire alors par les cheveux et la frappe. Evelina est hospitalisée le jour même : elle souffre d’une double fracture de la mâchoire et doit être alimentée durant deux semaines par perfusion intraveineuse. L'affaire a fait le tour des médias locaux et a été, en particulier, reprise par le média ouzbek Podrobno.uz.
Ce n'est que le 16 juin qu'une procédure pénale a été ouverte pour coups et blessures volontaires,
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