Construite au XVeme siècle sur les ordres de l’émir Tamerlan, la mosquée Bibi-Khanym est l’un des monuments architecturaux les plus importants de Samarcande. Au fil du temps, certains éléments architecturaux de la mosquée ont subi des dommages importants. Pour la préservation de la mémoire historique de cet édifice, le Qatar s’est engagé auprès de l’Ouzbékistan.
L’ancien conquérant nommé Amir Temur en Ouzbékistan, ou Tamerlan en France (1336-1405), a ordonné la construction de la mosquée Bibi-Khanym à Samarcande après sa campagne victorieuse en Inde en 1399. L’édifice porte le nom de l’une des épouses de Tamerlan, Bibi-Khanym. À l’époque, 95 éléphants ont été utilisés pour l’édification d’une mosquée qui, à son apogée, pouvait accueillir jusqu’à 10 000 fidèles, rapporte The Times of Central Asia.
Cependant, la mosquée est depuis longtemps laissée à l’abandon et n’est plus capable d’assumer le rôle de lieu de prière pour le vendredi, détaille le média samarcandais Zarnews. La dernière mention d’une prière commune effectuée dans cette mosquée remonte au XVIème siècle.
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En vous abonnant à Novastan, vous soutenez le seul média européen spécialisé sur l’Asie centrale. Nous sommes indépendants et pour le rester, nous avons besoin de votre aide !Le 2 octobre dernier, la rencontre entre Saïda Mirzioïeva, l’assistante du président de la République d’Ouzbékistan, et Al-Mayassa bint Hamad Al Thani, la directrice des musées du Qatar, a abouti à la signature d’accords en faveur de la restauration de la mosquée Bibi Khanym.
Un projet « nécessaire », confie auprès de Novastan l’interprète ouzbèke Morinabonou Isoqova, qui accompagne de nombreux guides touristiques pour traduire les informations en anglais.
Un engagement commun en faveur de la préservation culturelle
Saïda Mirzioïeva et Al-Mayassa bint Hamad Al Thani se sont engagées à rendre à la mosquée Bibi-Khanym son aspect historique.
Un entretien qui a abouti à la signature d’accords entre la Fondation pour le développement de la culture et de l’art d’Ouzbékistan, la Fondation Trust Aga Khan for Culture et le Fonds qatari pour le développement, pour une action commune dans le domaine de la restauration des sites du patrimoine culturel de l’Ouzbékistan.
L’assistante du président a affirmé que la mosquée Bibi-Khanym avait été l’objet principal de la discussion au cours de cet entretien. La World Conference on Creative Economy (WCCEUZ) a rapporté que la restauration de l’édifice faisait l’objet d’une subvention de 4,175 millions de dollars (3,875 millions d’euros).
Cette initiative a pour objectif de préserver l’identité culturelle de l’Ouzbékistan en rendant à la mosquée « son aspect historique ». La participation du Qatar est un réel avantage pour le financement du projet, d’autant que l’expérience qatarie dans le domaine de la restauration des monuments culturels représente un intérêt majeur.
L’urgence de la restauration
Mohinabonou Isoqova affirme que la restauration de la mosquée est « non seulement nécéssaire, mais aussi urgente ».
« La dégradation de la mosquée Bibi-Khanym a fait l’objet d’une attention particulière ces dernières années. De nombreux universitaires et spécialistes de la préservation culturelle se sont interrogés quant à l’avenir de l’édifice », explique-t-elle.
L’interprète ouzbèke affirme qu’à chaque nouvelle visite, elle peut constater l’affaiblissement et la détérioration des parois et des mosaïques de la mosquée. Elle affirme que compte tenu de l’histoire séculaire de la mosquée, l’édifice a subi des dommages importants au fil du temps, en raison « de facteurs naturels tels que des tremblements de terres » et de « l’usure générale du temps ».
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Elle souligne que sans une intervention de restauration à grande échelle, les Sarmarcandais risquaient de perdre « un élément inestimable » de leur patrimoine.
Le témoignage vivant de l’illustre passé de Samarcande
Tamerlan est devenu un héros national après l’indépendance de l’Ouzbékistan en 1991. Pendant son règne, il a fait de Samarcande la capitale de son empire et y a érigé de nombreux monuments.
Parmi les édifices érigés sous les ordres de Tamerlan, la mosquée Bibi-Khanym impressionne par sa grandeur, avec un dôme atteignant une hauteur de près de 40 mètres, souligne le média turc Yeni Safak. Un monument qui symbolise « le pouvoir et la grandeur de la dynastie timouride ».
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Morinabonou Isoqova décrit la mosquée Bibi-Khanym comme « le témoignage vivant de l’illustre passé de Samarcande ». Selon elle, la mosquée est représentative du rôle de la ville en tant que « centre culturel et intellectuel » à l’époque des timourides, où convergeaient des érudits, des artisans et des commerçants du monde entier. Elle ajoute que « la hauteur particulièrement impressionnante de la mosquée laisse toujours les visiteurs sans voix. »
Marianne Bultel
Rédactrice pour Novastan
Relu par Léna Marin
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