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Bonjour de Baïkonour : comment les habitants de la ville fermée « russe » au Kazakhstan ont affronté le coronavirus

La ville de Baïkonour, au Kazakhstan, est louée par la Russie pour ses activités de recherche spatiale. Durant l'été 2020, elle n’a pas été épargnée par la pandémie de Covid-19, malgré le déni initial des autorités sur la propagation du virus dans cette ville fermée.

Baïkonour Kazakhstan
La ville de Baïkonour a été touchée tardivement mais fortement par le coronavirus (illustration).

La ville de Baïkonour, au Kazakhstan, est louée par la Russie pour ses activités de recherche spatiale. Durant l’été 2020, elle n’a pas été épargnée par la pandémie de Covid-19, malgré le déni initial des autorités sur la propagation du virus dans cette ville fermée.

Novastan reprend et traduit ici un article publié le 28 août 2020 par le média russe spécialise sur l’Asie centrale, Fergana News.  

En juin et en juillet 2020, la montée rapide du nombre de malades atteints de pneumonie et de Covid-19 n’a pas épargné la ville de Baïkonour, dans la région de Kyzylorda, dans le sud du Kazakhstan. Sur un fond de panique provoquée par les nombreuses informations à propos des décès à Almaty, la capitale économique, et dans les régions, on aurait pu avoir l’impression qu’à Baïkonour tout se passait calmement.

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Cependant, comme Fergana News a réussi à le déterminer, il n’en est rien. Pendant très longtemps, les informations n’ont pu être trouvées, puisque Baïkonour est une ville fermée, louée par la Russie, et que toutes les données sur la situation de l’épidémie dans cette ville sont exclues des statistiques officielles du Kazakhstan. 

«Il n’y en avait pas, il n’y en avait pas et soudainement…»

Le complexe Baïkonour comprend, dans une seule dénomination, la ville et la base spatiale. La population de la ville est de 75 800 personnes. Parmi celles-ci, 49 169 (60 %) sont citoyennes du Kazakhstan. Autour de Baïkonour se situent les villages Tiouratam et Akaï. Ceux-ci appartiennent à la juridiction du Kazakhstan.

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Les habitants interrogés par Fergana News signalent que les premières personnes atteintes par l’infection au coronavirus ont été signalées dans la ville au début du mois de juin 2020, mais que, du côté des autorités locales, il n’y a pas eu de mesures spéciales dans la lutte contre la propagation de l’infection. Au cours du mois, le nombre de malades est monté à 100 personnes.

Elvira Kenshilikova, âgée de 24 ans, vit à Baïkonour. « A la mi-juin, j’ai commencé à entendre dans mon entourage que quelqu’un était tombé malade. Et, à la fin de juillet, il y avait beaucoup de malades, de personnes guéries et de morts […] », décrit la jeune femme à Fergana News. « Je pense qu’une personne sur deux a été malade parmi mes proches. Moi-même, je suis tombée malade et j’ai été soignée en juin. Je l’ai supporté facilement. Mais juin a été le mois le plus difficile dans notre ville », se souvient l’interlocutrice du média russe.

Les habitants de Baïkonour, non sans fierté, ont souligné dans les entretiens avec le correspondant de Fergana News que « de manière générale, il n’y avait pas eu de virus chez eux » jusqu’en juin.

« Il n’y en avait pas, il n’y en avait pas et soudainement en juin et en juillet tout est devenu épouvantable. Les points de contrôle étaient ouverts, puis fermés […]. Au début, quand le point de contrôle a été fermé, les habitants de Tiouratam et d’Akaï se sont insurgés, parce que leur travail était soit à Baïkonour soit à Tiouratam. Et pendant qu’ils s’insurgeaient, le virus est entré dans la ville », raconte Aïdana, une habitante, à Fergana News. Son nom a été changé à sa demande.

Certains pensent que c’est un étudiant de Moscou, qui, le premier, a apporté avec lui le virus à Baïkonour, quand d’autres désignent un travailleur posté, revenant de la région d’Atyraou, dans l’ouest du Kazakhstan.

Pas de médicaments, de thermomètres et de places dans les hôpitaux

Avec l’augmentation du nombre de malades, les habitants de Baïkonour ont appelé à l’aide, majoritairement sur les réseaux sociaux. Ils écrivaient qu’il n’y avait pas assez de médecins et de lits dans les hôpitaux, et pas assez de médicaments dans les pharmacies. Elena, une habitante, relate les événements de ces jours-là : « Dans les pharmacies, il n’y avait pas de paracétamol, d’aspirine. Que dire, il n’y avait même pas de thermomètres ordinaires, qui ne sont pas électroniques […]. Et, même si tu tombais malade, il était impossible de le savoir. Il n’était pas possible alors de faire des tests de détection du coronavirus, même payants. »

La crise s’est aussi fait sentir dans les hôpitaux. « Nous avons un hôpital et il était complet, l’hospitalisation a été refusée à un certain nombre de personnes. Et s’ils ne vous acceptaient pas à l’hôpital, il n’y avait nulle part où aller. La ville était fermée. Partir n’était pas autorisé », se souvient Sergueï, un habitant.

Aux alentours du 20 juin 2020, l’administration de la ville de Baïkonour a reconnu une sérieuse aggravation de la situation de l’épidémie et a fait une déclaration. « Les points de contrôle entre les villes ont été enlevés le 1er juin, y inclus celui du village Tiouratam. À ce moment-là, dans notre ville, il n’y avait pas de foyer de coronavirus, il y avait seulement des cas importés, et c’est pourquoi au début de juin nous avons commencé une diminution progressive des mesures restrictives dans Baïkonour », ont affirmé les autorités locales dans un communiqué. « Il semblait que le danger d’une contagion de masse au coronavirus était absent et que l’on pouvait progressivement revenir à la vie d’avant”, ajoute le communiqué.

Pour autant, les autorités poursuivent en annonçant l’augmentation du nombre de cas dans la région et la ville. “[…] Au Kazakhstan, dans les dernières 24 heures (24 juin), plus de 500 cas de contamination au coronavirus avec manifestation des symptômes ont été enregistrés. Il n’y a aucune région où aucun cas de nouvelle contamination n’a été détecté en 24 heures. En tout, plus de 19000 personnes ont été contaminées au coronavirus dans le pays, 11882 malades sont déjà guéris, 136 sont morts. Dans notre région, le nombre de contaminés a dépassé 550 cas, deux personnes sont décédées », décrit le communiqué.

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A l’hôpital de Baïkonour, la situation à la date du 26 juin 2020 était la suivante : 60 personnes étaient admises pour coronavirus, 28 patients avaient été envoyés en convalescence, 5 patients dont le diagnostic du coronavirus avait été confirmé avaient succombé.

Le 26 juin, l’administration locale a annoncé l’instauration de mesures restrictives dures dans la ville, le confinement a été reconduit et les citoyens pouvaient sortir de 6 heures à 21 heures.

Peu après, les activités des salons de beauté et de coiffure ont été interrompus, de nombreux lieux publics fermés et les services de restauration limité à 21 heures. En parallèle, les transports en commun ont été suspendus jours fériés et weekends, et leur fréquence a été réduite de 50 % pendant les reste du temps. L’entrée et la sortie de la ville étaient eux sujets à des sauf-conduits spécifiques. 

Le maire de Baïkonour, Konstantin Bousyguin, s’adressant aux citoyens, a décrit le manque de médecins et d’ambulances. Le chef de la médecine du travail Dmitri Cheprasov a confirmé à son tour que les ambulances et les médecins de quartier ne pouvaient pas toujours arriver dans les délais après les appels, en promettant que ces derniers se déplaçaient systématiquement et obligatoirement apporter leur aide. Il a également ajouté qu’il y avait les ressources suffisantes à Baïkonour pour une lutte victorieuse contre le coronavirus.

La société Roscosmos, pour tranquilliser la population, a certifié que la situation était entièrement sous contrôle. Selon le communiqué de l’entreprise étatique russe, « l’agence fédérale de biomédecine met en œuvre toutes les mesures nécessaires pour prévenir la propagation de la nouvelle infection au coronavirus dans le complexe Baïkonour. » 

La première aide n’a pas été remarquée

La réaction des habitants de Baïkonour, désespérés d’attendre les ambulances pendant des heures et de patienter debout sous la chaleur dans les files d’attentes devant les pharmacies, a été immédiate : ils ont commencé à relater les événements sur les réseaux sociaux.

« De quelle cohésion parlez-vous, quand vous avez abandonné la ville ! Vous avez menti de façon éhontée quand vous avez dit que la ville était prête à la lutte ! », décrit un abonné d’un groupe populaire. « Dans les faits, il n’y a pas de respirateur artificiel qui fonctionne, pas de place dans les hôpitaux, pas de médicaments dans les pharmacies ! Les gens essaient juste de survivre, livrés à eux-mêmes ! Honte à vous !! Et je vais écrire une plainte au procureur ! Et je ne pense pas qu’il n’y aura que moi !« , a-t-il ajouté.

Les autorités locales ont expliqué l’incapacité à apporter de l’aide médicale à tous ceux qui la demandaient par l’augmentation significative de la quantité de malades, y inclus parmi les médecins. « Malheureusement, les membres du personnel médical sont aussi malades. La quantité d’appels aux médecinx, y compris aux ambulances, pour des visites à domicile a augmenté significativement. Nous prenons toutes les mesures pour apporter une aide médicale sans raté », a réagi la municipalité dans un communiqué publié sur le réseau social russe Vkontakte.

Azhar Guiniat, la vice-ministre de la Santé kazakh, a précisé ultérieurement qu’à Baïkonour, les malades du coronavirus sont soignés aux frais du budget gouvernemental du Kazakhstan, mais avec les forces des médecins russes.

Médecins Baïkonour FMBA
Equipe de médecins de l’Agence fédérale de biomédecine de Russie, arrivée le 17 juillet à Baïkonour pour aider les habitants de la ville.

Le personnel médical, les préparations médicinales et l’équipement sont arrivés le 9 juillet 2020 à Baïkonour. Quatre respirateurs artificiels, un appareil radiologique portatif, 10 concentrateurs d’oxygène, des lits d’appoint et des moniteurs médicaux, 6 000 équipements de protection individuelle (EPI) ont été apportés aux habitants. C’était la deuxième équipe médicale de l’Agence fédérale russe de biomédecine (FMBA) rassemblant différentes spécialités. Avant cela, à la fin juin, l’avion spécial de Roscomos avait envoyé cinq collaborateurs de la FMBA, la même quantité de respirateurs artificiels, 2 000 EPI ainsi que les préparations médicinales nécessaires. Cependant, les habitants, si l’on en juge par leur indignation, n’ont pas remarqué le premier envoi d’aide.

Apprendre à porter des masques

A la mi-juillet 2020 à Baïkonour, le décès de 30 personnes avec un diagnostic confirmé de Covid-19 était annoncé. C’est à partir de ce moment, d’après les dires des habitants, que la situation s’est progressivement améliorée. Kuralaï, une habitante, décrit le contexte à Baïkonour : « Je ne dis pas que tout va bien, un dixième de la ville est déjà malade. Il y a peu de médecins, il manque des infirmières. Mais ils font tout ce qu’ils peuvent et des médecins sont venus de Russie pour aider. »

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Pour renforcer la stabilisation de la situation, les autorités de la ville ont annoncé le 19 juillet 2020 la prolongation de 14 jours des quarantaines. Et début août, des mesures strictes de quarantaine, comparé avec les villes du Kazakhstan, étaient concervées. « Nous avons été confinés presque tout l’été […]. La ville est fermée. Pour tous ceux qui partent, il faut un sauf-conduit particulier. C’est en général s’il y a un billet de train ou pour les chefs d’entreprise », décrit à Fergana News Almajan Mnajadinova, habitante de Baïkonour. « Mais quand on arrive, il faut l’indiquer et effectuer une quarantaine de deux semaines à la maison. Et alors, chaque jour un médecin vient vérifier l’état de santé », ajoute-t-elle.

D’après Almajan Mnajadinova, les événements de la première moitié de l’été ont appris aux gens à être sérieux avec le virus et à respecter les mesures de quarantaine, qui n’étaient pas respectées avant. « Tous, non, mais déjà la majorité des gens sont masqués. Ils ont appris à les porter, ou à faire semblant de les porter. À la pharmacie, même aujourd’hui, on entre un par un, les autres attendent dehors. Dans certains magasins, on ne vous laisse pas entrer sans masque, mais pas dans tous. […] Nous nous protégeons, nous essayons de ne pas sortir », ajoute l’habitante.

D’après Elvira Kenchilikova, tous les établissements de la ville étaient fermés en août, sauf les magasins d’alimentation, les pharmacies, les parcs et les églises. « Mais on pouvait se promener dans la rue jusqu’à 21 heures.” Elle raconte aussi qu’après cette heure, les policiers donnent des amendes à ceux qui sont dehors.

Elvira Kenchilikova est citoyenne du Kazakhstan. Elle travaille dans un laboratoire vétérinaire kazakh à Tiouratam, mais à cause de la pandémie et de la quarantaine, elle est restée temporairement sans travail. Elle raconte que son travail a été suspendu et qu’elle aurait pu toucher la contribution sociale mise en place pour la perte temporaire d’un emploi, 42 500 tengués (84,5 euros), mais ne l’a pas réclamée.

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Début août 2020, les autorités municipales ont rapporté une baisse de la propagation tout en soulignant qu’il fallait que cela devienne réellement significatif. De ce fait, elles ont prolongé les restrictions encore d’une semaine, mais ont autorisé les habitants à être dehors jusqu’à 23 heures.

La fusée décolle, il y a encore plus de malades

À Baïkonour, il y a deux organisations médicales : l’Agence fédérale russe de biomédecine (FMBA) et l’hôpital de Baïkonour. La première appartient à la Russie, le deuxième au Kazakhstan.

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Le 9 juillet 2020, sur ordre du Département de santé publique de la région de Kyzylorda, 120 lits provisoires ont été remis à l’hôpital de Baïkonour. Ils avaient déjà leurs propres lits et en ont installé 100 de plus.

« A la mi-juillet, le taux d’occupation de nos lits était de 100 %, fin juillet il a baissé entre 50 % et 55 %. Mais, même quand l’occupation était complète, nous n’avons pas eu de cas où nous avons refusé quelqu’un », décrit à Fergana News Jandos Adilkhan, le médecin-chef de l’hôpital de Baïkonour. « Lorsqu’il y a eu de telles plaintes, nous acceptions les malades. Nous soignons les habitants d’Akaï et de Tiouratam de la même manière. À l’hôpital de Tiouratam 60 lits ont été installés et autant en ville. On nous a livré 34 concentrateurs d’oxygène. Tous ont été utilisés« , ajoute-t-il.

Selon le médecin-chef de l’hôpital de Baïkonour, l’explosion de la propagation a parfois concordé avec les dates de lancement de fusée à la base spatiale. « Avant chaque décollage, les gens arrivent depuis Moscou en avion. Et parmi ces collaborateurs, des contaminations coronavirus étaient détectées. C’est pourquoi nous avons beaucoup de cas importés. Mais le premier cas, c’est l’employé de Tenguizchevroïl », estime le docteur Jandos Adilkhan.

Hôpital Baïkonour Kazakhstan
L’hôpital de Baïkonour.

Il remarque que ce qui a aidé fortement ses collègues est qu’à Baïkonour, les cas infectieux extrêmes ont été confiés à l’agence russe FMBA. « La charge principale a été donnée à cette organisation. Nous avons un hôpital provisoire et on est venus nous voir avec des pneumonies à suspicion de Covid-19, avec des bronchites. Nous les prenons, nous faisons des analyses. Si le test Covid est négatif, on continue à soigner selon notre protocole clinique. Si le test est positif, nous isolons le patient immédiatement, nous prévenons les autorités sanitaires et les services kazakhs et nous le transférons dans le service des maladies infectieuses. Mais il n’y a pas eu encore de tels cas. Nos patients ont été contents, ils ont écrit des lettres de remerciements », résume le médecin-chef.

Comment les médecins ont soigné et se sont infectés ?

Le docteur Jandos Adilkhan a également raconté le travail des médecins à Baïkonour pendant le pic de contamination au coronavirus et à la pneumonie virale en juin-juillet. « Nous n’avons pas d’hôpitaux pour maladies infectieuses, mais il y a eu environ deux mois pendant lesquels les médecins ne sont pas rentrés à la maison, surchargés de travail et craignant de contaminer leurs proches. Ils vivaient à l’hôpital. […] Deux médecins ont été malades. Mais pas à l’hôpital, dehors, c’est-à-dire que ce n’était pas en lien avec le travail”, rapporte-t-il. Le médecin-chef poursuit: “[…] À l’hôpital, nous contrôlons tout. Il y a une séparation entre le changement du propre et du sale, un filtrage par la prise de température à l’entrée de l’hôpital ».

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Au début août 2020, à l’hôpital de Baïkonour, il y avait 44 malades ayant une pneumonie ou une bronchite. En tout, selon les données du médecin-chef de l’hôpital, à ce moment-là, ils avaient 175 malades du Covid-19 parmi les citoyens du Kazakhstan. Parmi eux, 17 sont décédés, et pour 3 d’entre eux, il n’y avait pas de résultats d’analyse indiquant les causes de la mort. À Baïkonour, depuis le début de la pandémie, 228 Kazakhstanais ont contracté une pneumonie avec des signes de Covid.

Au 27 août 2020, selon les informations officielles, 1 034 cas de Covid-19 étaient enregistrés en tout parmi les habitants de Baïkonour, dont 67 à l’issue mortelle. Maintenant, les contraintes de quarantaine sont progressivement allégées dans la ville. Les habitants remarquent, que « au moins, ils pourront ne pas passer les derniers jours de l’été entre quatre murs « .

Bagdat Asylbek
Journaliste pour Fergana News

Traduit du russe par Pauline-Clémence Baranov

Edité par Frédérique Faucher

Relu par Clément Beuselinck

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