Le président kazakh Kassym-Jomart Tokaïev et Emmanuel Macron se sont entretenus sur de nombreux sujets, au premier rang desquels se trouvaient les relations économiques et commerciales, ainsi que l’éducation et l’énergie. De nombreux accords ont été signés en ce sens avec des ministères et des investisseurs français.
Après Chavkat Mirzioïev le 22 novembre dernier, Emmanuel Macron a reçu à l’Élysée Kassym-Jomart Tokaïev, président du Kazakhstan. Au cours de l’entrevue, les deux présidents ont réaffirmé l’importance qu’ils attachent à la coopération bilatérale entre les deux pays, ainsi que leur préoccupation face à la situation en Ukraine.
La présidence kazakhe, sur son site officiel Akorda.kz, a souligné dans son communiqué toute l’importance de ses relations économiques et commerciales avec la France. Précisant que le montant du commerce entre la France et le Kazakhstan a atteint les 2,5 milliards de dollars (2,37 milliards d’euros) ces neuf derniers mois, il a aussi rappelé que 90 % des échanges entre la France et l’Asie centrale s’effectuaient avec le Kazakhstan.
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De nombreuses entreprises françaises sont en effet présentes au Kazakhstan et y investissent. Parmi elles, Danone, Airbus, Air Liquide, Total Énergies ou encore Alstom. Au vu de l’importance de ces entreprises, Kassym-Jomart Tokaïev avait ainsi prévu de rencontrer des représentants de la communauté d’affaires française, comme le rapporte le média kazakh Tengri News.
Signature de nombreux documents pour la coopération bilatérale
Reflétant ces partenariats et ces échanges, pas moins de 35 documents ont été signés entre des ministères et entreprises français et les divers représentants kazakhs, selon Tengri News. De son côté, le communiqué conjoint publié par l’Élysée mentionne “le domaine des matières premières critiques, en particulier celui des terres rares.”
Dans le domaine énergétique, un partenariat interministériel entre le ministère de l’Europe et des Affaires Étrangères (MEAE) et le ministère kazakh de l’Énergie a été signé, prévoyant la construction d’un parc éolien de 1 gigawatt dans la région de Djamboul. Le fonds souverain du Kazakhstan Samrouk-Kazyna a également signé plusieurs documents avec Total Energies et d’autres acteurs français investissant au Kazakhstan.
Par ailleurs, Alstom a signé plusieurs documents avec différentes représentations kazakhes, notamment un accord avec le gouvernement de la République du Kazakhstan pour l’implantation, la production et la maintenance de locomotives électriques au Kazakhstan.
Un approfondissement des coopérations en matière d’enseignement supérieur
Emmanuel Macron et Kassym-Jomart Tokaïev ont également abordé les sujets de l’humanitaire et de la coopération en termes de culture et d’éducation, soulignant le caractère prioritaire de cette dernière.
Le MEAE et le ministère de la Science et de l’Enseignement supérieur kazakh ont dans ce cadre signé une déclaration d’intention sur leur coopération en termes d’enseignement supérieur et de recherche.
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La coopération par le programme Abaï-Verne devrait aussi s’approfondir, les présidents s’étant prononcés en faveur de l’accroissement du nombre de bourses qu’il octroie. Depuis avril 2018, ce programme d’échange prévoit la distribution d’une centaine de bourses à destination des étudiants kazakhs souhaitant étudier en France en master et en doctorat.
Élections kazakhes et situation internationale : de légères dissonances
Alors que Kassym-Jomart Tokaïev a été réélu président de la République pour sept ans le 20 novembre dernier, Akorda indique qu’Emmanuel Macron l’aurait félicité pour sa réélection. Le communiqué conjoint publié par l’Élysée, de son côté, n’en dit rien.
Le président kazakh a aussi rappelé la modernisation notamment politique en cours au Kazakhstan depuis les manifestations de janvier dernier. Cela étant, le travail des observateurs internationaux ayant été entravé au cours des dernières élections, le chemin semble encore long à parcourir en la matière. L’intégration des principes de l’État de droit au système politique kazakh apparaît comme incomplète.
Enfin, les communiqués kazakh comme français mentionnent les discussions autour de la situation internationale, notamment en Asie centrale. Cependant, le communiqué conjoint français va plus loin que celui publié par Akorda : en effet, il précise que les deux présidents sont “profondément préoccupés par la situation en Ukraine”. La question de la proximité tant géographique que politique et économique du Kazakhstan avec la Russie est ainsi posée en filigrane.
Dans son communiqué, Akorda ne mentionne l’Union Européenne qu’en tant qu’investisseur. L’Élysée a quant à elle bien rappelé l’accord de partenariat plus large entre le Kazakhstan et l’Union Européenne.
Jean Monéger
Rédacteur pour Novastan
Relu par Élise Piedfort
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