Pour la première fois, des enfants rapatriés d’Irak retrouvent les bancs de l’école. Ces mineurs tadjiks dont les parents avaient rejoint le groupe État Islamique vont tenter de se reconstruire dans leur pays d’origine.
Novastan reprend et traduit ici un article publié initialement sur le média tadjik AsiaPlus.
C’est au cours d’une conférence de presse le 18 juillet 2019 que la commissaire aux droits de l’enfant du Tadjikistan, Radjabmoh Habiboullozoda, a annoncé que des enfants tadjiks rapatriés d’Irak allaient retrouver une vie normale. Ces mineurs, dont le nombre n’a pas été communiqué, retournent à partir de cette rentrée à l’école.
Les autorités tadjikes ont entamé un examen des familles susceptibles d’accueillir correctement les enfants. « La famille reste le meilleur cadre pour élever un enfant, tout le monde est d’accord là-dessus », assure la commissaire aux droits de l’enfant.
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Mais pour Radjabmoh Habiboullozoda il ne faut rien précipiter : « il faut prendre le temps de s’assurer que cette famille convient à ce rôle : son environnement, sa philosophie, toute chose permettant le bien-être de l’enfant. L’intérêt de celui-ci dicte chacune de nos décisions ».
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Selon elle, certains enfants se trouvent encore dans le centre de cure de Harangon, dans le district de Varzob dans le nord-ouest du Tadjikistan. Radjabmoh Habiboullozoda a également ajouté que ceux qui avaient des parents retrouveraient leur famille.
Leur enseigner le cyrillique
La commissaire a par ailleurs déclaré qu’un groupe de travail mis en place par le ministère de l’Éducation était à l’œuvre pour préparer les enfants à leur scolarisation.
« Ils ne connaissent pas le cyrillique, il faut donc le leur enseigner. C’est l’objectif de ce groupe de travail. Je pense que d’ici la rentrée, les enfants rapatriés seront prêts à aller à l’école », a précisé Radjabmoh Habiboullozoda.
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Pour les autorités tadjikes l’adaptation de ces enfants ne s’arrêtent pas là. Un travail collaboratif par étapes doit être fourni par les autorités publiques locales.
La commissaire aux droits de l’enfant a également abordé la problématique des enfants et des femmes tadjiks restés en Syrie. Pour elle, « il est impossible d’y aller tous les jours pour faire les comptes. Une mission diplomatique y travaille et, dans la mesure du possible, ces enfants et ces femmes seront rapatriés », a veut croire Radjabmoh Habiboullozoda.
En avril 2019, 84 mineurs tadjiks âgés entre 1 an et demi et 15 ans avaient été rapatriés fin avril par vol spécial de la zone irako-syrienne.
Traduit du russe par Pierre-François Hubert
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