Accueil      Procès Sauytbay : « Cette médiatisation met en lumière les camps, dont l’existence était niée par la Chine »

Procès Sauytbay : « Cette médiatisation met en lumière les camps, dont l’existence était niée par la Chine »

Le procès de Sayragul Sauytbay, une Kazakhe chinoise ayant tenté de fuir le régime de Pékin pour retrouver sa famille au Kazakhstan, pourrait publiciser à plus grande échelle la situation intenable des minorités turcophones musulmanes au Xinjiang. Novastan a interviewé Dilnur Reyhan, spécialiste de la question ouïghoure, qui décrit un quasi génocide.

Rangées de détenus d'un camp de rééducation politique au Xinjiang
La Chine est soupçonnée de retenir plus d'un million de Ouïghours dans des "camps de rééducation".

Le procès de Sayragul Sauytbay, une Kazakhe chinoise ayant tenté de fuir le régime de Pékin pour retrouver sa famille au Kazakhstan, pourrait publiciser à plus grande échelle la situation intenable des minorités turcophones musulmanes au Xinjiang. Novastan a interviewé Dilnur Reyhan, spécialiste de la question ouïghoure, qui décrit un quasi génocide.

Le procès de Sayragul Sauytbay le 13 juillet dernier au Kazakhstan a suscité une grande controverse. Cette Kazakhe chinoise de 41 ans est accusée d’être entrée illégalement au Kazakhstan. De son côté, Sayragul Sauytbay dit avoir fui le régime répressif de Pékin dans la Région autonome ouïghoure du Xinjiang, dans le nord-ouest de la Chine, pour rejoindre sa famille au Kazakhstan.

Ce procès offre un autre regard sur la situation très délicate des minorités turcophones musulmanes au Xinjiang, notamment le sort des Ouïghours. Sayragul Sauytbay, même si elle n’appartient pas à l’ethnie ouïghoure, a partagé plusieurs de leurs difficultés. Pour y voir plus clair, Novastan a interviewé Dilnur Reyhan, spécialiste de la question ouïghoure et directrice de publication de Regard sur les Ouïghour-e-s.

Lire aussi sur Novastan : L’Asie centrale, une région turque ?

Comme l’explique la chercheuse, la région a une longue histoire avec l’Empire chinois. Autrefois appelé « Turkestan chinois » ou « Turkestan oriental » par les Occidentaux, la région a été annexée par l’Empire chinois en 1884. Elle prend alors le nom de Xinjiang, ou « nouvelle frontière » en mandarin. Depuis 1955, la Chine a officiellement donné un statut d’autonomie à la région, appelée « Région autonome ouïghoure ».

Aujourd’hui, Dilnur Reyhan dévoile la situation critique dans la région et le sort tragique de sa population.

Que pouvez-vous nous dire sur la situation actuelle des populations turciques dans la région?

Géographiquement, le Xinjiang est la partie orientale de l’Asie centrale, peuplée majoritairement de turcophones et dont la principale population est Ouïghoure. Ils représentaient 80% de la population en 1949 et sont aujourd’hui autour de 45% dû à la migration massive de chinois Han dans la région dans le cadre de la politique migratoire d’État de Pékin.

Les populations partagent linguistiquement, culturellement et historiquement les mêmes caractéristiques que les autres peuples d’Asie centrale, tels que les Kazakhs ou les Ouzbeks.

Lire aussi sur Novastan : La région ouïghoure à l’heure de ‘La dernière classe’

Vous avez encore 80 % de cet article à découvrir! Abonnez-vous maintenant pour seulement 3€ par mois

S’abonner

Déjà abonné ? Se connecter

En vous abonnant à Novastan, vous soutenez le seul média européen spécialisé sur l'Asie centrale. Nous sommes indépendants et pour le rester, nous avons besoin de votre aide ! Grâce à vos abonnements, nous pouvons rémunérer nos correspondants en Asie centrale.

Commentaire (1)

Votre commentaire pourra être soumis à modération.

COUHIER, 2018-09-22

Cet article fait une bonne synthèse détaillée sur la répression au Xinjiang.
Surtout il en évoque les conséquences politiques internationales pour la Chine et l’expansion de la Chine en Asie Centrale. Ces deux dernier points apparaissent peu dans les autres articles pourtant nombreux depuis 6 mois.
Mais je ne vois toujours rien à la télévision française !

Reply