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Ouzbékistan : le journaliste indépendant Dilmourod Saïdov libéré après 9 années de prison

Après avoir été détenu pendant neuf ans, le journaliste indépendant et défenseur des droits de l'Homme ouzbek Dilmourod Saïdov a été libéré le 3 février dernier, avant la fin de sa sentence. Alors qu'il était en liberté, Dilmourod Saïdov menait différentes enquêtes journalistiques en Ouzbékistan et défendait les droits des fermiers et des paysans.

Vue Tachkent Capitale Ouzbékistan
Vue sur Tachkent, capitale de l'Ouzbékistan

Après avoir été détenu pendant neuf ans, le journaliste indépendant et défenseur des droits de l’Homme ouzbek Dilmourod Saïdov a été libéré le 3 février dernier, avant la fin de sa sentence. Alors qu’il était en liberté, Dilmourod Saïdov menait différentes enquêtes journalistiques en Ouzbékistan et défendait les droits des fermiers et des paysans.

Novastan reprend et traduit un article initialement paru sur Kloop.kg.

C’est par la voix d’un autre journaliste indépendant d’Ouzbékistan, Abdourakhman Tachanov qu’a été annoncée la libération de son confrère Dilmourod Saïdov le 3 février dernier à Tachkent, après neuf années passées derrière les barreaux. « Dilmourod Saïdov a été libéré il y a quelques heures. Il est actuellement en route pour Tachkent, comme me l’a annoncé son petit frère par téléphone. », a rapporté le journaliste. Depuis, l’information a été confirmée par le Ministère de l’Intérieur ouzbek.

Dilmourod Saïdov a été mis en liberté conditionnelle après neuf années passées dans une prison ouzbèke. Il avait été condamné en juillet 2009 à 12 années de détention pour fraude.

Une détention « politique »

Les défenseurs des droits de l’Homme avaient à l’époque dénoncé de nombreuses irrégularités dans le procès incriminant Dilmourad Saïdov : documents manquants, témoins peu fiables qui sont depuis revenus sur leurs propos, etc. Ils avaient alors avancé que le jugement avait été rendu sous la pression des autorités ouzbèkes.

L’organisation de défense des droits de l’Homme Human Rights Watch avaient alors qualifié la sentence contre le journaliste ouzbek de « politique ».

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Lors de son incarcération en 2013, Dilmourod Saïdov avait raconté avoir été torturé et que ses écrits, poèmes et nouvelles, lui avaient été confisqués.

Avant son emprisonnement, l’activiste ouzbek avait travaillé auprès de plusieurs publications en ligne. Il avait notamment mené des enquêtes sur diverses affaires de corruption et s’était attaché à protéger les droits de fermiers et d’agriculteurs de la région de Samarcande.

« Changements positifs »

Avec l’arrivée au pouvoir de Chavkat Mirzioïev en 2016, plusieurs prisonniers politiques ont été libérés, journalistes comme défenseurs des droits de l’Homme. C’est notamment le cas du journaliste indépendant Moukhammad Bekjan détenu depuis 1999, de l’activiste Samandar Koukanov en prison depuis 23 ans et de Roustam Ousmonov, un des premiers banquiers du pays qui a passé 19 ans derrière les barreaux pour avoir critiqué Islam Karimov, premier président de l’Ouzbékistan indépendant, et les membres de son gouvernement à l’époque.

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Les organisations de défense des droits de l’Homme ont noté des « changements positifs » depuis l’accession de Chavkat Mirzioïev à la présidence de l’Ouzbékistan. Mais Human Rights Watch continue de penser que la relaxe de prisonniers politiques est menée afin que personne ne pose de questions sur les raisons initiales de leur détention.

Aïdaï Erdebaeva

Traduit du russe par Jérémy Lonjon
Rédacteur en chef de Novastan

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