Des années de dialogue entre parlementaires français et ouzbeks ont démontré l’efficacité et l’importance de cette forme de coopération dans divers domaines, notamment l’économie, l’éducation et la culture. Rachid Temal, sénateur (PS) du Val d’Oise et président-délégué du groupe France-Asie centrale, donne son point de vue sur le sujet.
Novastan traduit et reprend cet article initialement publié le 8 octobre 2019 par le média économique ouzbek Economicheskii Vestnik Ouzbekistana.
Un an après la visite du président ouzbek Chavkat Mirzioïev en France, le média économique ouzbek Economicheskii Vestnik Ouzbekistana s’est intéressé aux suites parlementaires de la coopération franco-ouzbèke. Durant l’été 2019, son rédacteur en chef Chokhrur Azamov s’est rendu en France, notamment pour rencontrer Rachid Temal.
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Le sénateur (PS) du Val d’Oise est membre de la commission des Affaires étrangères, de la Défense et des forces armées au Sénat, mais également président-délégué du groupe parlementaire « France – Asie Centrale », en charge de l’Ouzbékistan. Après un premier emploi en lien avec le tourisme, Rachid Temal a été l’un des dirigeants du Parti socialiste.
Chokhrur Azamov : Monsieur Temal, pouvez-vous nous dire quelques mots sur votre connaissance de l’Ouzbékistan ?
Rachid Temal : Je dirais que ce pays fait partie d’une région dont les spécificités géostratégiques – d’une part entre la Russie et la Chine, d’autre part entre l’Iran et la Turquie, lui font jouer un rôle crucial dans la sécurité de ces États.
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Votre pays me plaît depuis longtemps, il m’inspire de la confiance et un profond respect. Je suis fier d’avoir fait partie de la délégation durant la visite officielle du président d’Ouzbékistan en France et sa rencontre avec le président du Sénat, Gérard Larcher. Nous avons pu aborder ensemble les questions de coopération entre les parlements de nos pays.
Quels sont les principaux axes de travail du groupe « France – Ouzbékistan » ? Quels sont les évènements marquants qui ont lieu dans le cadre de ce partenariat ?
J’ai eu récemment une conversation avec Violaine de Villemeur, ambassadrice de France en Ouzbékistan (remplacée par Isabelle Servoz-Galluci depuis le 20 septembre 2019, NDLR). Nous avons abordé divers sujets et avons choisi cinq domaines de coopération prioritaires : la sécurité, le tourisme, l’éducation (notamment l’apprentissage de la langue française), l’économie et l’investissement.
À l’avenir, nous comptons élaborer des projets fondés sur des objectifs spécifiques dans ces cinq domaines, pour lancer ensuite leur mise en œuvre conjointe par les autorités ouzbèkes et françaises. À cet égard, j’ai l’intention de me rendre en Ouzbékistan en 2020.
L’Ouzbékistan a résolu tous les litiges frontaliers avec ses voisins et a amorcé un dialogue ouvert avec tous les États concernés, en vue de poursuivre son intégration économique aux structures internationales. La France, qui entretient historiquement des bonnes relations avec l’Ouzbékistan, fait partie de ces États. Quel regard portez-vous sur les initiatives du président ouzbek en matière de développement économique ?
L’Ouzbékistan fait beaucoup de choses dans ce sens. Nous le constatons avec plaisir. Il est nécessaire de poursuivre et renforcer notre coopération. Nous encourageons les pays d’Asie centrale à accroître leur coopération sur le plan économique mais aussi dans d’autres domaines, comme l’ont fait les pays de l’Union européenne.
Dans quels domaines faudrait-il développer le partenariat entre les parlements ouzbek et français ? Comment la France peut-elle aider les États d’Asie centrale, et notamment l’Ouzbékistan, dans leur chemin vers la démocratie et la construction d’une société civile ?
Avant tout, il faut rappeler que la France a été prise pour exemple lors de la rédaction de la constitution ouzbèke. Un parlement bicaméral a été créé dans votre pays. C’est très bien ! La France et l’Ouzbékistan peuvent échanger leur expérience non seulement entre parlements, mais aussi dans le cadre de l’action gouvernementale, dans les questions de sécurité, de défense. Il est nécessaire de coopérer dans d’autres domaines et dans certains d’entre eux, la France aidera à former des spécialistes ouzbeks.
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Il est certain que la France n’a pas directement atteint son niveau de développement actuel, le chemin fut long et difficile. Je suis persuadé que, progressivement, l’Ouzbékistan atteindra un niveau comparable.
En tant que spécialiste du tourisme, comment voyez-vous les perspectives de développement du secteur touristique en Ouzbékistan ?
La première décision prise par l’Ouzbékistan qui mérite notre attention est l’ouverture des régimes de visas. Deuxièmement, les compagnies aériennes proposent des vols à destination de l’Ouzbékistan à des prix très attractifs. Troisièmement, il existe un grand nombre d’hôtels. Enfin, de nombreux évènements culturels sont organisés à travers le pays. Cela explique le développement rapide et continu du tourisme en Ouzbékistan.
En guise de recommandation, je peux vous livrer ma propre expérience. Lorsque je travaillais dans le tourisme, nous collaborions avec des agences de voyage chinoises et nous avions ainsi attiré de nombreux touristes chinois en France. Leur nombre a explosé en très peu de temps. Élargir vos partenariats avec des agences touristiques étrangères vous sera bénéfique et augmentera certainement le nombre de touristes en Ouzbékistan.
Traduit du russe par Guljigit Jyrgalbekov
Édité par Guillaume Gérard
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