Découverte d’un gisement de gaz à 6 500 mètres de profondeur en Ouzbékistan 
L’annonce faite mi-septembre par le président ouzbek Chavkat Mirzioïev, à propos de la découverte d’un nouveau gisement de gaz, marque un tournant pour le secteur énergétique du pays, lui offrant de nouvelles perspectives mais aussi de nouveaux défis.
Sous le plateau d’Ustyurt, dans la région du Karakalpakstan, à l’extrême Ouest de l’Ouzbékistan, les géologues ont découvert des gisements de gaz historiques à une profondeur de 6 500 mètres, bien au-delà des 2 500-3 000 mètres jusque-là visés.
Selon l’agence de presse Fergana, c’est la première fois dans l’histoire industrielle du pays qu’un tel forage est effectué, et qu’il révèle une réserve de gaz jugée « très large ». Le président Chavkat Mirzioïev a indiqué que cette découverte pourrait changer les standards d’exploration du pays.
Un partenariat entre Tachkent et Bakou ?
Cette découverte intervient dans un contexte de production de gaz domestique en légère baisse. Sur les sept premiers mois de l’année, l’Ouzbékistan a produit environ 25,3 milliards de mètres cubes, soit une baisse de 3,4% par rapport à la même période en 2024, selon le média ouzbek Kursiv.
Lire aussi sur Novastan : Un accord pétrolier entre l’Azerbaïdjan et le Turkménistan
Pour Tachkent, l’exploitation de ce nouveau champ pourrait permettre non seulement de compenser cette baisse, mais aussi de diversifier les zones d’extraction, de stimuler les investissements, et de pousser la technologie locale davantage vers les forages profonds.
Envie de participer à Novastan ? Nous sommes toujours à la recherche de personnes motivées pour nous aider à la rédaction, l’organisation d’événements ou pour notre association. Et si c’était toi ?
Depuis le mois de juillet, un partenariat entre le groupe pétrogazier azerbaïdjanais Socar et des entreprises ouzbèkes serait déjà en préparation pour plusieurs projets à Ustyurt, une collaboration actée par la signature d’un accord de partage de production entre les deux parties. Les premières estimations évoquent la possibilité de découvrir des réserves d’hydrocarbures (gaz et pétrole) substantielles grâce à des prospections sismiques approfondies.
Les bénéfices seront pour demain
Malgré l’optimisme, plusieurs défis subsistent. Scientifiquement, forer à de telles profondeurs exige des équipements spécialisés et implique des coûts élevés et des risques accrus. Plus la profondeur augmente, plus la pression et la température deviennent difficiles à gérer. Techniquement, il faudra confirmer l’extractibilité du gaz. D’autant que la quantité estimée ne dit pas toujours combien sera économiquement exploitable ni rapidement mobilisable.
Lire aussi sur Novastan : En Ouzbékistan, des eaux souterraines polluées par le pétrol
En outre, des questions environnementales se posent également, notamment en ce qui concerne les rejets, les impacts sur les nappes profondes, ou la sécurité des opérations. Sur le plan géopolitique aussi, l’Ouzbékistan va devoir arbitrer l’usage de gaz entre consommation interne, exportations et partenariats.
Envie d'Asie centrale dans votre boîte mail ? Inscrivez-vous gratuitement à notre newsletter hebdomadaire en cliquant ici.
Si la découverte intervient au moment où l’Asie centrale explore davantage ses richesses souterraines, elle ne garantit pas encore un bouleversement immédiat pour l’économie ouzbèke puisque le pays nécessite encore de solides investissements dans les infrastructures d’extraction et de transformation pour pouvoir exploiter cette nouvelle richesse.
Evan Chaisson
Rédacteur pour Novastan
Relu et corrigé par Anaïs Boulard
Merci d’avoir lu cet article jusqu’au bout ! Si vous avez un peu de temps, nous aimerions avoir votre avis pour nous améliorer. Pour ce faire, vous pouvez répondre anonymement à ce questionnaire ou nous envoyer un email à redaction@novastan.org. Merci beaucoup !
