Le 12 septembre dernier, Novastan a accueilli Johann Bihr, responsable Europe et Asie centrale pour Reporters sans frontières.
Après notre première rencontre en juillet dernier avec Kanimet Japarov, président de KyrgyzClub France, l’association française de Novastan a reçu le 12 septembre dernier Johann Bihr. Avec le responsable Europe et Asie centrale de Reporters sans frontières (RSF), nous avons abordé l’état de la liberté de la presse dans la région.
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Devant une vingtaine de personnes, Johann Bihr a dressé un tableau sombre pour l’Asie centrale : pays dans le dernier quart du classement annuel de l’ONG (sauf le Kirghizstan), médias indépendants bloqués ou pourchassés, journalistes emprisonnés. Le responsable a dans le même temps décrit les moyens d’action de RSF : soutien technique et financier aux médias et journalistes indépendants ou encore envois de communiqués de presse. Plus globalement, l’un des leviers les plus efficaces de l’ONG est de mettre une pression internationale sur tel ou tel gouvernement.
La perdition du Tadjikistan, l’ouverture de l’Ouzbékistan
A son poste depuis 7 années, qui regroupe également l’ensemble des pays de l’ex-URSS et la Turquie, Johann Bihr a observé deux tendances intéressantes. Tout d’abord, la perdition du Tadjikistan, qui a sombré dans le classement de RSF de plus de 30 places en un an, entre 2015 et 2016. La faute à une répression du seul parti d’opposition ayant survécu à la guerre civile (1993-1997) et plus largement à la lutte contre les médias indépendants dans le pays.
A l’inverse, Johann Bihr s’est félicité de la trajectoire de l’Ouzbékistan, qui depuis 2 ans et la mort d’Islam Karimov connaît une ouverture relative. Des zones d’expression se sont ouvertes pour les journalistes ouzbeks, même si tout n’est pas parfait, loin de là.
Des journalistes indépendants en première ligne
Durant la rencontre, le responsable Europe et Asie centrale de RSF a également tenu à mettre en valeur le courage des journalistes centrasiatiques indépendants, qui pour la plupart font simplement leur travail. Interrogé sur leur audience, Johann Bihr a estimé qu’ils touchaient un public restreint, mais qu’ils étaient malgré tout lus, notamment par les autorités.
A une question sur les moyens de subsistance de ces médias indépendants, Johann Bihr a estimé qu’ils ressemblaient à des ONG. De fait, beaucoup dépendent de bailleurs internationaux ou bien de mécènes, de la même manière qu’une ONG telle que RSF. Bien souvent, ces médias sont exilés à l’étranger et gardent des correspondants sur place, qui sont en première ligne lorsque les autorités décident de censurer tel ou tel média.
Plus largement, la rencontre a été l’occasion pour les participants de discuter de l’influence russe sur les journalistes centrasiatiques ou encore de la difficulté d’informer au Turkménistan. Du fait d’une salle très bruyante, la qualité sonore de cet évènement n’était pas au rendez-vous. Nous nous en excusons et ferons mieux pour notre prochaine rencontre, le 17 octobre prochain !
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