Alors qu’il tente de juguler la crise qu’il subit depuis 2015, le Kazakhstan poursuit sa mutation. Dans un climat d’incertitude macroéconomique et de fragilité budgétaire, la première économie d’Asie centrale a de nombreux défis à relever : rénovation des infrastructures, modernisation de l’administration, relogement des citoyens… Des chantiers qui évoluent jour après jour et redessinent le paysage urbain.
Ces deux dernières années, le Kazakhstan a connu la plus grande zone de turbulence économique de sa jeune histoire. Même la crise des subprimes n’avait pas été aussi déstabilisatrice. Les répercussions de la récession russe suite aux sanctions occidentales après l’annexion de la Crimée, couplées à la chute de près de 50% des cours des matières premières, ont fortement diminué le volume des exportations.
Entre janvier 2014 et fin 2016, elles ont été divisées par plus de deux, de 80 milliards de dollars à seulement 36 milliards de dollars, réduisant considérablement les revenus fiscaux de l’Etat. Désormais stabilisé au-dessus des 50 dollars après avoir connu un plus bas de 30 dollars, le prix du baril de pétrole n’est plus un levier suffisant pour consolider à long terme les finances du fonds souverain, qui est censé doter chaque année le budget de l’Etat à hauteur de 8 milliards de dollars.
Un ralentissement économique brutal
Quant au prix de l’uranium, dont le Kazakhstan est le premier producteur mondial, il dépasse péniblement les 20 dollars la livre, ayant contraint les autorités à geler de nombreux projets. Si la balance commerciale est encore positive, le Kazakhstan a accusé pour la première fois un déficit budgétaire et sa dette publique, bien qu’encore modeste, a fortement progressé. La double dévaluation de sa monnaie, le tengué, a quant à elle provoqué une forte inflation, notamment sur les biens d’équipement domestique.
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