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Au Kazakhstan, les villes industrielles souffrent de la pollution atmosphérique

A Atyraou ou Temirtaou, des villes industrielles du Kazakhstan, les habitants suffoquent. La question de la pollution de l'air commence à prendre de la place dans le débat public.

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Les villes industrielles du Kazakhstan sont soumises à une forte pollution de l'air (illustration). Photo : Michael Pointner / Pixabay.

A Atyraou ou Temirtaou, des villes industrielles du Kazakhstan, les habitants suffoquent. La question de la pollution de l’air commence à prendre de la place dans le débat public.

La limite a été franchie à Atyraou. Dans cette ville de l’Ouest du Kazakhstan, entre le 6 et le 7 avril dernier, les autorités ont enregistré un excès de teneur en sulfure d’hydrogène, rapporte l’agence Kazinform. La valeur des substances toxiques était plus de 20 fois supérieure à la teneur habituelle en sulfure d’hydrogène dans l’air, et ce dans plusieurs districts de la ville.

Les autorités ont d’abord expliqué que le retour du smog, habituellement présent en hiver dans les grandes villes centrasiatiques, était dû aux incendies de fourrés de roseaux qui ont lieu sur la côte de la mer Caspienne depuis le 2 avril dernier. Mais le ministère de l’Ecologie a déclaré que la situation critique à Atyraou était liée également aux entreprises industrielles, reprend un article de Radio Azattyq, le service kazakh du média américain Radio Free Europe.

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Sept autres villes ont été identifiées comme « présentant un niveau élevé de pollution de l’air » selon un rapport de surveillance environnementale présenté par le ministre de l’Ecologie et des Ressources naturelles, reprend le média kazakh Vlast.kz.

Le fardeau des villes industrielles

En effet, Astana, Almaty, Karaganda, Temirtaou, Aktobé, Balkhach et Oust-Kamenogorsk sont des habitués des classements des villes les plus toxiques, mais pas pour les mêmes raisons. Dans la capitale Astana et à Almaty, ce sont le trafic automobile, les centrales thermiques et les chaufferies qui sont pointées du doigt, reprend l’agence de presse Fergana. Le volume des émissions réelles pour 2022 s’élevait à 54 000 tonnes à Astana et à 37 000 tonnes à Almaty, dont 97 % sont liées à l’industrie thermique pour cette dernière ville.

Concernant les villes orientées vers la production industrielle et l’extraction des ressources, la majorité des émissions proviennent des entreprises industrielles. A Temirtaou, en tête des émissions atmosphériques avec 231 000 tonnes au cours de l’année écoulée, 87 % proviennent de l’usine ArcelorMittal implantée dans la ville, le reste vient des autres entreprises métallurgiques.

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Oust-Kamenogorsk est la deuxième ville la plus polluée, où 44 000 tonnes sont émises, principalement par l’usine de titane, le complexe métallurgique et la centrale thermique.

Atyraou, capitale pétrolière

L’oblast d’Atyraou est la principale région productrice d’hydrocarbures du pays, produisant plus de la moitié du pétrole brut et près de la moitié du gaz naturel en 2021.

En raison de sa production pétrolière intense, la ville remporte le surnom de « capitale pétrolière » dans un reportage de Vlast.kz et est tristement connue depuis plusieurs années pour ses problèmes environnementaux. Parmi ceux-ci, les émissions et la fumée des incendies, mais aussi l’encaissement de la rivière Jaïyk et l’évaporation des eaux d’égout. Il y a également un manque d’eau potable et d’infrastructures dans la ville et dans toute la région.

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Ces problèmes sont communs aux autres villes industrielles du Kazakhstan. En 2022, huit cas de forte pollution au sulfure d’hydrogène ont été enregistrés, dont les causes étaient les réseaux d’égouts, les stations d’épuration, les stations de pompage et les boues, selon le ministère de l’Ecologie.

« Le droit à un air pur »

La pollution industrielle prend une part plus importante dans le débat public.

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La situation alarmante a suscité une réaction plus vive de la société civile. Le 9 avril dernier, une marche a été organisée dans le centre-ville d’Atyraou, rapportait le média kazakh Orda. Les manifestants y réclamaient plus d’initiatives du gouvernement pour améliorer l’écologie. Beaucoup sont venus afficher des slogans tels que : « Il n’y a rien à respirer ». Arman Khaïroulline, éco-activiste et organisateur de la manifestation, affirme au micro du média local Ak Jayq : « Nous revendiquons notre droit – le droit à un air pur ».

Emma Collet
Rédactrice pour Novastan

Relu par Emma Jerome

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