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Crise afghane : le ministre des Affaires étrangères allemand s’est rendu en Ouzbékistan et au Tadjikistan

Après la prise de pouvoir de l'Afghanistan par les talibans, le ministre allemand des Affaires étrangères Heiko Maas s'est rendu en Ouzbékistan et au Tadjikistan pour coordonner la coopération autour du pays voisin au sud. Alors que les discussions de Tachkent se sont axées sur la mission d'évacuation allemande, celles de Douchanbé ont porté sur la sécurité.Novastan reprend et traduit ici un article publié le 1er septembre 2021 par notre version allemande. Le 29 août dernier, le ministre fédéral allemand des Affaires étrangères Heiko Maas a effectué un voyage de trois jours en Turquie, en Ouzbékistan, au Tadjikistan, au Pakistan et au Qatar. Ce voyage s'inscrit dans le contexte de la prise de pouvoir par les talibans en Afghanistan voisin. Les talibans se sont emparés de la capitale afghane Kaboul le 15 août dernier, ce qui a conduit les pays occidentaux à ramener par avion leurs propres ressortissants ainsi que les forces afghanes locales.

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Le ministre allemand des Affaires étrangères Heiko Maas s'est rendu en Ouzbékistan et au Tadjikistan le 30 août dernier.

Après la prise de pouvoir de l’Afghanistan par les talibans, le ministre allemand des Affaires étrangères Heiko Maas s’est rendu en Ouzbékistan et au Tadjikistan pour coordonner la coopération autour du pays voisin au sud. Alors que les discussions de Tachkent se sont axées sur la mission d’évacuation allemande, celles de Douchanbé ont porté sur la sécurité.Novastan reprend et traduit ici un article publié le 1er septembre 2021 par notre version allemande. Le 29 août dernier, le ministre fédéral allemand des Affaires étrangères Heiko Maas a effectué un voyage de trois jours en Turquie, en Ouzbékistan, au Tadjikistan, au Pakistan et au Qatar. Ce voyage s’inscrit dans le contexte de la prise de pouvoir par les talibans en Afghanistan voisin. Les talibans se sont emparés de la capitale afghane Kaboul le 15 août dernier, ce qui a conduit les pays occidentaux à ramener par avion leurs propres ressortissants ainsi que les forces afghanes locales.

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« Certains des pays dans lesquels je me rends aujourd’hui ont joué un rôle important dans le succès de notre mission d’évacuation et ont permis à plus de 5 000 personnes de quitter l’Afghanistan sur des vols de la Bundeswehr. Je tiens à les en remercier au nom du gouvernement fédéral et à œuvrer pour que la coopération internationale se poursuive dans la phase critique qui s’ouvre », a déclaré Heiko Maas avant son départ. Lire aussi sur Novastan : Avec les talibans au pouvoir, l’Asie centrale ne s’affole pas Après l’arrêt des vols d’évacuation de la Bundeswehr le 26 août, des ressortissants allemands, d’anciennes forces locales et d’autres Afghans ayant besoin de protection se trouvent toujours en Afghanistan. L’objectif du ministre est de discuter de nouvelles voies de départ pour ces groupes de personnes ainsi que des implications en matière de sécurité.

L’Ouzbékistan comme aide essentielle à l’évacuation de réfugiés

Le ministre fédéral des Affaires étrangères a rencontré son homologue Abdoulaziz Kamilov dans la capitale Tachkent le 30 août. Comme l’a rapporté le média ouzbek Gazeta.uz en se référant au ministère ouzbek des Affaires étrangères, Heiko Maas a remercié la partie ouzbèke pour son aide dans l’organisation de l’évacuation des citoyens allemands et d’autres étrangers d’Afghanistan. Pour la mission d’évacuation allemande, l’aéroport de Tachkent en particulier a été une plaque tournante essentielle. Selon le ministère ouzbek des Affaires étrangères, les deux parties ont convenu de poursuivre leur étroite coopération en ce qui concerne l’Afghanistan. Si Tachkent reste discret sur la forme de cette coopération, Heiko Maas a évoqué sur Twitter des « possibilités de sortie par voie aérienne et terrestre pour les Allemands et pour les forces afghanes locales », bien que les détails soient encore en cours de négociation.

Au moins par voie terrestre, quitter l’Afghanistan ne semble pas être une option. Le matin du 30 août, Heiko Maas a affirmé aux journalistes que l’Ouzbékistan était prêt à ouvrir ses frontières aux réfugiés s’ils figuraient sur une liste d’évacuation allemande, a décrit l’agence Reuters. Toutefois, cette information a été immédiatement démentie par le ministère ouzbek des Affaires étrangères.

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Selon le média ouzbek Kun.uz, il n’est pas prévu d’ouvrir le poste-frontière de Termez, situé dans le sud de l’Ouzbékistan. En outre, le pays n’accueillera pas de réfugiés afghans, mais fournira uniquement une aide au transit. « Toute tentative de franchissement de la frontière, quelles que soient ses raisons, sera réprimée conformément à la législation de la République d’Ouzbékistan », citent les journalistes de Kun.uz à partir d’un communiqué du ministère.

La sécurité largement évoquée au Tadjikistan

Après sa visite à Tachkent, Heiko Maas s’est rendu dans la capitale tadjike, Douchanbé. Comme le rapporte le média tadjik Asia-Plus, les entretiens avec le président Emomali Rahmon ont également porté sur la situation en Afghanistan. « Lors de mes entretiens au Tadjikistan, nous avons convenu d’une coopération politique étroite sur la crise afghane. Nous soutiendrons les pays de la région et le peuple afghan et fournissons à cette fin une aide d’urgence de 500 millions d’euros », a tweeté le ministre allemand.

Les deux parties ont profité de ces entretiens pour étudier la manière de faire face aux derniers développements en Afghanistan. Selon Asia-Plus, le président du Tadjikistan a souligné qu’un facteur important de stabilisation de la situation était la formation d’un gouvernement inclusif avec la participation de tous les groupes ethniques. Selon le média américain The Diplomat, les Tadjiks sont considérés comme le deuxième groupe ethnique d’Afghanistan après les Pachtounes, représentant environ 25 % de la population. Lire aussi sur Novastan : Le Tadjikistan sur le qui-vive après l’arrivée des talibans En outre, Emomali Rahmon a appelé à la participation active de toutes les puissances mondiales pour résoudre la crise. « Dans cette situation extrêmement difficile, les puissances mondiales ne doivent pas rester à l’écart mais doivent faire tout leur possible pour stabiliser la situation dans le pays voisin, sinon l’Afghanistan sera confronté à une guerre civile prolongée », a déclaré le dirigeant tadjik, selon Asia-Plus. Lire aussi sur Novastan : Une défense aérienne commune entre la Russie et le Tadjikistan Heiko Maas s’est dit prêt à contribuer à stabiliser la situation par des négociations et la formation d’un gouvernement ouvert. Toutefois, en dehors de toutes les réflexions sur l’avenir de l’Afghanistan, les accords sur la politique de sécurité sont susceptibles de revêtir une importance particulière pour le Tadjikistan. Les discussions ont également porté sur l’aide allemande à la protection de la frontière tadjiko-afghane contre le terrorisme, l’extrémisme et la criminalité transfrontalière. La frontière est longue de 1 357 kilomètres.

Robin Roth Rédacteur en chef de Novastan

Relu par Anne Marvau

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