Ranger, un court-métrage réalisé par Mirlan Abdoullaïev autour d’un garde forestier, a été nominé par le festival international italien Climate Space en décembre dernier. Une première pour le réalisateur, interrogé par Novastan.C’est une petite fierté. Comme le relaient l’agence de presse kirghize 24.kg et le site Kyrgyz Cinema, le documentaire Ranger, réalisé par Mirlan Abdoullaïev, a été sélectionné par le festival international Climate Space. C’est la première édition de l’évènement, qui a été organisé à Milan du 1er au 18 décembre dernier. Dans son film Ranger, Mirlan Abdoullaïev suit Nourjigit Mambetaliev, un garde forestier du parc naturel d’Alatay dans le district de Toktogoul, au centre du Kirghizstan. Chargé de parcourir des endroits parmi les plus isolés du pays, Nourjigit Mambetaliev a un quotidien rude et parfois dangereux.Climate Space est un projet imaginé par le compositeur et pianiste italien Ludovico Einaudi, dans lequel les relations qu’entretiennent les humains avec la nature sont abordées à travers des films, des musiques et des récits, mais aussi de la science et de l’innovation. 17 films explorant l’évolution de la relation qu’entretient l’humain avec son environnement ont été sélectionnés et projetés lors du festival.
Un garde forestier en vedette
C’est dans ce contexte qu’a été projeté le film kirghiz Ranger. Ce court-métrage a pour objectif de mettre en lumière le travail difficile mais nécessaire des gardes forestiers au Kirghizstan. Mirlan Abdoullaïev a pendant plusieurs années cherché le parfait personnage principal pour son film, avant de finalement rencontrer Nourjigit Mambetaliev, un garde forestier qui l’a particulièrement marqué par sa dévotion pour son travail, et sa passion pour la préservation de la nature.Contacté par Novastan, Mirlan Abdoullaïev dit être entré dans le monde du cinéma kirghiz en tant qu’acteur, mais a « toujours été attiré par la réalisation de films ». Le réalisateur n’avait initialement pas de formation académique en cinématographie, et a acquis son expérience au fil du temps, « directement sur les plateaux de tournage ». Lire aussi sur Novastan : Bref aperçu du cinéma kirghizMirlan Abdoullaïev avait cependant depuis longtemps la volonté d’approfondir ses connaissances et c’est ainsi qu’il a entamé des études à l’Institut des Arts du Kirghizstan, dans la faculté de réalisation.
Montrer la différence entre Kirghiz des villes et des campagnes
En tant que réalisateur, Mirlan Abdoullaïev documente ses nombreux voyages sur sa chaîne YouTube. Depuis plusieurs années, il visite le Kirghizstan et part à la rencontre des habitants des régions les plus reculées du pays. Des populations pour qui « prendre soin de la nature est une évidence », décrit Mirlan Abdoullaïev. En tant que citadin, il a voulu explorer la dualité entre Kirghiz des villes, engagés dans le consumérisme et habitants des zones rurales du pays, engagés dans la préservation d’un mode vie ancestral.Lire aussi sur Novastan : Quel miracle kirghiz?Mirlan Abdoullaïev dit avoir été très touché et fier que son film soit sélectionné et projeté lors du Climate Space. Il espère que davantage de films kirghiz soient nominés dans le cadre de festivals internationaux car d’après lui, « toute réalisation, qu’il s’agisse d’art, de culture, de sport ou de science, a un impact positif sur le développement global du pays ». Pour le jeune réalisateur kirghiz, des films comme le sien peuvent contribuer à apporter des changements positifs dans la société et inspirer les générations futures du Kirghizstan à s’engager plus concrètement dans la protection de l’environnement.Plus largement, l’industrie cinématographique kirghize reste encore méconnue du grand public. Ainsi, depuis 2016, le gouvernement a mis en place le programme de subvention « Film in Kyrgyzstan« , qui prévoit une compensation couvrant 15 à 20 % des coûts de production des films réalisés au Kirghizstan. Ce programme, initié par le ministère de l’Economie et par le ministère de la Culture, veut promouvoir le Kirghizstan dans le domaine du cinéma en Asie centrale et soutenir l’industrie cinématographique kirghize en attirant davantage de producteurs internationaux dans le pays. Après cette nomination, Mirlan Abdoullaïev travaille actuellement sur un autre court métrage intitulé « Two Lines », abordant lui aussi l’écologie, mais surtout les relations sociales parmi la jeunesse kirghize.
Mélanie Muhlmann Rédactrice pour Novastan
Relu par Emma Jerome
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