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L’Ouzbékistan en pleine « perestroïka à l’ouzbèke »

Les réformes du nouveau président de l'Ouzbékistan Chavkat Mirzioïev couvrent progressivement toutes les sphères de la société. Une véritable perestroïka à l’ouzbèke est en cours, qui conduira à l’apparition de nouvelles forces politiques, selon le politologue ouzbek Farhod Tolipov.

Chavkat Mirzioïev Ouzbékistan Président
Le président ouzbek, Chavkat Mirzioïev, a lancé de nombreux chantiers depuis son arrivée au pouvoir en décembre 2016.

Les réformes du nouveau président de l’Ouzbékistan Chavkat Mirzioïev couvrent progressivement toutes les sphères de la société. Une véritable perestroïka à l’ouzbèke est en cours, qui conduira à l’apparition de nouvelles forces politiques, selon le politologue ouzbek Farhod Tolipov.

Novastan reprend et traduit un article publié par le média ouzbek en ligne, Podrobno.uz.

Depuis son élection en décembre 2016, Chavkat Mirzioïev fait bouger les lignes en Ouzbékistan. Le deuxième président ouzbek depuis l’indépendance après la mort d’Islam Karimov serait en train d’effectuer un travail comparable à la pérestroïka, lancée par le dernier leader soviétique Mikhaïl Gorbatchev  en 1985. Selon le politologue ouzbek Farhod Tolipov, les réformes à grande échelle conduisent toujours au réveil de diverses couches de la société, qui étaient auparavant relativement dormantes.

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« Il y a toujours différentes forces politiques avec leurs propres intérêts. Les cercles progressistes et réactionnaires sont désormais éveillés. Je ne tire pas de parallèles directs, mais le sort de la perestroïka en URSS sous Gorbatchev est un exemple illustratif pour nous », estime Farhod Tolipov. « Comme vous le savez, Gorbatchev a été victime de ses propres réformes. »

Restructuration ou perestroïka à l’ouzbèke

Ce n’était pas parce que les réformes étaient une erreur en elles-mêmes ou bien mauvaises. Mikhaïl Gorbatchev, selon le politologue ouzbek, était entre deux feux. D’un côté, les réformateurs, les démocrates et les libéraux qui le critiquaient pour la lenteur des réformes. De l’autre, l’aile conservatrice avec le Politburo, au contraire, avec sa vieille vision du monde, qui a fait valoir que le pays n’était pas prêt pour de telles réformes, et qu’il ne fallait pas se précipiter vers la démocratie.

Dans de telles circonstances, Gorbatchev devait être entre deux extrêmes et essayer de garder un cap équilibré. « J’espère vraiment que nous n’aurons pas ces extrêmes et ces cataclysmes (en Ouzbékistan, ndlr). Il est clair que ces réformes réveilleront tôt ou tard différentes forces de la société qui évalueront différemment les événements qui se déroulent, les interpréteront différemment », estime Farhod Tolipov. « Au milieu d’une telle revitalisation, il est nécessaire que les dirigeants gardent un cap stratégique », note-t-il.

Il n’y aura pas de marche arrière

Jusqu’à présent, la réforme, selon lui, « c’est un processus véritablement équilibré, lent et graduel qui satisfait une grande partie de la population ». « L’essentiel est que ces réformes, qui, si on y prête attention, se déplacent progressivement d’une sphère à l’autre, soient harmonieuses », souligne-t-il.

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En même temps, les premières étapes ont commencé avec des changements de personnel, qui ont abouti à une réforme administrative. La prochaine direction, c’est l’économie et la politique fiscale, où une énorme couche de problèmes s’est accumulée.

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« On ne peux pas revenir en arrière. Les premiers pas dans le domaine des réformes politiques ont commencé », estime le politologue. « Il y aura de plus en plus de points de vue politiques alternatifs, des forces politiques alternatives, des leaders apparaîtront, de nouveaux partis surgiront. Le processus se relancera dans l’arène politique, mais cela reste à venir. Ainsi, les réformes passent d’une sphère à l’autre », affirme Farhod Tolipov.

« Très peu de temps est passé encore. Il est impossible de changer rapidement une telle machine. Par conséquent, nous devons encore attendre un peu avant de pouvoir comprendre l’ampleur des changements induits par ces réformes », conclut-il.

Article traduit du russe par la rédaction 

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