Les archives de la célèbre archéologue et historienne de l’art ouzbèke Galina Pougatchenkova, décédée en 2007, ont été numérisées et mise en ligne dans une base de données ouverte à tous. Novastan a rencontré la co-responsable de ce projet titanesque, Svetlana Gorshenina.
Un fonds exceptionnel de 27 000 documents. Entre 2018 et 2020, les archives de l’académicienne ouzbèke Galina Anatolievna Pougatchenkova (1915-2007) ont été numérisées, triées et décrites par une équipe de chercheurs, avant d’être mises en ligne sur une base de données, accessible gratuitement. Pour l’instant 7 500 documents sont disponibles sur Internet, mais près de 20 000 autres devraient bientôt être publiés.
Véritable fondatrice de l’histoire de l’art en Asie centrale, Galina Pougatchenkova est considérée comme l’une des plus grandes chercheuses soviétiques dans ce domaine. Spécialiste des civilisations centrasiatiques antiques et médiévales, elle a, avec son mari l’archéologue Mikhaïl Masson, largement contribué à améliorer la connaissance scientifique de ces cultures. En reconnaissance de son immense travail, elle a reçu les Palmes académiques françaises en 1995.
C’est Svetlana Gorshenina, dont Galina Pougatchenkova a été la directrice de thèse, qui a initié le projet de numérisation des archives. Cette historienne et historienne de l’art suisso-russe, parfaitement francophone, par ailleurs ancienne maîtresse de conférences associée au Collège de France, a co-fondé en 2016 l’Observatoire international Alerte Héritage, afin de contribuer à sauvegarder le patrimoine culturel d’Asie centrale. En 2018, elle a pu racheter et numériser les archives de Galina Pougatchenkova, qu’elle prévoit ensuite de transférer aux archives nationales ouzbèkes.
Novastan : Pouvez-vous nous présenter Galina Pougatchenkova et l’importance de ses travaux ?
Svetlana Gorshenina : Galina Pougatchenkova était l’une des premières femmes académiciennes en Ouzbékistan. Elle est née en 1915 à Verny (aujourd’hui Almaty au Kazakhstan). Elle a ensuite déménagé à Tachkent pour y faire ses études d’architecture. À la fin de ses études à l’institut Polytechnique, elle a finalement décidé qu’il était plus intéressant pour elle d’étudier l’histoire de l’architecture que de devenir architecte.
La rencontre avec son second mari, Mikhaïl Masson, a été décisive. Personnage haut en couleur, Mikhaïl Masson a été l’un des premiers grands archéologues ayant travaillé en Asie centrale soviétique, d’où son appellation fréquente de « patriarche de l’archéologie ». Cette rencontre a permis à Galina Pougatchenkova de comprendre qu’elle devra étudier l’archéologie pour pouvoir se consacrer à l’histoire de l’architecture. En Asie centrale, si certains monuments de l’époque médiévale sont encore visibles, les monuments les plus anciens ont pour la plupart disparu sous le niveau du . . .
Vous avez encore 80 % de cet article à découvrir! Abonnez-vous maintenant pour seulement 3€ par mois
S’abonnerDéjà abonné ? Se connecter
En vous abonnant à Novastan, vous soutenez le seul média européen spécialisé sur l'Asie centrale. Nous sommes indépendants et pour le rester, nous avons besoin de votre aide ! Grâce à vos abonnements, nous pouvons rémunérer nos correspondants en Asie centrale.