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Striptease à Bichkek : du maquillage pour camoufler les ecchymoses

Les stripteaseuses de Bichkek racontent leur histoire, la façon dont elles sont traitées par les clients, des stéréotypes qui se sont développés au sujet de leur profession, combien et comment elles gagnent leur vie, et combien de bleus ont été dissimulés sous leur maquillage.

Illustration pour Kloop.kg

Les stripteaseuses de Bichkek racontent leur histoire, la façon dont elles sont traitées par les clients, des stéréotypes qui se sont développés au sujet de leur profession, combien et comment elles gagnent leur vie, et combien de bleus ont été dissimulés sous leur maquillage.

Novastan reprend et traduit un article initialement paru sur Kloop.kg.

Être stripteaseuse : un choix, une contrainte, une vocation ? À travers différents témoignages de jeunes femmes concernées à Bichkek, la capitale kirghize, Kloop.kg dresse le tableau d'un monde peu connu qui suscite bien des clichés et des fantasmes.

Nourperi, 23 ans : le pole dance d'une vierge

C'est par obligation qu'on devient stripteaseuse. Chaque fille a sa propre histoire de merde. J'ai commencé pour l'argent : ma famille était dans une situation difficile et il nous fallait de l'argent, tout de suite.

À cette époque, je pleurais tous les jours avant d'aller travailler. J'avais 17 ans, et dans ma jeunesse j'avais peur de tout. Je ne savais pas comment me comporter avec les hommes, et ils me faisaient peur. Le plus dur était de montrer mes seins.

C'est un travail très difficile sur le plan moral. Beaucoup me demandaient sans détour : « Tu suces ? », « Allez, je te déshabille ? » ou bien « Combien demandes-tu ? ».  Je me contentais de me lever et de partir. Plus tard, j'ai essayé de ne pas leur parler ou tout bêtement de les ignorer.

« J'ai essayé les boulots de serveuse, chargée de promotion, couturière de boutons, repasseuse, animatrice de camp de vacances. Mais le plus payant, c'était le striptease » 

Graduellement, je me suis faite au travail dans un strip-bar, j'ai compris comment attirer l'attention. Je me suis habituée à danser seins nus. Si quelqu'un me touchait, je l'insultais ou l'ignorais carrément. J'ai un caractère explosif, voyez-vous. Et bien sûr, j'essayais de travailler seulement avec des clients décents.

Maintenant, je ne danse plus. J'ai fait du striptease pendant un an et demi. Ce n'était pas mon premier boulot. Auparavant, j'avais essayé les boulots de serveuse, chargée de promotion, couturière de boutons, repasseuse et animatrice de camp de vacances. Le striptease, c'était le plus payant.

Je gagnais parfois plus, parfois moins. Certaines soirées, je ne gagnais rien. Parfois, je gagnais cinq, dix ou même trente mille soms (environ 350€). Impossible de mettre de l'argent de côté, mais je parvenais à aider mes parents. Ils savaient ce . . .

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