Alors que les mesures de confinement sont progressivement levées en Russie, des milliers de travailleurs migrants centrasiatiques ne peuvent reprendre le travail, mettant à mal la survie des communautés restées au pays.
“Pour le premier mois, on a suffisamment d’argent, mais après …” La longue pause qu’effectue Taalaï* dans son message vocal envoyé à Novastan fin avril illustre son incertitude. Ce Kirghiz, résidant à Moscou depuis plusieurs années, ignore quand il pourra reprendre son emploi d’électricien sur des chantiers. Il fait partie des millions de travailleurs centrasiatiques migrants contraints à arrêter de travailler par l’épidémie de coronavirus, et les mesures de confinement décidées pour y faire face.
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“Ce sont eux les premiers touchés : ils sont dans une absence totale de perspective”, déplore Sophie Hohmann, chercheuse associée au Centre d’études des mondes russes, caucasiens et centre-européens. Selon cette spécialiste des migrations dans l’espace post-soviétique, environ 11 millions de Centrasiatiques travaillent en Russie, dont 3,5 millions légalement enregistrés. Ce sont surtout des Ouzbeks, des Tadjiks et des Kirghiz qui, à chaque saison ou depuis des années, travaillent en Russie pour subvenir aux besoins de leurs familles restées dans leur pays d’origine. La Turquie ou les pays du Golfe sont également des destinations de choix pour ces “travailleurs invités”.
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