Selon les estimations, la médecine traditionnelle chinoise consomme chaque année environ 8 tonnes de cornes de saïga, une antilope en voie de disparition et vivant principalement dans la steppe kazakhe.
Novastan reprend et traduit un article initialement publié par le média kazakh en ligne, Total.kz.
C’est un chiffre astronomique. D’après le chef du comité de Protection de la Faune et de la Flore Kaïr Ryskeldinov, qui cite des chiffres de Pékin, « la médecine traditionnelle chinoise emploie chaque année environ 8 tonnes de cornes de saïga ». Un fait rapporté lors d’une table ronde sur la lutte contre le braconnage qui s’est déroulée dans la chambre basse du parlement kazakh, le Majilis, le 14 février dernier. L’antilope symbole de la steppe kazakhe pourrait disparaître dans les années à venir faut de protection face au braconnage et aux différentes maladies.
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Les cornes de saïga, une fois réduites en poudre, auraient des vertus médicinales. Si l’on en croit certains partisans de la médecine non-conventionnelle, cette poudre permettrait d’éviter les accidents vasculaires cérébraux, de guérir les douleurs hépatiques et abdominales et même de sortir quelqu’un du coma. La demande la plus forte vient de Chine, où l’on vend des médicaments composés de poudre de corne.
Le Kazakhstan veut limiter l’exportation clandestine
Le ministère de l’Agriculture du Kazakhstan, dont dépend le comité de Protection de la Faune et de la Flore, a proposé lors de cet événement de renforcer les mesures visant à mettre fin à l’exportation clandestine de cornes de saïga. De plus le ministère à demandé au ministère de l’Intérieur et le Comité de Sécurité nationale de mettre en place un programme d’action contre l’exportation clandestine de cornes de saïga.
« Il convient d’envisager la poursuite de l’opération » saïga « , mise en place chaque année avec la coopération du Comité de Sécurité nationale, du ministère de l’Intérieur, du ministère de l’Agriculture et d’autres organes concernés », a indiqué au Majilis Kaïr Ryskeldinov.
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Il a par ailleurs ajouté que depuis 2018, 429 saïgas ont été abattus par des braconniers, alors que les autorités ont pu intercepter 501 cornes à peine des mains des malfrats.
« Ces faits démontrent l’existence d’un trafic clandestin transfrontalier de cornes de saïgas. D’après certaines données non-officielles, le kilogramme de corne de saïga se vend à 150 000 tengués (environ 350 euros, ndlr) là où l’animal vit, tandis que ce prix passe à 400 000 tengués (environ 940 euros, ndlr) sur les marchés d’Almaty et jusqu’à 3 500 euros en Chine, » a souligné Kaïr Ryskeldinov.
Traduit du russe par Pierre-François Hubert
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