Après les événements de janvier au Kazakhstan, qui ont fait de nombreuses victimes, plusieurs cadres des services de renseignement du pays sont auditionnés.
L’enquête poursuit son cours au Kazakhstan après les événements sanglants de janvier 2022. Selon Radio Azattyq, la branche kazakhe du média américain Radio Free Europe, une quinzaine de cadres du Comité pour la sécurité nationale (KNB), l’agence de renseignement kazakhe, sont auditionnés.
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Plusieurs anciens cadres du KNB ont été mis en examen depuis janvier dernier, dont Karim Massimov, ancien chef de l’agence, et Samat Abich, ancien vice-président des renseignements. Askar Amerkhanov, l’actuel vice-président, annonce dans une interview auprès du média kazakh Kazinform : « Je pense que la clarté aura été faite d’ici l’automne. Pour autant que je sache, le dossier est classé secret. Ce sont des choses qui seront déterminées par les autorités judiciaires. Ce sont tout de même des secrets d’État. »
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A propos des accusations de torture, Askar Amerkhanov ajoute : « Il y en a. Je ne peux pas vous dire combien. »
Des cadres du KNB démis de leurs fonctions
Karim Massimov était chef du KNB jusqu’aux événements de janvier. Il a alors été démis de ses fonctions et mis en détention, rapportait Kazinform. Selon un autre article du même média, il est mis en cause pour abus de pouvoir, tentative de prise de pouvoir par la force, mais aussi pour corruption sous forme de pots-de-vin, de cadeaux et de voitures de luxe, pour un butin total estimé à plus de 20 millions de dollars (19,8 millions d’euros).
Samat Abich, neveu de l’ex-président Noursoultan Nazarbaïev, était premier vice-président des renseignements jusqu’aux événements de janvier. Il a été démis de ses fonctions le 17 janvier, sous ordre du chef de l’État, révélait Kazinform. De plus, le même média rapporte que le chef d’accusation envers Samat Abich n’est pas encore révélé au public. Selon le média russe Sputnik, Samat Abich travaillait pour le KNB durant les manifestations : il est donc un témoin privilégié de la gestion des renseignements kazakhs pendant les événements.
Kazinform rapporte qu’au moins 25 personnes ont été reconnues victimes de torture lors des manifestations de janvier 2022. Finalement, fin mai, près de cinq mois après les événements, le président Kassym-Jomart Tokaïev a signé un décret réformant le KNB, responsable des exactions.
Claire du Verdier
Rédactrice pour Novastan
Relu par Charlotte Bonin
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