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Au Kazakhstan, berceau de la domestication du cheval, une infection décime des élevages

Des chevaux sont frappés par la lymphangite épizootique au Kazakhstan. Les autorités ont tardé à statuer sur la cause de la pathologie, avant de mettre en place une quarantaine.

Cheval Neige Kazakhstan
Des élevages de chevaux sont atteints par une infection grave dans la région de Karaganda, au Kazakhstan (illustration). Photo : Ivan ideia / Wikimedia Commons.

Des chevaux sont frappés par la lymphangite épizootique au Kazakhstan. Les autorités ont tardé à statuer sur la cause de la pathologie, avant de mettre en place une quarantaine.

Une maladie infectieuse ronge les chevaux au Kazakhstan. La terre de la domestication du cheval, foulée par l’emblématique cheval de Przewalski au temps de la culture préhistorique du Botaï, fait face à une problème sanitaire.

Dans la région de Karaganda, située au centre du pays, une infection galopante gangrène les jambes des chevaux avant de se propager sur tout le corps, entraînant leur mort.

Les premiers cas ont été identifiés dans le village de Tortkol, dans le district de Boukar-Jyraou. Des images à caractère sensible montrent des chevaux au sol agonisant, leurs jambes rouge vif dévorées par le mal gagnant le corps.

Lymphangite épizootique ou non ?

Pour les propriétaires des chevaux concernés, il s’agit d’une lymphangite épizootique, selon la chaine de télévision kazakhe KTK.kz. Une infection purulente causée par un champignon et caractéristique des équidés – chevaux, ânes et mulets.

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Une probabilité forte pour eux, car la lymphangite épizootique avait déjà frappé, en avril-mai 2023, le village voisin d’Oumoutker avec lequel les chevaux aujourd’hui touchés partagent le même pâturage, rapporte le média kazakh PatriotNews. Les symptômes sont identiques : l’infection démarre des jambes et gagne tout le corps de l’animal.

Les autorités vétérinaires hésitent

Une version longtemps non avalisée par les autorités vétérinaires, qui avaient exclu le diagnostic de lymphangite épizootique et n’avaient pas porté assistance aux bêtes. Les spécialistes de l’entreprise publique Station vétérinaire du district de Boukar-Jyraou ont précisé que des tests effectués à deux reprises en janvier n’avaient pas permis de mettre en évidence une lymphangite infectieuse, explique PatriotNews. Finalement, un laboratoire national a confirmé le diagnostic le 22 février. Les villages d’Oumoutker, Tortkol, Oulga et Yntali ont été placés en quarantaine.

Le chef de l’Institution d’Etat du Département vétérinaire de la région de Karaganda, Kaïrbek Toursynbekov, avait déclaré que les chevaux présentaient des signes caractéristiques de lymphangite épizootique sans toutefois attester le diagnostic, selon l’agence officielle kazakhe, Kazinform.

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Pour les autorités vétérinaires du district de Boukar-Jyraou, le partage de pâturage avec le bétail du village d’Oumoutker « n’est pas le seul critère pour prétendre au même diagnostic. »

Expectatives et tergiversations

Kaïrbek Toursynbekov avait cependant promis qu’en cas d’identification de la maladie, des indemnisations seraient versées à hauteur de la valeur marchande des chevaux, comme cela avait été le cas l’année précédente.

Le média PatriotNews souligne que « l’Etat ne verse pas d’indemnisation aux villageois pour tous les types de maladies entraînant la mort de bétail. Si le motif de la mort des chevaux ne figure pas sur la liste des maladies passibles d’indemnisation, les habitants du village devront se passer de paiements. »

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Pour la directrice d’une ferme paysanne touchée, Madeniet Joumadilda, le diagnostic a tardé parce que les autorités « ne veulent tout simplement pas nous verser une compensation pour la perte de bétail, alors ils disent qu’il s’agit d’une autre infection », rapporte PatriotNews.

Les autorités demandent aux Kazakhs d’être vigilants sur l’origine des produits équins – viande, lait fermenté de jument – craignant la vente illégale de produits provenant des chevaux atteints. A ce jour, 180 chevaux sont morts dans les villages touchés. « Tout le bétail sera vacciné avec un vaccin développé par le Biosafety Research Institute », a déclaré Yerjan Beketbaïev, chef de l’inspection territoriale du contrôle et de la surveillance vétérinaires, conclut PatriotNews.

Patrick Do Dinh
Rédacteur pour Novastan

Relu par Charlotte Bonin

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