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Racine d’Issyk-Koul, raifort et autres remèdes : se soigner du coronavirus grâce aux plantes en Asie centrale

Depuis le début de l’épidémie de coronavirus, le recours à la médecine traditionnelle est populaire en Asie centrale. Beaucoup ont tenté de renforcer leur système immunitaire ou même de guérir grâce à diverses herbes. Cependant, ce n’est pas toujours approuvé par les médecins.

Asie centrale Covid Médecine Traditionnelle Racine d'Issyk-Koul
Au Kirghizstan, des racines toxiques sont utilisées comme "médicaments" contre le coronavirus (illustration).

Depuis le début de l’épidémie de coronavirus, le recours à la médecine traditionnelle est populaire en Asie centrale. Beaucoup ont tenté de renforcer leur système immunitaire ou même de guérir grâce à diverses herbes. Cependant, ce n’est pas toujours approuvé par les médecins.

Novastan reprend et traduit ici un article publié le 21 avril 2021 par le média tadjik Asia-Plus.

De nombreux cas d’empoisonnement à cause de traitements dits « traditionnels » sont constatés partout dans le monde depuis le début de la pandémie, et l’Asie centrale ne fait pas exception. Asia-Plus a décidé de lister quelques remèdes de grand-mère utilisés pour traiter l’infection.

Le premier cas d’empoisonnement au breuvage de racines d’Issyk-Koul a été enregistré en avril dernier à Bichkek, la capitale kirghize. Trois hommes ont été admis à l’hôpital pour empoisonnement, rapporte l’agence de presse 24.kg. Ils ont été reçus au service de toxicologie du Centre de recherche en traumatologie et orthopédie de Bichkek. Il est précisé qu’ils ont préparé le breuvage eux-mêmes.

Auparavant, le ministre de la Santé et du Développement social kirghiz, Alimkadir Beïchenaliev, avait suggéré de concocter un breuvage de racines toxiques d’Issyk-Koul, l’aconit, pour traiter l’infection au coronavirus. « Elle [la racine] ne doit être utilisée que chaude. Si on en boit une gorgée froide, un spasme survient et on meurt », a-t-il prévenu, en expliquant aux journalistes comment utiliser le breuvage. La recette, selon le ministre, a été proposée par le président Sadyr Japarov lui-même. Cette déclaration a suscité de vives critiques de la part de la communauté scientifique.

Harmal, ail et citron

Alors qu’en avril dernier aucun cas d’infection au coronavirus n’avait été officiellement enregistré au Tadjikistan, de nombreux habitants du pays pensaient que l’ail, le citron et la fumée se dégageant de la combustion du harmal les avaient protégés du virus. Des feuilles séchées de harmal étaient brûlées à l’intérieur de certains centres commerciaux de Douchanbé.

De nombreux Tadjiks pensent que la fumée de cette plante tue les microbes. Cette opinion est soutenue également, entre autres, par le président du Turkménistan, Gourbangouly Berdimoukhamedov.

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Dans les montagnes du Tadjikistan, cette herbe pousse en abondance et sa demande a, en effet, légèrement augmenté. Sur les marchés d’Ouzbékistan et du Tadjikistan, les vendeurs ont constaté une forte demande d’ail et de citron.

Graisse d’agneau, gingembre et raifort

Pendant ce temps, au Kazakhstan, la demande est en hausse pour des produits tels que la graisse d’agneau, le gingembre et le raifort. Selon les commerçants, les habitants d’Almaty, l’ancienne capitale, ont massivement acheté de la graisse de queue de mouton, alors qu’auparavant cette graisse n’était pas été si populaire parmi les citadins. Beaucoup pensent que ce produit est un excellent moyen de prévenir le coronavirus ou les pneumonies.

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Le gingembre et le raifort sont également considérés comme des aliments efficaces pour lutter contre les infections. Bien que les médecins aient recommandé à plusieurs reprises de ne pas se soigner soi-même, certains continuent de croire en ces remèdes de grand-mère et s’orientent vers les marchés à la recherche de « médicaments » naturels.

Victoria Petrova
Journaliste pour Asia-Plus

Traduit du russe par Lorraine Lavollay

Édité par Paulinon Vanackère

Relu par Baptiste Longère

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