En Suisse, une exposition a rendu hommage aux techniques de tissage ouzbèkes et tadjikes. L’événement a également fait découvrir, entre autres, la musique et la cuisine centrasiatiques.
En mars dernier s’est tenue l’exposition « From Worms to Ikats : The Magic of Central Asian Textiles » à Thoune. L’événement était consacré à la découverte du patrimoine culturel de l’Asie centrale, plus particulièrement du Tadjikistan et de l’Ouzbékistan. Au programme figuraient une exposition d’art, un défilé de mode, de la musique, de la cuisine centrasiatique, des installations vidéo, des expositions de photographies, des entretiens avec des artistes ainsi que des représentations de théâtre et de danse.
L’événement gravitait autour d’œuvres et d’installations d’artistes originaires d’Ouzbékistan et de Suisse dédiées à l’ikat, une technique de fabrication de tissu venant d’Asie centrale. « From Worms to Ikats : The Magic of Central Asian Textiles » montre l’art de fabrication du tissu et l’esthétique de l’ikat.
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Des artistes internationaux conviés
Le visiteur pouvait non seulement découvrir les œuvres expérimentales de Dilyara Kaïpova, mais aussi les pièces de mode et d’art de la Suissesse Sabine Kaipainen.
Les installations de Bakhriddin Isamoutdinov, du Tadjikistan, et de Zilola Sidova, d’Ouzbékistan, montrant le procédé de fabrication du tissu dans leurs pays respectifs, faisaient partie des points forts de l’événement. En tout, 15 artistes internationaux de différents pays ont participé, notamment le Tadjikistan, l’Ouzbékistan, le Japon, la Russie et la Suisse.
Un art engagé venant d’Ouzbékistan
Lors de la visite, ce sont les pièces de Dilyara Kaïpova qui se font remarquer en premier. Les couleurs des tchapans, des manteaux traditionnels, accrochent particulièrement le regard, rappelant aux observateurs les motifs de couleur caractéristiques de l’Asie centrale.
A y regarder de plus près, d’autres symboles se manifestent à l’œil, ne pouvant être reliés de prime abord à la tradition de l’ikat, tels que le pictogramme de la radioactivité ou des symboles cultes américains comme Mickey Mouse. L’art engagé de Dilyara Kaïpova traite de la mondialisation et incorpore de manière critique le changement climatique dans le tissu.
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Dans l’espace d’exposition, des pièces de mode de Sabine Kaipainen, destinées à être portées, côtoyaient les ikats expérimentaux de Dilyara Kaïpova. Les visiteurs ont pu admirer les manteaux de laine et les élégants intérieurs faits de la soie la plus fine.
La collection de Sabine Kaipainen reprenait les couleurs et les formes de l’Asie centrale et les pièces pouvaient être essayées à discrétion. Lors de cette occasion unique de découvrir l’œuvre de créateurs centrasiatiques, les exposants guidaient les visiteurs de manière informelle à travers l’exposition et répondaient à leurs questions.
Des échanges avec les artistes et des spectacles de danse
Nadia Zdravkova, experte internationale et conservatrice de l’exposition, disposant d’une longue expérience dans l’art, l’économie créative et le développement durable dans la région, a fait une présentation détaillée de la fabrication et de l’art de l’ikat.
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L’exposition s’est terminée le 1er avril. À cette occasion, la comédienne vivant à Zurich Tsarina Tayibaïeva, originaire du Tadjikistan, et la danseuse ouzbèke Farida Kourbanova, ont performé pour faire apparaître les objets exposés sous une lumière nouvelle.
Berenika Zeller
Rédactrice pour Novastan Deutsch
Traduit de l’allemand par Arnaud Behr
Édité par Ella Boulage
Relu par Charlotte Bonin
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