Avec le conflit armé qui a eu lieu à la frontière tadjiko-kirghize, il s’est ensuivi une forte dégradation des relations entre les deux pays. Ainsi, l’économie a été impactée au cours de ces dernières années avec une réduction nette des échanges commerciaux mais aussi une recrudescence des investissements.
En avril 2021, lors d’un conflit armé avec son voisin, le Kirghizstan a annoncé la fermeture de la frontière avec le Tadjikistan jusqu’à ce que la délimitation de la frontière nationale soit pleinement résolue. Bien qu’au cours de l’année 2023, les parties aient quasiment atteint la résolution de sa délimitation, la frontière est restée fermée.
Le média tadjik Asia-Plus a analysé comment la fermeture des frontières a affecté les relations économiques et commerciales entre les deux pays.
Une réduction des échanges commerciaux
L’analyse des données entre les années 2018 et 2022 montre que le volume d’échanges commerciaux réciproques s’est réduit par trois, passant de 49,6 millions de dollars (45,8 millions d’euros) en 2018 à 15 millions de dollars (13,9 millions d’euros) en 2022. De fait, l’exportation a été réduite par dix et l’importation par quatre.
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Au cours des cinq dernières années, les principales exportations du Tadjikistan ont été le fil de coton, le ciment Portland, l’électricité, les barres et profilés en aluminium et les fruits à noyaux. Dans le même temps, ses principales importations du Kirghizstan ont été les produits pétroliers, le pétrole brut, le verre dépoli, le charbon et les briquettes ainsi que le ciment.
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Le Tadjikistan et le Kirghizstan, qui ne possèdent pas de ressources pétrolières et gazières significatives et se développent à un niveau analogue sur des structures économiques similaires, exportent en premier lieu des matières premières et importent des produits finis. Jusqu’à la crise frontalière, leurs liens commerciaux étaient limités, tandis que la contrebande, d’après des données d’experts, était à un niveau très élevé.
Le commerce des services
L’observation du commerce des services entre le Tadjikistan et le Kirghizstan entre 2018 et 2022 révèle une augmentation de 10 %, malgré de légères fluctuations. L’importation de services du Kirghizstan au Tadjikistan a augmenté de 50 %, atteignant 2,4 millions de dollars (2,2 millions d’euros) en 2022, tandis que l’exportation de services du Tadjikistan a diminué de 27 %, pour représenter 1,1 million de dollars (1 million d’euros).
Une chute particulièrement importante a eu lieu en 2020, probablement du fait des répercussions de la pandémie. Ainsi, le commerce des services entre le Tadjikistan et le Kirghizstan est en croissance.
Dans l’exportation de services par le Tadjikistan ont prédominé le transport aérien de passagers, les services téléphoniques longue distance, les services hôteliers, les télécommunications et le transport ferroviaire de marchandises.
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Le Kirghizstan, quant à lui, a fourni au Tadjikistan des services de transports ferroviaires et routiers, des services téléphoniques longue distance, des services d’appui et un contrôle pour le trafic aérien.
Investissements
Les investissements dans l’économie tadjike par le Kirghizstan entre 2018 et 2022 ont connu une croissance progressive, atteignant un volume total de 9,7 millions de dollars (9 millions d’euros), soit une multiplication par plus de 40, avec une hausse notable en 2021.
La majeure partie des investissements, soit 7,2 millions de dollars (6,7 millions d’euros), rentre dans la catégorie « autres investissements », comprenant les prêts, les crédits et les subventions.
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Les investissements cumulés du Kirghizstan dans l’économie tadjike ont eux aussi augmenté, passant de 1,3 million de dollars (1,2 million d’euros) en 2018 à 2,2 millions (2 millions d’euros) en 2021, reflétant une croissance durable des activités d’investissement. Les investissements du Kirghizstan vers le Tadjikistan ont été multipliés par 15 en 2022.
L’analyse d’Asia-Plus montre ainsi un changement important dans les relations commerciales et économiques entre le Tadjikistan et le Kirghizstan à la suite des conflits frontaliers et la fermeture des frontières.
Païrav Tchorchanbiev et Bahmaner Nadirov
Journalistes pour Asia-Plus
Traduit du russe par Elise Medina
Edité par Sandra Attia
Relu par Charlotte Bonin
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