Connue pour son architecture ostentatoire et son marbre blanc immaculé, la capitale turkmène a franchi le seuil du million d’habitants durant l’été 2018. L’évolution d’Achgabat est révélatrice à de nombreux égards de la réalité du pouvoir turkmène et des enjeux auxquels il fait face. Retour sur une histoire mouvementée.
Novastan reprend ici et traduit un article publié le 11 août 2018 par le média russe spécialisé sur l’Asie centrale Fergana News.
En août 2018, le hokim (gouverneur) d’Achgabat, Shahmouhamed Dourdyliev, a informé le président Gourbangouly Berdimouhamedov que la capitale avait dépassé le million d’habitants. Une première pour une ville turkmène.
Jusqu’alors, les autorités s’escrimaient à y limiter la croissance démographique en interdisant aux non-résidents de s’enregistrer. Or le franchissement de ce seuil met en évidence une croissance inexorable et les a incités à penser une politique de développement urbain adéquate.
L’héritage parthe
Achgabat est une ville assez jeune. Des sources turkmènes affirment parfois, à tort, que la naissance de leur capitale remonte au IIIème siècle av. J.-C. C’est en réalité l’antique cité de Nisa, ville parthe dont les ruines sont situées à 18 kilomètres d’Achgabat, qui a été fondée à cette époque.
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Durant six siècles, Nisa a joué un rôle prépondérant dans l’Empire parthe, acquérant même à certaines périodes le statut de capitale. Mais la domination perse de l’Empire sassanide, au IIIème siècle de notre ère, marque le déclin de la ville. À partir du XIème siècle, avec la domination du Royaume du Khwarezm, Nisa retrouve son influence en tant qu’étape importante de la Route de la Soie. En effet, au XIIème siècle, la route maritime du golfe Persique vers la Chine est temporairement fermée et tout le commerce du Moyen-Orient avec l’Occident transite par le Khwarezm, dans l’actuel Ouzbékistan, qui contrôlait alors l’ensemble de l’Asie centrale.
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Mais l’épanouissement de l’Empire khwarezmien fut de courte durée car, dès le siècle suivant, le royaume est conquis par Gengis Khan. Nisa tombe sous le giron mongol. La ville entre au XVIème siècle dans une période de déclin et se dépeuple peu à peu. Au début du XIXème siècle, Nisa n’est plus qu’un champ de ruines.
À la même époque, les Européens commencent à s’intéresser à la région. Seul subsiste le petit village de Bagir et quelques vestiges antiques à proximité. Les autochtones, profitant de la demande, prélèvent des briques anciennes sur le site pour en faire commerce. Ces transactions se sont poursuivies après 1881, lorsque la région, habitée par la tribu turkmène Tekin, fut offerte par la Perse à l’Empire russe en vertu d’un traité de paix. Peu après, l’armée russe entame la construction d’une forteresse sur la place forte tekin d’Achhabad (« ville de l’amour » en persan). Celle-ci deviendra la capitale du Turkménistan indépendant.
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À sa construction, Achhabad était délaissée par les Turkmènes. En effet, en 1901, elle comptait 36 500 habitants, dont 11 200 Perses, 10 700 Russes et 14 600 Arméniens. Les Turkmènes, traditionnellement nomades, vivaient encore en dehors de la ville.
Une ville rebelle
La révolution russe de février 1917 a trouvé écho à Achhabad et dans d’autres villes de l’oblast de Transcaspienne. Les décennies précédentes ont vu les mouvements d’opposition massivement exilés dans la région, créant un puissant élan révolutionnaire. Cette opposition clandestine, composée de socialistes-révolutionnaires et de Mencheviks, était majoritairement modérée. Elle soutenait les ouvriers locaux, en grande partie cheminots, c’est-à-dire des travailleurs aisés et hautement qualifiés. En 1917, la ville comptait moins de 30 Bolcheviks, ce qui explique que, si la révolution a été largement acceptée et soutenue, le gouvernement provisoire bolchevik, lui, a été moins chaudement accueilli.
En juin 1918, la mobilisation lancée par les Bolcheviks pour lutter contre le corps tchécoslovaque rebelle dans la région Transcaspienne a mis le feu aux poudres. Les rassemblements et les protestations se sont multipliés, débouchant sur ce que l’on a appelé le « soulèvement d’Achhabad ».
Un régiment de cavalerie commandé par le commissaire Andreï Frolov est alors envoyé sur place pour calmer les tensions. Il y emploiera la force pour faire réélire le soviet local des ouvriers et se débarrasser des rebelles les plus dangereux, avant de se rendre à Kyzyl-Arvat – aujourd’hui Serdar – puis Krasnovodsk – aujourd’hui Türkmenbaşy – avec la même mission. Ce répit permet aux rebelles d’Achhabad de se réorganiser et de se lancer à la poursuite du commissaire. La mission punitive du commissaire Frolov est avortée et il trouve la mort dans les affrontements.
Après cette victoire, les tribus turkmènes se rangent aux côtés des ouvriers locaux. L’oblast de Transcaspienne devient rapidement incontrôlable et, en juillet 1918, les rebelles forment un gouvernement provisoire dirigé par le socialiste-révolutionnaire Fiodor Fountikov.
Pour rétablir l’ordre, le commissaire Pavel Poltoratski est dépêché dans la région, mais ne dépassera jamais Merv, près de la ville actuelle de Mary. Quelque 600 soldats locaux et 1 500 Turkmènes contiennent facilement la centaine de gardes rouges dirigés par Poltoratski. Le commissaire lui-même est condamné à mort. Avant d’être exécuté, il parvient à transmettre une lettre avec ces quelques mots : « Ma mort, du fait des Blancs, permettra, je le crois, que de nouveaux camarades, plus forts, plus volontaires, viennent me remplacer et achèvent la lutte pour l’émancipation complète des travailleurs du joug du capital ».
Après cet épisode, les Bolcheviks prennent au sérieux la menace rebelle. Fiodor Fountikov, réalisant que l’isolation des socialistes-révolutionnaires serait leur perte, appelle à l’aide la mission anglaise présente dans la ville iranienne de Mechhed. Une stratégie qui ne porte qu’un temps ses fruits : si les Britanniques soutiennent les rebelles pendant un moment, ils finissent par quitter la région à l’été 1919. Les gardes rouges arrêtent alors Fiodor Fountikov et l’accusent du meurtre des 26 commissaires de Bakou à Krasnovodsk. Après sa libération, il fuit en Russie centrale où il vit dans une ferme jusqu’en 1925. Il est toutefois à nouveau appréhendé, jugé et exécuté en 1926.
Après l’échec du gouvernement provisoire rebelle, le général de la garde blanche Anton Denikine prend le commandement des forces antibolcheviks dans la région. En mai 1920, les villes de l’oblast de Transcaspienne tombent l’une après l’autre face à la campagne de l’armée rouge. Achhabad est prise en juillet puis, enfin, Krasnovodsk en février 1921.
En 1919 déjà, on décide de rebaptiser Achhabad en Poltoratsk en l’honneur du commissaire Pavel Poltoratski. Mais ce nom ne fait pas long feu : en 1927, la ville, devenue capitale de la République socialiste soviétique du Turkménistan, prend le nom d’Achgabat.
Destruction totale
La Grande Guerre patriotique, le nom soviétique de la Seconde Guerre mondiale, a coûté la vie à de nombreux Turkmènes mobilisés au front. Le pays lui-même, comme le reste de l’Asie centrale, n’a toutefois pas été directement affecté par la guerre. Mais le malheur a frappé tout de suite après : dans la nuit du 6 octobre 1948, l’un des 15 tremblements de terre les plus destructeurs de l’histoire de l’humanité a secoué Achgabat. Si le nombre exact de victimes n’est pas connu, de nombreuses sources parlent de 110 000 morts, voire 170 000 selon les médias turkmènes modernes. L’URSS puis le Turkménistan indépendant ont censuré les chiffres et l’ampleur réelle de la catastrophe.
Plus de 95 % de la ville est détruite. La plupart des bâtiments avaient été construits en briques et mortier de mauvaise qualité. Les décombres, très denses en raison de l’argile utilisé par les citoyens pour réparer les fuites des toits, ont laissé peu d’espoir de retrouver des survivants.
Les survivants sont évacués par avion et par train vers d’autres villes soviétiques. Beaucoup d’entre eux, n’ayant plus aucune attache sur place, n’y sont jamais retournés. Seuls quelques bâtiments isolés ont tenu debout, mais ont dû subir d’importantes réparations avant d’être remis en service.
Le tremblement de terre d’Achgabat a forcé les scientifiques soviétiques à mener une analyse scientifique des causes géologiques, historiques et de génie civil à l’origine de la catastrophe. Il semble que la menace sismique n’ait pas été prise en compte à la fondation de la ville. La région n’avait alors connu aucun tremblement de terre majeur au cours des siècles derniers. Mais ce genre de catastrophe n’était pas rare dans des temps plus anciens, au temps de l’antique Nisa.
La construction d’Achgabat s’est intensifiée à partir de 1925, au moment d’acquérir le statut de capitale. Or, ce n’est qu’à partir de 1938 que les architectes ont commencé à prendre en compte le risque sismique. On était alors à 1 000 lieues d’imaginer un tremblement de terre aussi meurtrier. Les ingénieurs ont négligé les spécificités des sols et les conditions hydrologiques dans leurs calculs. La Grande Guerre patriotique et les années difficiles qui l’ont suivi ont privé les bâtiments de l’entretien nécessaire. Achgabat était donc extrêmement fragile et a été pratiquement effacée de la carte.
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Mais la vie a repris progressivement et la ville s’est reconstruite entre 1949 et 1959. On a érigé le bâtiment du conseil des ministres – devenu aujourd’hui le Mejlis, le parlement du Turkménistan, le complexe de l’Académie des Sciences, le Cirque d’État et de nombreuses autres prouesses architecturales. En 1991, Achgabat avait tout d’une capitale soviétique typique.
L’ère Turkmenbachi
Juste après l’indépendance, les autorités turkmènes interdisent aux citoyens d’autres régions du pays de s’inscrire au registre d’état civil d’Achgabat, par crainte de les voir affluer dans la capitale. Aucune information officielle n’existe concernant le nombre d’Achgabatais en 1991, mais le recensement de 1995 en comptait 604 700.
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Après 1991, la ville décide de conserver son nom. Cela n’a pas empêché en 1995 la Fédération de Russie de choisir, pour les documents internationaux en russe, l’orthographe « à l’ancienne », Achhabad. Les textes législatifs et les médias officiels turkmènes ont dès lors inclus progressivement cette graphie.
Saparmourat Niazov (1991-2006), membre du Parti communiste, devint le premier président du Turkménistan indépendant. Il prend le titre de Turkmenbachi (« chef des Turkmènes ») et établit un culte de sa personnalité dans le pays. Le président, qui ne souhaite pas voir Achgabat devenir une capitale soviétique typique, commence à construire dès les premières années de son mandat de nouveaux immeubles de style oriental. Toutes les nouvelles constructions, y compris les cabines téléphoniques, sont ornées de marbre blanc.
Entre 1996 et 1998, l’Arche de la neutralité est érigée sur la place principale de la ville et suit la course du soleil. À son sommet, à 83 mètres, trône une statue dorée de Turkmenbachi. Les rues d’Achgabat sont toutes renommées et reçoivent des numéros, dont la base est 2000, année de l’âge d’or du Turkménistan selon Saparmourat Niazov. En outre, de nombreuses rues sont créées et baptisées en l’honneur de Turkmenbachi et de ses proches.
L’ampleur des projets de construction laisse toutefois peu de place au bien-être de ses citoyens. Les bâtiments anciens, y compris ceux qui avaient une valeur architecturale, ont été démolis en masse. Pour élargir les routes, des arbres ont été déracinés et vainement remplacés par des conifères qui n’apportent que peu d’ombre. Le système d’irrigation a été détruit pour maintenir un microclimat favorable dans la ville, ce qui s’est avéré être une absurdité : Achgabat est devenue l’une des capitales les plus chaudes du monde, avec des températures estivales dépassant souvent 45°C.
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Selon des sources proches, le président détestait les chiens. Une guerre leur est donc déclarée dans la ville et les animaux capturés sont massacrés. On installe même des appâts empoisonnés dans les cours. Les autorités n’hésitent alors pas à empoisonner les chiens en présence des propriétaires, considérant ceux-ci comme des criminels qui méritent un châtiment. Cette situation entraîne une disparition presque complète des chiens à Achgabat, comme le souhaitait Turkmenbachi.
Les records d’Arkadag
En 2006, Saparmourat Niazov décède subitement et Gourbangouly Berdimouhamedov, ancien vice-président et ministre de la Santé, lui succède au pouvoir. L’opposition nourrit alors l’espoir de voir le pays entrer dans une nouvelle ère. Espoirs vains. Certes, le nouveau président, qui a pris le titre d’Arkadag (« patron protecteur »), s’est escrimé à démystifier le culte de la personnalité de son prédécesseur, abolissant progressivement le système de dénomination des rues et assouplissant les mesures concernant les chiens, mais ce nettoyage n’a été opéré que pour introduire un culte de sa propre personnalité.
En 2010, l’Arche de la neutralité est démontée et déplacée à la périphérie sud de la capitale. Le monument, réhaussé de 20 mètres, est inauguré en grande pompe à l’automne 2011.
En 2012, pour la première fois depuis 20 ans, les citoyens d’autres régions du pays sont autorisés à s’enregistrer à Achgabat. Cela leur facilite considérablement la vie : auparavant, même les conjoints des Achgabatais ne pouvaient obtenir de permis de séjour. Cet assouplissement visait peut-être à simplifier le recensement de la population entrepris cette année-là, dont les résultats n’ont d’ailleurs jamais été officiellement publiés, des journalistes indépendants ne réussissant à mettre la main dessus qu’en 2015.
Peut-être le président a-t-il compris que le problème principal du Turkménistan n’est pas la migration des provinciaux vers la capitale, mais la fuite des citoyens vers l’étranger. Ceux-ci ne trouvent pas leur place dans l’ « ère du pouvoir et du bonheur » décrété par les autorités et tentent d’y échapper par tous les moyens. Le problème de l’émigration n’est pas officiellement reconnu, mais en coulisses, le gouvernement s’évertue à la contenir. Dès lors, la protection des frontières d’Achgabat n’était plus une priorité.
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Les politiques des deux présidents sont rigoureusement identiques, basées sur les grands chantiers de construction et un luxe ostentatoire. Avec Gourbangouly Berdimouhamedov, l’architecture turkmène a obtenu une reconnaissance de la communauté internationale grâce au Guinness Book. Cette volonté de s’afficher dans le livre des records a débuté sous Saparmourat Niazov avec, en 2001, celui du plus grand tapis du monde. Mais l’Arkadag a encore développé le concept.
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Ainsi, en 2008, Achgabat a obtenu le record du plus haut mât du monde, situé dans le sud de la ville. La grande roue a ensuite été reconnue comme « la plus haute grande roue fermée du monde » (échouant pour le titre de la plus haute grande roue). Plus tard, c’est « la plus grande étoile à huit branches du monde » qui a été décernée à la tour de télévision d’Achgabat, érigée en 2011. Enfin, en 2016, un nouvel aéroport a été construit, qui a obtenu le record du « plus grand assemblage de guls au monde », motifs traditionnels que l’on retrouve sur les tapis typiques. En outre, Achgabat est mentionnée dans le Guinness Book comme la « ville la plus blanche du monde » et comme la « ville avec le plus grand nombre de fontaines publiques ». Les médias officiels peuvent maintenant se targuer dans chaque article des trésors qui émaillent Achgabat.
Après nous, le déluge
La canalisation des eaux de pluie a été largement négligée dans les projets monumentaux de la ville. Elle connaît donc régulièrement des inondations au printemps et en automne. Jusqu’il y a peu, les autorités s’en désintéressaient. Cela a évolué après mai 2018 : lorsque Gourbangouly Berdimouhamedov a voulu admirer la construction de nouveaux bâtiments depuis son hélicoptère, il n’a rien vu à part de l’eau et de la boue.
Les médias officiels avaient préparé à l’avance un rapport indiquant qu’ « au cours d’un survol en hélicoptère, le président a admiré l’éclat d’Achgabat et son élégance architecturale combinant le style classique, les traditions nationales et les dernières technologies. Une caractéristique de la capitale est sa propreté et son éclat ». Mais cette fois, la magie des mots n’a pas opéré : quelques jours plus tard, Arkadag a distribué les brimades et licencié de nombreux fonctionnaires de son administration.
Un mois plus tard, Gourbangouly Berdimouhamedov a présenté un projet d’évacuation des eaux de pluie. En juillet, pour accélérer le processus, il réorganise le ministère des Services publics. À la fin du mois, la pose des drains a officiellement débuté, mais non sans remous : les travaux ont commencé dans l’avenue Garachsyzlyk, itinéraire habituel du président vers son palais. La fermeture de la route a provoqué des désagréments pour les citoyens et les magasins et restaurants environnants. Pendant ce temps, en périphérie, des travaux ont été entrepris pour éliminer les fossés de détournement de coulées de boue provenant des montagnes.
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Pour l’heure, le président turkmène envisage d’étendre la capitale en y créant un nouvel etrap (district). Cette décision implique qu’une partie du territoire du velayat (province) d’Ahal, qui ceinture la capitale, rejoindra celui d’Achgabat. Cela n’est pas un phénomène nouveau : en 2013, les nouveaux etraps d’Abadan et de Roukhabat avaient été créés, avant d’être supprimés en janvier 2018 pour être refondus dans d’autres.
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Les médias officiels louent presque chaque jour la beauté de la capitale, l’élégance de ses bâtiments, la propreté et l’ordre qui y règnent. Les journalistes indépendants compilent pour leur part des informations sur les conséquences de ces décisions. Ainsi, Fergana News a appris durant l’été 2018 que les enseignants d’Achgabat sont réquisitionnés pour nettoyer les rues et entretenir les parcs et ne sont autorisés à se reposer que 45 jours au début des vacances d’été. Chaque école est désignée pour entretenir des rues et des parcs spécifiques.
Il serait pourtant possible d’engager du personnel à cette fin. Mais le budget turkmène ne peut pas se le permettre en raison de la crise économique profonde que traverse le pays depuis plus d’un an et qui, selon des experts indépendants, n’est pas étrangère à la gestion irréfléchie du budget engagé pour les grandes constructions. Et comme d’habitude, ce sont les citoyens ordinaires qui en font les frais.
Tatiana Zverintseva
Journaliste pour Fergana News
Traduit du russe par Pierre-François Hubert
Édité par Guillaume Gérard
Relu par Aline Simonneau
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