Depuis plusieurs années, le gouvernement kazakh tente de mettre sur pied un puissant système de cybersécurité. Un système très onéreux dont les conséquences inquiètent certains spécialistes.
Novastan reprend et traduit une enquête initialement publiée par le média en ligne kazakh Vlast.kz.
L'histoire débute en novembre 2017, à l’occasion d’une séance plénière au parlement kazakh. Le ministre de l’Information et de la communication du Kazakhstan, Dauren Abaïev, prend la parole afin de parler cybersécurité. « L’essentiel de notre travail, c’est le contrôle. C’est pour cela que nous allons mettre en place, d’ici la fin de l’année prochaine, un système de contrôle automatique qui surveillera et examinera l’information circulant sur Internet. Bien entendu, cela prendra du temps, mais je suis convaincu que nous réaliserons ce projet », promet alors le ministre.
Durant le mois de février dernier, la mise en service industrielle du système d’information « Surveillance automatisée de l’espace national » a été approuvée. Un comité du ministère de l’Information et de la communication a commencé à travailler sur ce projet en 2017. Le prix du système était de l’ordre de 1,7 milliard de tengués (près de 4 millions d'euros). Il était indiqué que le système représenterait un ensemble logiciel et matériel unique, fonctionnant selon les principes du traitement de grandes quantités de données.
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Au Kazakhstan, on compte au moins trois entreprises offrant des services de système automatisé de surveillance aux organes d’Etat et aux entreprises : Alem Research, iMAZ.kz et Media System. Leurs systèmes de surveillance automatisés proposent eux-mêmes un ensemble logiciel et matériel unique, fonctionnant selon les principes du traitement de grandes quantités de données. Les caractéristiques des systèmes déjà existants correspondent donc aux caractéristiques qui, d’après les informations des médias, devraient figurer dans le système commandé par le ministère.
L’an dernier, ces compagnies ont gagné grâce à la vente de leurs systèmes de surveillance à l’Etat pas moins de 258 millions de tengués (soit plus de 600 000 euros). Parmi leurs clients figurent différentes administrations : le ministère de l’Intérieur, la Direction des affaires intérieures des gouvernements régionaux et locaux ou encore le bureau du procureur.
Citant son expérience, Sergeï Narinov, PDG d’Alem Research, faisait remarquer que le gouvernement a déboursé encore plus d’argent pour des prototypes naissants. « De tels systèmes ont déjà été achetés dans le passé. Des milliards ont été dépens . . .
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