Le 27 novembre dernier, le parlement turkmène a pris la décision de renommer certaines villes et certains quartiers du pays nommés initialement à la suite du premier président du Turkménistan indépendant, Saparmourat Niyazov. D’un culte de la personnalité à l’autre, le pays le plus fermé d’Asie centrale vénère aujourd’hui son nouveau président, Gourbangouly Berdimouhamedov, et tourne la page écrite par son prédécesseur.
Novastan reprend ici un article intialement paru sur Fergananews.
Comme l’a rapporté le site d’informations turkmène ANT, plusieurs lieux et symboles du Turkménistan vont être renommés et n’arboreront plus le nom de Saparmourat Niyazov, ancien président turkmène. Ce sera notamment le cas dans la province de Lebap, à l’est du pays.
Propager l’héritage national
Par exemple, le district et la ville d’Atymourat nommés après le père de Saparmourat Niyazov ont repris leur nom initial : kerki. De même, un village sobrement appelé Niyazov a été renommé Garachsyzlyk. Un district entier connu comme sous le nom de Beyik Turkmenbachi (grand prète des Turkmènes, titre donné au premier président turkmène) a également disparu et son territoire a été partagé entre plusieurs districts déjà existants.
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Gourbangouly Berdimouhamedov a justifié cette décision par le fait que les lieux concernés portaient des noms prestigieux par le passé et qu’il était important de transmettre cet héritage, comme l’a rapporté l’agence d’État turkmène Turkmenistan Today.
Le président turkmène a notamment rappelé que l’historique Route de la Soie traversait l’actuel territoire du Turkménistan et que cela justifiait des modifications vers de nouvelles appellations faisant référence à cette période.
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Gourbangouly Berdimouhamedov ne compte pas s’arrêter à la province de Lebap. En poursuivant sa tournée à travers le pays, il a aussi pris la décision de renommer d’autres lieux afin de les lier au passé du Turkménistan, c’est-à-dire la période avant l’indépendance et l’ère russe et soviétique.
D’un culte de la personnalité à l’autre
L’actuel président turkmène a pris le pouvoir en 2007 suite à la mort de Saparmourat Niyazov. Depuis, le culte de la personnalité établi par son prédecesseur a considérablement diminué. Dans la capitale Achgabat, les rues ont été renommées ainsi que différents symboles, dont une statue en or de 87 mètres de haut à l’effigie du premier président turkmène.
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Gourbangouly Berdimouhamedov, de son côté, a depuis mis ses pas dans ceux de son prédecesseur, établissant un nouveau culte de la personnalité en son propre honneur. Réélu en 2016 à la tête du pays avec plus de 97% des voix, le leader turkmène continue à tenir le pays le plus fermé d’Asie centrale d’une main de fer.
Traduit du russe par Jérémy Lonjon
Rédacteur en chef de Novastan
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