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Mort d’une journaliste au Turkménistan : l’ONU met en cause les autorités du pays

Le 3 août dernier, les Nations Unies ont désigné le gouvernement turkmène comme responsable de la mort d'Ogoulsapar Mouradova, une journaliste ayant travaillé pour Radio Azatlyk, l'édition locale de Radio Free Europe / Radio Liberty dans le pays le plus fermé d'Asie centrale.

Vue Achgabat Capitale Turkménistan
Vue sur Achgabat, la capitale du Turkménistan

Le 3 août dernier, les Nations Unies ont désigné le gouvernement turkmène comme responsable de la mort d’Ogoulsapar Mouradova, une journaliste ayant travaillé pour Radio Azatlyk, l’édition locale de Radio Free Europe / Radio Liberty dans le pays le plus fermé d’Asie centrale.

Novastan reprend et traduit un article initialement paru sur Fergananews.

Comme l’a rapporté Radio Azatlyk, l’édition turkmène de Radio Free Europe / Radio Liberty, le 3 août dernier, le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) a désigné le gouvernement du Turkménistan comme responsable de la mort d’une journaliste travaillant pour ce média, Ogoulsapar Mouradova, décédée en 2006.

En plus d’être journaliste indépendante, Ogoulsapar Mouradova a cofondé la Turkmenistan Helsinki Foundation et s’occupait de la défense des droits de l’Homme en Bulgarie. Elle a été arrêtée au Turkménistan en juin 2006 en même temps que son frère, Sapardourdy Khadjiev, et son collègue, Annakourban Amanklytchev.

Condamnée à six ans de prison

Ogoulsapara Mouradova avait été condamnée à l’époque à six années de prison pour avoir été supposément en possession d’armement et de munitions. Un mois après sa condamnation, ses proches avaient été informés de son décès en détention.

Bien que les autorités turkmènes aient affirmé que la militante s’était suicidée dans sa cellule, des traces de tortures ont été retrouvées sur le corps d’Ogoulsapar Mouradova : une coupure profonde sur le front, des hématomes sur le cou, signes possibles d’un étranglement, ainsi que de nombreuses autres blessures.

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Alors que l’affaire était jusqu’ici classée pour le gouvernement turkmène, le HCDH a rendu ses conclusions officielles : pour les représentants de l’ONU, Ogoulsapar Mouradova a été détenue au Turkménistan pour des raisons politiques et à cause de ses activités journalistiques et de défense des droits de l’Homme. De plus, aucune enquête sérieuse n’aurait été menée quant aux blessures et mauvais traitements infligés à la victime lors de sa détention.

Une « triste victoire »

Le HCDH a demandé au gouvernement turkmène de faire toute la lumière sur cette affaire, de prendre les mesures nécessaires pour honorer la mémoire de la journaliste et de dédommager les proches de cette dernière.

Annadourdy Khadjiev, le frère de la militante turkmène et de Sapardourdy Khadjiev, a réagi à la décision du HCDH, la qualifiant de « triste victoire ». « Cette décision est importante. Elle nous rappelle qu’au Turkménistan, des citoyens continuent de mourir en prison et de subir la torture suite à de fausses accusations. Malheureusement, le cas de ma sœur n’est pas une exception, mais une illustration de la triste réalité turkmène. », a-t-il déclaré.

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Les deux codétenus d’Ogoulsapar Mouradova, Sapardourdy Khadjiev et Annakourban Amanklytchev, ont été relâchés en 2013 après avoir subi l’intégralité de leur peine. En 2015, le HDCH avait condamné l’usage de la torture contre Sapardourdy Khadjiev. Les autorités turkmènes n’avaient pas donné suite à ces accusations.

Traduit du russe par Jérémy Lonjon
Rédacteur en chef de Novastan

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