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Le Défenseur des Droits turkmène accusé de plagiat

Des journalistes turkmènes ont repéré de nombreux éléments plagiés dans le premier rapport annuel du Défenseur des Droits du Turkménistan. Un poste récent au sein de l'administration du pays le plus fermé d'Asie centrale et déjà sous le feu des critiques.

Drapeau Turkménistan Ombudsman Droits de l'Homme Yazdoursoun Gourbannazarova Yazdoursoun Gourbannazarova
Les critiques vis-à-vis de la situation dans le pays sont rares, et proviennent essentiellement du Président lui-même

Des journalistes turkmènes ont repéré de nombreux éléments plagiés dans le premier rapport annuel du Défenseur des Droits du Turkménistan. Un poste récent au sein de l’administration du pays le plus fermé d’Asie centrale et déjà sous le feu des critiques.

Novastan reprend et traduit un article initialement paru sur Fergananews.

Le 22 juin dernier, des journalistes du site d’information turkmène ANT ont publié un article faisant référence au premier rapport annuel de Yazdoursoun Gourbannazarova, Défenseur des Droits (Ombudsman) du Turkménistan, un poste créé en mars 2017.

Ce rapport, premier du genre dans le pays le plus fermé d’Asie centrale, aurait emprunté de nombreux éléments à une thèse de master publiée en 2015 et intitulée Les activités du Défenseur des Droits de la République du Kazakhstan.

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La moitié du rapport serait ainsi plagiée et des paragraphes entiers de la thèse initiale auraient été repris sans aucune modification. D’autres paragraphes de la thèse kazakhe auraient été modifiés à la marge.

Des inspirateurs kazakhs, russes, mais aussi occidentaux

Le rapport turkmène mentionne ainsi que « la nouvelle institution en charge de la protection des droits de l’Homme, dont les citoyens attendent beaucoup, a mené un travail de fond, a défini les principes inhérents à la protection des citoyens en lien avec les structures étatiques et le secteur public, a fonctionné comme une structure indépendante entièrement focalisée sur la question des droits de l’Homme ». 

De son côté, la thèse kazakhe initiale expliquait que « la nouvelle structure en charge des droits de l’Homme au sein de la République du Kazakhstan, qui a suscité l’intérêt et l’espoir auprès des citoyens, a mené un travail de fond, a défini le caractère de ses relations avec les personnes ayant besoin d’être protégées, a fonctionné comme une véritable structure de défense des droits de l’Homme. De plus, le Défenseur des Droits kazakh a reçu, dès sa mise en place, toutes les garanties d’indépendance nécessaires ».

En plus de la thèse de 2015, le premier rapport annuel de l’Ombudsman turkmène aurait également emprunté des éléments à d’anciens travaux en provenance du Kazakhstan, de la Russie ou rédigés par des experts occidentaux.

Un rapport incomplet

Le poste de Défenseur des Droits du Turkménistan a été établi en mars 2017. C’est l’ex-députée Yazdoursoun Gourbannazarova qui occupe depuis cette fonction. Entre 2010 et 2014, la nouvelle Ombusman turkmène avait occupé le poste de directrice de l’Institut national turkmène pour la Démocratie et les Droits de l’Homme. Rattaché à la présidence, cet institut, fondé en 1996, a pour mission officielle « le développement des principes démocratiques dans la vie étatique et sociale ».

Le premier rapport de Yazdoursoun Gourbannazarova, au-delà du plagiat, mentionne quelques chiffres. Au cours de l’année 2017, 185 plaintes orales et 254 plaintes écrites aurait été traitées par le Défenseur des Droits. 25 plaintes écrites auraient été résolues.

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Toutefois, de nombreuses questions restent sans réponse : le rapport ne mentionne pas la disparition de certains citoyens turkmènes et la persécution illégale de ces mêmes citoyens par les autorités turkmènes. Autant de questions dénoncées depuis longtemps et avec force par les associations de défense des droits de l’Homme à l’international.

Traduit du russe par Jérémy Lonjon
Rédacteur en chef de Novastan

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