Fin novembre, l’Union des industriels et entrepreneurs du Turkménistan a annoncé avoir financé une campagne de fouilles sur le site antique de Shehrislam, situé à 120 kilomètres au nord de la capitale Achgabat. Des travaux qui mettent en lumière la richesse du patrimoine turkmène.

Novastan reprend et traduit ici un article publié initialement par le média indépendant Fergananews.

On savait que le Turkménistan était une région riche pour son passé. Afin de faire avancer les découvertes de vestiges historiques, l’Union des industriels et entrepreneurs du Turkménistan a décidé de mettre la main au portefeuille pour mettre des fouilles sur le site antique de Shehrislam (aujourd’hui Tak-Yazyr) à 120 kilomètres au nord de la capitale Achgabat. Le groupement a rendu public fin novembre 2018 qu’il avait fourni l’ensemble du matériel et de la main d’œuvre nécessaires de travaux, lancés en 2017.

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Un financement bienvenu pour l’Institut d’archéologie et d’ethnologie qui chapeaute directement cette campagne de fouilles. L’Union des entrepreneurs a aussi contribué à aménager le quotidien des équipes ainsi que les voies de communication.

L’équipe d’archéologues a déjà exhumé des pièces de monnaie en cuivre, en argent et en électrum, alliage d’or et d’argent, ainsi que des figurines en porcelaine chinoise, des bracelets, des colliers sertis de pierres précieuses et semi-précieuses et des chaudrons perses en stéatite.

Ville de commerce sur la Route de la Soie

Entre les IXème et le XVème siècles, Shehrislam était réputée comme ville de commerce située sur la grande Route de la Soie. Le site est mentionné comme l’une des priorités du Programme national de fouilles archéologiques 2018-2021 du Turkménistan. Le Président Gourbangouly Berdimouhamedov en fait mention dans son livre « Le Turkménistan, cœur de la Route de la Soie ». Si les fouilles ont débuté en 2017, les premières recherches scientifiques sur place datent des années 1930.

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Un aqueduc était notamment en fonction à Shehrislam, qui faisait partie d’un réseau plus vaste couvrant les contreforts du Kopet-Dag dès le premier millénaire avant J.-C. Les vestiges de ce système fonctionnaient toujours jusqu’à la première moitié du XXème siècle.

Cette première coopération entre des entrepreneurs et des archéologues pourrait être renouvelée. Le projet permet en tout cas « une nouvelle orientation aux activités à multiples facettes du monde des affaires au Turkménistan », souligne la presse locale.

L’Union des industriels et entrepreneurs du Turkménistan est une association dirigée par Alexandre Dadaïev, un proche du Président Berdimouhamedov. L’adhésion à l’Union permet de participer aux appels d’offres publics, ce qui explique que la majorité des entrepreneurs du secteur privé du pays en soient membres. Une hiérarchie stricte est d’usage au sein de l’association. Seuls les membres de l’élite turkmène peuvent prétendre aux postes les plus hauts, tandis que le quotidien des autres membres ne diffère pas fondamentalement de la vie des citoyens.

Traduit du russe par Pierre-François Hubert

Édité par Nicolas Ropert

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