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À l’approche de la COP 29, le Turkménistan cherche la voie du développement durable

Le Turkménistan, considéré comme l’un des plus gros émetteurs de méthane au monde, se prépare activement à la conférence de Bakou sur les changements climatiques, la COP 29. Plusieurs évènements ont lieu afin de discuter des nouveaux projets visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre du pays.

Rédigé par :

Marianne BULTEL 

Turkménistan Pétrole
Un site de forage dans la province de Balkan au Turkménistan. Photo : Allan Mustard / Wikimedia Commons.

Le Turkménistan, considéré comme l’un des plus gros émetteurs de méthane au monde, se prépare activement à la conférence de Bakou sur les changements climatiques, la COP 29. Plusieurs évènements ont lieu afin de discuter des nouveaux projets visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre du pays.

En prévision de la 29ème conférence annuelle de l’Organisation des Nations unies sur le climat (COP 29), le Turkménistan entreprend de nouvelles démarches afin de réduire ses émissions. La COP 29 aura lieu à Bakou du 11 au 22 novembre. Cette conférence est l’occasion pour les Nations unies d’échanger sur les problèmes environnementaux actuels et leurs éventuelles solutions dans le but de répondre aux objectifs du développement durable.

Les 23, 24 et 25 octobre derniers, le Turkménistan a organisé une conférence sur le pétrole et le gaz. Le thème de la transition énergétique a été abordé en parallèle des objectifs de développement durable du pays. De nouveaux projets avec pour objectif la réduction des émissions de gaz à effet de serre ont été discutés.

Lors d’une réunion gouvernementale le 1er novembre dernier, une feuille de route pour les années 2025 et 2026, consistant à réduire les émissions de méthane, a été adoptée.

Au début du mois de novembre, une exposition turkmène sur l’énergie, l’industrie et la construction a eu lieu à Achgabat. Une occasion pour traiter des avancées et des futurs projets du pays, dits « respectueux du climat et des normes environnementales ». Le projet novateur de la ville d’Arkadag a été mis en avant.

Une grande pièce sur le puzzle du réchauffement planétaire

En 2021, le Methane Tracker a révélé les chiffres disproportionnés des émissions de méthane du Turkménistan. Au cours de l’année 2020, le pays a émis plus de méthane que son voisin chinois et ses 1,4 milliard d’habitants.

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Un rapport de la société Kayrros a montré par l’analyse des données satellitaires de l’année 2022 comment le Turkménistan avait pris la première place dans le classement des « événements super-émetteurs de méthane ». En août, une fuite a déclanché la libération de 427 tonnes de méthane dans l’atmosphère par heure. Le média The Guardian rapporte que cette unique fuite était équivalente aux émissions horaires nationales de la France.

Mais en septembre dernier, la société Kayrros a montré l’évolution de ces chiffres dans un rapport sur l’engagement mondial vis-à-vis du méthane. Un constat positif puisqu’en 2023, le Turkménistan a réduit ses émissions de méthane de 10 % par rapport à 2020.

La conférence « Pétrole et Gaz du Turkménistan »

Du 23 au 25 octobre dernier a eu lieu la conférence sur le pétrole et le gaz du Turkménistan. Trois jours durant lesquels l’accent a été mis sur les aspects environnementaux de la production des ressources en hydrocarbures et sur la réduction des émissions de méthane et de CO2 du pays.

Les discussions ont principalement tourné autour du potentiel des ressources du Turkménistan et de ses possibles investisseurs étrangers dans le but « d’utiliser rationnellement les ressources naturelles du pays ». Le comité de la conférence a notamment souligné que le développement des activités d’exportation des ressources gazières turkmènes était un moyen de réduire les impacts négatifs du forage dans de nouvelles régions.

Lors de la conférence, le développement du Turkménistan dans le secteur des énergies renouvelables a aussi été évoqué. Pour exemple, le projet en construction d’une centrale hybride solaire-éolienne, proche du lac Altyn Asyr, avec une capacité de 10 mégawatts.

La feuille de route pour réduire les émissions de méthane 

Lors d’une réunion du cabinet des ministres du Turkménistan, une feuille de route visant à la mise en œuvre des objectifs de l’engagement mondial du méthane pour 2025 et 2026 a été adoptée. Le gouvernement turkmène a souligné que cette initiative montrait « la ferme volonté » du pays de réduire ses émissions de méthane d’ici 2030.

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Les engagements de cette feuille de route découlent des idées et des études avancées lors des dernières COP 26 et COP 27. Animé par la volonté de s’aligner aux normes internationales pour le méthane, le gouvernement turkmène envisage une « modernisation radicale des infrastructures énergétiques » ainsi que « d’autres mesures pertinentes ».

Pour la mise en œuvre des projets inclus dans la feuille de route, le gouvernement a annoncé qu’un ensemble de mesures étaient prévues : des conférences scientifiques, des tables rondes, des études sur la faisabilité des projets sur le traitement et l’utilisation du gaz vont avoir lieu, affirme le communiqué.

Le projet Arkadag mis en avant

Lors de l’exposition sur l’énergie, l’industrie et la construction à Achgabat, le projet de la ville d’Arkadag a été mis en avant. C’est dans la province d’Ahal, dans le sud du pays, que le gouvernement turkmène a lancé cette initiative qui cherche selon lui à répondre aux objectifs du développement durable. Inaugurée en juin 2023, la ville s’étend sur 732 hectares, sur lesquels plus de 250 bâtiments résidentiels ont été construits ainsi que de nombreuses installations sociales.

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Lancé en 2018, le projet d’Arkadag, une ville intelligente, incarne l’une des premières avancées majeures du pays en faveur de l’écologie, d’après le gouvernement turkmène. Malgré son caractère hautement polémique, le programme des Nations unies sur les objectifs de développement durable a décrit le projet comme une initiative visant à favoriser un écosystème urbain « respectueux de l’environnement ». Les investissements placés pour la réalisation du projet ont été conséquents : près de 5 milliards de dollars (4,6 milliards d’euros).

Marianne Bultel
Rédactrice pour Novastan

Relu par Elise Medina

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