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Réunion des chefs d’État centrasiatiques : un nouvel élan pour la coopération régionale ?

La sixième réunion consultative des Etats d'Asie centrale a eu lieu à Astana. Celle-ci a mis en présence les présidents des cinq pays centrasiatiques, qui comptaient bien approfondir leur coopération.

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La sixième réunion consultative des chefs d'État d'Asie centrale. Photo : Site du président de la République du Kazakhstan.

La sixième réunion consultative des Etats d’Asie centrale a eu lieu à Astana. Celle-ci a mis en présence les présidents des cinq pays centrasiatiques, qui comptaient bien approfondir leur coopération.

Le 9 août dernier, Astana a accueilli la sixième réunion consultative des chefs d’État d’Asie centrale. Cet événement a réuni les dirigeants du Kazakhstan, du Kirghizstan, du Tadjikistan, du Turkménistan et de l’Ouzbékistan, ainsi que des invités d’honneur tels que le président de l’Azerbaïdjan et le représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU, Kaha Imnadze. Cette réunion a été marquée par des discussions approfondies sur un large éventail de sujets, allant de la coopération économique et sécuritaire à l’intégration culturelle et humanitaire.

Les chefs d’État réunis ont donc mis l’accent sur l’importance de renforcer la coopération économique régionale, rapporte The Diplomat. Le président du Kazakhstan, Kassym-Jomart Tokaïev, a souligné les progrès réalisés dans divers domaines, notamment la modernisation des points de contrôle aux frontières, l’expansion des liaisons de transport et l’ouverture de nouvelles routes commerciales.

Le président du Tadjikistan, Emomali Rahmon, a quant à lui mis en avant l’importance d’utiliser efficacement les ressources hydroélectriques et de développer des projets d’infrastructure et de transport communs. Il a proposé l’organisation de la première réunion des ministres de l’Industrie des pays d’Asie centrale à Douchanbé et l’établissement d’une exposition annuelle pour renforcer les échanges industriels et commerciaux. Ces initiatives visent à porter le chiffre d’affaires commercial intra-régional à 20 milliards de dollars (17,98 milliards d’euros), un objectif réalisable compte tenu des augmentations récentes de plus de 80 % des échanges commerciaux dans la région.

Vers une intégration culturelle et humanitaire renforcée

Au-delà des aspects économiques, les discussions ont également mis en lumière l’importance de l’intégration culturelle et humanitaire. Le président Kassym-Jomart Tokaïev a insisté sur la mise en place d’événements réguliers tels que des journées interculturelles, des expositions d’artisans et d’autres événements culturels. D’une manière générale, les présidents ont souligné l’importance de la coopération dans les domaines de l’éducation, de la science, de la culture et du développement du capital humain en Asie centrale.

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Une proposition notable de la réunion a été la création d’une chaîne de télévision régionale ou d’un portail d’information en ligne pour renforcer la compréhension mutuelle et promouvoir l’amitié et la solidarité entre les peuples de la région. Cela s’inscrit dans un effort plus large de création de produits médiatiques communs, y compris l’adaptation cinématographique de récits historiques partagés.

La sécurité et la gestion des ressources

La sécurité régionale et la gestion efficace des ressources ont également été des points focaux des discussions. Les dirigeants ont reconnu la nécessité de renforcer les mécanismes de coopération pour faire face aux défis et menaces mondiaux croissants. Le président tadjik a proposé de développer de nouvelles formes de coopération sécuritaire et de créer des mécanismes de collaboration étroite entre les forces de l’ordre des pays d’Asie centrale.

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En matière de gestion des ressources, notamment de l’eau et de l’énergie, le chef d’État kazakh a insisté sur le besoin de développer une politique de l’eau consolidée, fondée sur une utilisation équitable et égale des ressources. Il a également proposé la création d’un consortium de l’eau et de l’énergie pour gérer conjointement les installations hydroélectriques et favoriser la numérisation de la distribution et de la comptabilité de l’eau, utilisant des technologies de surveillance spatiale.

Quelles perspectives d’avenir pour autant de défis régionaux ?

Les résultats de la sixième réunion consultative témoignent d’un engagement fort pour une coopération régionale plus intégrée et systématique. Les chefs d’État ont approuvé plusieurs documents importants, dont le Concept pour le développement de la coopération régionale Asie centrale – 2040 et la Feuille de route pour le développement de la coopération régionale pour 2025-2027.

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Ces initiatives sont conçues pour améliorer la coordination intergouvernementale, renforcer le contrôle de la mise en œuvre des initiatives régionales et développer des projets clés tels que la route de transport internationale transcaspienne et le chemin de fer transafghan.

Ainsi, les défis restent nombreux. Les dirigeants de la région doivent naviguer dans un environnement géopolitique complexe, avec les intérêts divers et parfois conflictuels des grandes puissances mondiales. Le dirigeant kazakh a rappelé que la préservation de la paix et de la stabilité dans la région dépend de la capacité des États d’Asie centrale à renforcer le dialogue politique et les mesures de confiance mutuelle. De plus, l’accent a été mis sur l’importance de diversifier les partenariats extérieurs dans le cadre de la coopération régionale, pour éviter une dépendance excessive vis-à-vis de quelques partenaires.

Coopération et discussion, mais la réalité géopolitique est à nuancer

La sixième réunion consultative des chefs d’État d’Asie centrale à Astana marque une étape significative vers une plus grande intégration régionale. Les décisions prises et les initiatives lancées lors de cette réunion illustrent la volonté des dirigeants d’approfondir leur coopération. Alors que les défis persistent, notamment en matière de sécurité et de gestion des ressources, les progrès réalisés ces dernières années montrent un certain potentiel pour l’avenir de l’Asie centrale en tant que région intégrée et influente sur la scène internationale.

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Cependant, l’ensemble des mesures et propositions annoncées par les différents gouvernements centrasiatiques restent tout de même à l’étape de déclarations. Les chefs d’État et leurs cabinets tiennent visiblement beaucoup à ce que leurs propositions respectives aient un impact médiatique.

Roman Selosse
Rédacteur pour Novastan

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