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Accords frontaliers entre Kirghizstan et Tadjikistan : quelles implications pour la Chine ?

Les accords frontaliers récemment signés entre le Tadjikistan et le Kirghizstan peuvent incarner un effort de stabilisation régionale mené par les acteurs centrasiatiques dans un contexte de forte recomposition des rapports de puissance à l’échelle mondiale. Donald Trump s'étant jusqu'ici montré peu préoccupé de restaurer l'influence américaine en Asie centrale dans le cadre de sa nouvelle mandature, dans quelle mesure la Chine bénéficie-t-elle d’un tel rapprochement ?

Mao Ning porte parole ministère affaires étrangères chine
Mao Ning, porte-parole du ministère des Affaires étrangères de Chine. Photo : Wikimedia Commons.

Les accords frontaliers récemment signés entre le Tadjikistan et le Kirghizstan peuvent incarner un effort de stabilisation régionale mené par les acteurs centrasiatiques dans un contexte de forte recomposition des rapports de puissance à l’échelle mondiale. Donald Trump s'étant jusqu'ici montré peu préoccupé de restaurer l'influence américaine en Asie centrale dans le cadre de sa nouvelle mandature, dans quelle mesure la Chine bénéficie-t-elle d’un tel rapprochement ?

Dès le lendemain des accords signés à Bichkek, le 13 mars dernier, entre les chefs d’Etat du Tadjikistan et du Kirghizstan, Mao Ning, représentante du ministère des Affaires étrangères de la République populaire de Chine, félicitait les deux pays lors d’un point presse. Elle soulignait le rôle tenu par les dirigeants Emomali Rahmon et Sadyr Japarov, selon les informations rapportées par l’agence officielle chinoise Xinhua et la branche tadjike du média russe Sputnik.

Comme le relevait en février le non moins officiel Quotidien du Peuple, cet aboutissement diplomatique s’appuie sur un travail de démarcation et d’efforts diplomatiques menés par les deux pays depuis au moins l'automne 2022. Après un nouvel épisode de violence d’ampleur à la frontière entre les deux pays, survenu le 14 septembre 2022, les . . .

Commentaires (2)

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Abrous, 2025-04-11

Non spécialiste du sujet, cet article me semble poser les enjeux du contexte du Sommet UE-Asie Centrale : l’UE serait-elle en position favorable comme investisseur économique si vraiment on assiste à un reflux de la présence américaine et russe ?

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Jonathan Bonjean Jonathan, 2025-04-17

Merci pour votre commentaire.
Le reflux de la présence russe doit être relativisé: la Russie demeure présente en Asie centrale à travers une empreinte économique importante mais aussi en tant que puissance motrice d’organisations régionales telles que l’Organisation du Traité de Sécurité Collective, sollicitée par le Kazakhstan en 2022 ou l’Union Economique Eurasiatique, bien que l’ensemble des pays d’Asie centrale ne soit pas membre de ces deux organisations.
Concernant l’UE, il importe d’envisager les choses en fonction des intérêts des pays centrasiatiques. Ces derniers sont soucieux de maintenir un équilibre et une concurrence entre leurs partenaires. La position de l’UE en Asie centrale dépendra de sa capacité à apporter des alternatives bénéfiques face aux compétiteurs russes ou chinois. Investir afin de construire des relations commerciales qui ne seraient pas basées exclusivement sur l’exportation de matières premières, comme cela fut envisagé lors du récent sommet UE-Asie centrale constitue une offre séduisante.

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