Alors que l’Ouzbékistan mise sur le tourisme à travers la mise en valeur de son héritage islamique, les musulmans voient la pratique de leur religion limitée. Dans un entretien avec Novastan, le chercheur Sébastien Peyrouse décortique cette relation ambiguë entre islam et politique.
Le 26 janvier dernier, le documentaire Oqlanmagan – The Unexonerated a été posté sur YouTube par la Oxus Society for Central Asian Affairs. Il raconte l’histoire des plus de 18 000 personnes emprisonnées pendant la présidence d'Islam Karimov sous l’accusation d’extrémisme religieux.
Ce retour historique sur une période sombre du pays jette la lumière sur l'attitude répressive du pouvoir politique ouzbek à l’égard de sa population religieuse, notamment musulmane.
Si cette dynamique a pu s’adoucir depuis l’arrivée de Chavkat Mirzioïev, avec des allègements de peine ou des libérations d’anciens prétendus extrémistes, l’Ouzbékistan reste aujourd’hui épinglé pour les restrictions exercées à l’encontre des religions. En parallèle, le gouvernement fait également la promotion de sa culture et de son héritage islamique.
Afin d’explorer cette relation ambiguë entre religion et politique, Novastan a interrogé Sébastien Peyrouse, chercheur à la George Washington University.
Novastan : Dans son rapport mondial de 2022, l’organisation Human Rights Watch a mentionné les alertes lancées par cinq représentants de l’Organisation des Nations Unies après la promulgation d’une loi sur les pratiques religieuses. En parallèle, le gouvernement ouzbek met en avant son patrimoine culturel, notamment islamique. Comment expliquez-vous ce paradoxe ?
Sébastien Peyrouse : Cette contradiction s’inscrit dans des traditions et pratiques soviétiques. Bien que la . . .
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Vincent Gélinas, 2024-04-25
Est-ce que certains acteurs locaux considèrent que la restriction voire la répression des droits religieux est efficace pour lutter contre le radicalisme? Comment le gouvernement ouzbek ou les Ouzbeks eux-mêmes comparent-ils la pratique de la religion en Ouzbékistan et celle dans d’autres pays où la répression est moindre?
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