Le gouvernement ouzbek a procédé à une réorientation à long terme de sa politique de migration de main-d’œuvre vers des pays autres que la Russie, ayant des PIB plus élevés. Cette mesure a pour effet une augmentation des transferts de fonds.

L’Ouzbékistan a vu ses transferts de fonds depuis l’étranger augmenter d’un tiers. En effet, d’après un rapport relayé par le média ouzbek Gazeta.uz, sur la période allant de janvier à septembre 2024, le volume des envois de fonds en provenance de l’étranger a augmenté de 34,8 % pour atteindre 11,62 milliards de dollars (11,02 milliards d’euros). C’est ce qu’a annoncé le président de la Banque centrale, Mamarizo Nourmatov, lors d’une conférence de presse le 31 octobre dernier.

Le mois de juillet a vu les chiffres les plus élevés, avec un montant de transferts équivalent à 1,78 milliards de dollars (1,68 milliards d’euros). Pour les mêmes neuf mois de 2023, ces transferts d’argent représentaient 8,4 milliards de dollars (7,96 milliards d’euros).

Selon les résultats communiqués par le dirigeant de la Banque centrale, la Russie reste la principale destination des travailleurs ouzbeks avec une part des transferts estimée à 75,3 %, malgré une baisse progressive : 78 % en 2023 et 87 % fin 2022.

Des accords avec les pays européens

Les autres pays ont connu une augmentation importante de leur part. La part de la Corée du Sud a augmenté de 76 %, celle du Royaume-Uni de 67 % et celle des Emirats arabes unis de 66 %. La part de la Pologne a été multipliée par deux.

La majeure partie de la main-d’œuvre ouzbèke, notamment en Russie, n’est pas qualifiée et occupe souvent des emplois subalternes dans des domaines tels que la construction, les transports ou les services de conciergerie. Les travailleurs migrants qui se rendent en Europe, en Corée du Sud et dans le Golfe sont affectés à des postes plus qualifiés.

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Cette année, le gouvernement du président Chavkat Mirzïoïev a conclu des accords de migration avec plusieurs Etats européens. En avril dernier, le Royaume-Uni a accepté d’embaucher près de 10 000 professionnels de santé ouzbeks comme personnel de soutien dans les hôpitaux et les cliniques en Grande-Bretagne, rapporte le média ouzbek UzNews. Selon Radio Ozodlik, le service ouzbek du média américain Radio Free Europe, un autre accord a créé 390 postes pour des travailleurs ouzbeks chez Volkswagen et Volvo en Slovaquie.

20 milliards de dollars d’ici 2027

Des mesures sont mises en place par le gouvernement pour le soutien et la formation professionnelle des Ouzbeks travaillant à l’étranger.

La Banque centrale, dans une prévision sur sa politique monétaire pour la période 2025-2027, annonce que le montant des transferts de fonds en provenance des travailleurs migrants pourrait connaître une augmentation entre 10 et 15 % pour atteindre 20 milliards de dollars (19 milliards d’euros) en 2027.

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Dans un scénario alternatif, une dépréciation accrue du rouble, liée aux sanctions économiques imposées à la Russie, pourrait entraîner une diminution des flux d’argent provenant de l’étranger et une flambée de l’inflation.

Ces envois de fonds jouent un rôle important dans l’économie ouzbèke. Ils soutiennent les revenus de nombreuses familles et maintiennent la stabilité de la monnaie nationale, le soum. Selon un rapport de l’Agence présidentielle des statistiques, cité par Gazeta.uz, ils peuvent représenter près d’un quart du revenu total des familles.

William Onkur
Rédacteur pour Novastan

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