Etalé sur plusieurs jours, le mariage traditionnel ouzbek est un évènement social majeur, tant pour montrer son respect des traditions que sa richesse. Récit en détails d'un véritable cycle.
Le mariage est l’un des évènements majeur de la société ouzbèke, les familles n’hésitent pas à s’endetter sur plusieurs années afin d’offrir « un grand mariage » à leurs enfants. C’est à cette occasion que l’on montre sa réussite, même si elle est fictive. En Ouzbékistan, le mariage se déroule sur plusieurs jours : on peut parler de cycle.
Le poids des apparences a également une place importante dans la société ouzbèke. C’est une manière d'afficher sa réussite professionnelle, sociale et familiale. En raison des importantes dépenses qu’occasionnent les différentes cérémonies du mariage, le gouvernement ouzbek a fait voter une loi limitant à 200 le nombre de convives possibles. La loi est entrée en vigueur en avril dernier. Si le nombre dépasse la limite fixée par la loi, les familles devront obtenir une autorisation auprès de la mairie de leur ville.
Novastan vous propose un aperçu des évènements les plus importants de cette cérémonie, de la demande en mariage à la nuit de noce. Ces informations ont été collectées auprès de Nigina Assadova, ancienne responsable de la coordination culturelle au centre Isteza (à Boukhara) qui travaille actuellement sur un projet de collecte des différents us et coutumes qui rythment la vie des hommes et des femmes de Boukhara.
Ces différentes phases qui constituent le cycle du mariage donne une idée de l’organisation sociale et temporelle de la société ouzbèke. En raison de l’histoire de cette ville de l’ouest du pays et sa région, des différences notoires peuvent apparaître avec les autres territoires du pays.
« Jabob berdi » : la demande en mariage et les fiançailles
Quand un jeune homme rencontre une jeune femme et après s’être assuré que cette dernière lui plaît, il dépêche chez les parents de cette dernière une petite délégation constituée d’un couple de proches. Ce n’est pas toujours ses parents qui se déplacent, il est parfois plus stratégique que ce soit sa tante ou sa grand-mère, mais elles devront toujours être accompagnées d’un homme, que ce soit leur propre mari ou un autre membre de la famille.
On ne vient pas sans un présent : il faut veiller à ne pas avoir les dasti khushq ou, littéralement en persan (tadjik), « les mains sèches ». La délégation veillera à prendre avec elle des sucreries à l’intention de la famille de la future épouse. Les parents de la jeune femme concluent cette rencontre par la phrase « on va réfléchir », la réponse se fera savoir ultérieurement, lors d’un deuxième rendez-vous.
C’est la même délégation qui reviendra pour connaître la réponse de la famille. En plus des sucreries, elle offrira un joli tissu à l’attention de la mère, ou de la jeune femme à marier, ainsi qu’une chemise pour le père. Si les parents de la jeune femme acceptent les présents, cela veut dire que « l’accord est donné », sens littéraire de jabob berdi. Il va sans dire qu’en refusant les cadeaux, la famille exprime son désaccord. Lors d’une prochaine visite, la famille de la jeune femme offrira à son tour des présents, d’une valeur égale à ceux reçus, aux parents du jeune homme. Il est d’usage de veiller à ce que la valeur des présents échangés lors de ces rencontres soit supportable par les deux familles.
Une fois accordé sur cette union, les futurs mariés sont déclarés fiancés et la date du mariage suit généralement cette annonce. Dès lors, les parents du fiancé doivent . . .
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