Un an après la rencontre entre Sadyr Japarov et Chavkat Mirzioïev, les délégations des deux pays se sont retrouvées pour avancer sur la détermination des derniers secteurs frontaliers. Du 5 au 7 mai dernier, des groupes de travail composés des gouvernements ouzbek et kirghiz se sont réunis pour « coordonner les questions organisationnelles et juridiques de la prochaine délimitation de la frontière ». Selon Nazirbek Boroubaïev, représentant spécial du gouvernement du Kirghizstan pour les questions frontalières, cité par Radio Ozodlik, la branche ouzbèke du média américain Radio Free Europe, un accord a été conclu pour commencer à l’été 2022 la démarcation de certaines sections.
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Comme le rappelle l’article, les deux pays partagent une frontière de 1 378 kilomètres, dont 85 % a été déterminée par un accord en 2017. 13 % de frontières supplémentaires ont été convenues depuis.
Des incidents réguliers à la frontière
Suite à l’implantation de clôtures métalliques du côté ouzbek de la frontière, un député kirghiz a accusé le 11 mai dernier l’Ouzbékistan de mener des travaux sur le territoire de la ville frontalière de Batken, dans l’ouest du Kirghizstan, selon la branche kirghize du média russe Sputnik. Lire aussi sur Novastan : Un blessé dans des tirs à la frontière entre Ouzbékistan et Kirghizstan Selon le même article, le service des frontières du Comité de sécurité nationale de l’État du Kirghizstan a dû répondre afin d’éteindre la polémique, en rappelant que conformément à l’accord du 5 septembre 2017, le processus de délimitation des frontières avait été achevé sur le tronçon situé près du village d’Arpa-Saï, dans le district de Kadamjaï. Les autres sections encore en attente de délimitation officielle sont sujettes à la contrebande. Le 5 mai dernier, un communiqué du ministère des Affaires étrangères kirghiz a révélé que le ministre ouzbek et son homologue kirghiz s’étaient entretenus, alors que trois citoyens kirghiz avaient été abattus par des gardes-frontières ouzbeks qui les soupçonnaient de passer clandestinement des marchandises.
Des déclarations en décalage avec la réalité
La rencontre opérée au début du mois de mai fait suite à la visite officielle du président Sadyr Japarov en Ouzbékistan les 11 et 12 mars 2021. Les deux dirigeants avaient exprimé leur volonté de régler dans les trois mois suivant l’ensemble des problèmes frontaliers, selon la branche kirghize de Radio Free Europe.
Dans un autre article du même média, le président du Comité de sécurité nationale de l’État kirghiz, Kamtchybek Tachiev, se félicite le 26 mars 2021 « qu’il n’y ait pas de partie gagnante ou perdante, tout est résolu par consentement mutuel. La question des frontières avec l’Ouzbékistan a été résolue à 100 %. Il y avait des questions complexes, mais pendant les négociations, elles ont été résolues, il ne restait plus de questions controversées. » Toutefois, la position du gouvernement kirghiz sur le réservoir de Kempir-Abad a été très mal accueillie par la population, provoquant des manifestations dans les districts de Karasou et d’Ouzgen, selon Radio Ozodlik. Avant de revenir sur sa position, le gouvernement kirghiz avait accepté de céder le barrage à l’Ouzbékistan si les ressources en eau du réservoir étaient conjointement gérées et que le côté ouzbek s’engageait à ne pas construire de structures à ses environs.
Paul Mougeot Rédacteur pour Novastan
Relu par Emma Jerome
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