Accueil      Freedom House pointe l’absence de démocratie en Asie centrale

Freedom House pointe l’absence de démocratie en Asie centrale

Le rapport annuel de l’ONG américaine Freedom House, publié le 6 mai, met en évidence l’absence quasi-totale de démocratie dans les cinq États d’Asie centrale. Alors qu’une tentation dynastique se fait jour au Tadjikistan et au Turkménistan, les transitions ayant eu lieu en Ouzbékistan et au Kazakhstan ne se sont pas soldées par de substantielles avancées démocratiques. Le Kirghizstan obtient le meilleur score de démocratie dans la région, mais n’en reste pas moins un régime autoritaire.

Carte Freedom House Démocratie Asie Centrale Autoritarisme Kazakhstan Ouzbékistan Kirghizstan Tadjikistan Turkménistan
Un rapport publié le 6 mai dernier par l'ONG Freedom House dénonce le manque de démocratie en Asie centrale. En violet sur la carte, les cinq Etats d'Asie centrale sont considérés comme des régimes autoritaires "consolidés".

Le rapport annuel de l’ONG américaine Freedom House, publié le 6 mai, met en évidence l’absence quasi-totale de démocratie dans les cinq États d’Asie centrale. Alors qu’une tentation dynastique se fait jour au Tadjikistan et au Turkménistan, les transitions ayant eu lieu en Ouzbékistan et au Kazakhstan ne se sont pas soldées par de substantielles avancées démocratiques. Le Kirghizstan obtient le meilleur score de démocratie dans la région, mais n’en reste pas moins un régime autoritaire.

Le 6 mai dernier, l’ONG américaine Freedom House a publié l’édition 2020 de son rapport annuel sur la démocratie dans les 29 pays de l’ex-bloc communiste. Sans changement depuis dix ans, les cinq ex-républiques soviétiques d’Asie centrale occupent cette année les dernières places du classement et sont considérées comme des régimes autoritaires. Selon l’ONG, l’indice de démocratie du Kirghizstan, du Tadjikistan et du Turkménistan s’est dégradé depuis un an. Seuls le Kazakhstan et l’Ouzbékistan enregistrent de maigres progrès, respectivement en matière de liberté octroyée à la société civile et de lutte contre la corruption.

Financée par le gouvernement américain et basée à Washington, Freedom House publie depuis 2009 le seul rapport annuel sur l’état des avancées démocratiques dans la région. Chaque pays étudié obtient un score de démocratie sur une échelle allant de 1 à 7, 7 étant le score maximal. Pour calculer ce score, l’ONG prend en compte 7 facteurs : la gouvernance démocratique à l’échelle nationale, le processus électoral, la société civile, l’indépendance des médias, la démocratie locale, le système judiciaire et la corruption. Les pays dont le score est inférieur à 2 sont considérés comme des régimes autoritaires « consolidés », et ceux dont le score est compris entre 2 et 3 sont considérés comme des régimes autoritaires « semi-consolidés ».

Des scores de démocratie très médiocres dans toute l’Asie centrale

En 2020, le score moyen des cinq pays d’Asie centrale s’élève à 1,32, faisant de la région le plus mauvais élève de l’ancien espace communiste. Néanmoins, ce chiffre masque d’importantes disparités entre les États centrasiatiques, ainsi que des évolutions différentes.

Vous avez encore 80 % de cet article à découvrir! Abonnez-vous maintenant pour seulement 3€ par mois

S’abonner

Déjà abonné ? Se connecter

En vous abonnant à Novastan, vous soutenez le seul média européen spécialisé sur l'Asie centrale. Nous sommes indépendants et pour le rester, nous avons besoin de votre aide ! Grâce à vos abonnements, nous pouvons rémunérer nos correspondants en Asie centrale.

Commentaires (2)

Votre commentaire pourra être soumis à modération.

Tom monorchio, 2020-05-13

Je pensais que le Kirghizistan était enfin passé dans une réelle démocratie après l’élection présidentielle de 2017, vous pensez que Jeenbekov s’en va vers un régime autoritaire voir dictatorial ? En ce qui concerne le Tadjikistan et le Turkménistan, rien d’étonnant. à propos du Kazakhstan, je pense que tokaiev va prendre de plus en plus de pouvoirs pour prendre la même directions que Nazarbaiev. Tandis que pour l’Ouzbékistan, je ne sais pas vrmt quoi en penser, je trouve la situation assez floue.

Reply

Quentin Couvreur, 2020-05-13

Bonjour,

Merci de votre commentaire. En ce qui concerne le Kirghizstan, Freedom House ne pointe pas de dérive dictatoriale de la part du président Sooronbai Jeenbekov. Néanmoins, une proposition de réforme constitutionnelle, initiée par un député de l’opposition, a quelque peu semé le trouble. Pour en savoir plus, je vous invite à lire notre article sur le sujet : http://novastan.org/fr/kirghizstan/kirghizstan-une-nouvelle-reforme-constitutionnelle-discutee-en-pleine-pandemie/
Il semble également que le processus électoral ne soit pas des plus équitables, malgré les apparences. A ce sujet, vous trouverez une analyse intéressante à cette adresse : https://www.diploweb.com/Kirghizstan-au-dela-de-l-illusion-democratique-apres-la-victoire-de-Sooronbay-Jeenbekov-aux.html
Pour le Kazakhstan, attention à rester prudent. Certains politologues kazakhs pensent en effet que les nouvelles nominations et le limogeage de Dariga Nazarbaïeva n’auraient pu avoir lieu sans l’aval de Noursoultan Nazarbaïev (voir par exemple sur Novastan : http://novastan.org/fr/kazakhstan/nouvelles-nominations-au-kazakhstan-vers-un-renforcement-des-pouvoirs-du-president/)
Enfin, je vous rejoins à propos de l’Ouzbékistan, la situation demeure assez indécise. Toutefois, si certains journaux ont dépeint le nouveau président comme un « Gorbatchev ouzbek », il se rapproche davantage, à mon sens, d’un Deng Xiaoping. En effet, les réformes en cours en Ouzbékistan sont principalement d’ordre économique, l’ouverture politique demeurant limitée (comme, d’une certaine manière, dans la Chine des années 1980, et à l’inverse de l’URSS à la même période).

Bien cordialement,

Quentin Couvreur.

Reply