L’Institut pour la paix et le développement est basé au Kirghizstan. Il forme une nouvelle génération d’artisans de la paix avec la tenue de clubs dans plus de 150 écoles kirghizes, en prônant la coexistence pacifique des groupes ethniques.
Des centaines de jeunes kirghiz ont eu l’opportunité de se faire avocats de la paix à travers les clubs de l’organisation non gouvernementale (ONG) de l’Institut pour la paix et le développement (IPD). Selon l’un des participants au projet, les activités des clubs de la paix entendent encourager le développement intellectuel des élèves, prévenir la délinquance juvénile et mettre en œuvre la notion de Kyrgyz Djarany portée par le gouvernement.
Kyrgyz Djarany (littéralement « citoyens kirghiz », ndlr) est un concept de développement de l’identité nationale, officiellement promu par le gouvernement kirghiz. Ce projet réunit toutes les communautés ethniques du Kirghizstan tout en préservant leurs identités ethniques et culturelles respectives.
Soutenez Novastan, le média associatif d’Asie centrale
En vous abonnant à Novastan, vous soutenez le seul média européen spécialisé sur l’Asie centrale. Nous sommes indépendants et pour le rester, nous avons besoin de votre aide !L’IPD, fondé en 2019 au Kirghizstan, se concentre sur la promotion de la paix en Asie centrale. Ses activités visent à former les jeunes aux techniques de résolution de conflits et à mettre en œuvre des projets de paix. Au cours des cinq dernières années, l’Institut a formé plus de 5 000 jeunes.
L’IPD veut permettre aux élèves de développer leur empathie, leurs compétences en matière de négociation et leurs méthodes de résolution des conflits par le biais de séances d’entraînement expérimentales. Il donne l’occasion aux enfants de mettre leurs propres projets en pratique et de partager leurs idées sur la paix : la principale mission des clubs est de promouvoir les principes de diversité, de tolérance et d’inclusivité parmi les jeunes.
Inciter les élèves à la tolérance
Nourdjamal Alibaïeva, l’une des coordinatrices des clubs de la paix, explique à Novastan que selon elle, les élèves ont affiché un changement notable dans leur comportement. Elle souligne que « les voir se conduire de façon tolérante et mesurée et respecter les limites personnelles me rend très heureuse. Je crois que notre projet est à l’origine d’une telle attitude. »
Envie de participer à Novastan ? Nous sommes toujours à la recherche de personnes motivées pour nous aider à la rédaction, l’organisation d’événements ou pour notre association. Et si c’était toi ?
Les clubs de la paix permettent également de se rapprocher des élèves à l’extérieur des salles de classe. « Nous avons commencé à passer plus de temps ensemble avec les élèves après l’école. Ils me demandent souvent : ‘Sur quoi portera le séminaire ? Qu’est-ce qu’on va faire ? Où va-t-on ?’ J’y vois un intérêt significatif de la part des enfants à travailler ensemble au sein du club », raconte Nourdjamal Alibaïeva.
La coordinatrice souligne la diversité des participants : « en œuvrant sur ce projet, j’ai commencé à travailler avec différents élèves. Leur catégorie d’âge variait également. » Certains étaient à l’aise pour exprimer leurs pensées, tandis que cela représentait un défi pour d’autres. Néanmoins, elle s’est efforcée de faire tomber les barrières, à commencer par les retenues dans l’expression des opinions et des idées.
Chaque élève exprime son individualité
Oulanbek Oumetov n’est pas seulement coordinateur du projet des clubs de la paix dans le district de Nooken de la province de Djalalabad, mais aussi instituteur dans une école locale. Il collabore au projet depuis 2019 et, en plus d’enseigner aux autres, il apprend lui-même en permanence. Sa méthode d’enseignement est fondée sur la croyance que chaque élève est unique, et sur une approche individuelle de chacun d’entre eux.
« S’il y avait auparavant un seul club dans la région de Nooken, on en dénombre 30 aujourd’hui. Imaginez à quel point le projet est attrayant, tant pour les enseignants que pour les élèves », s’enthousiasme Oulanbek Oumetov.
Il sait que la clef d’un travail fructueux avec les élèves réside dans l’attention portée aux détails. « J’effectue des diagnostics pour chaque élève, en étudiant la façon dont il comprend le concept de paix et les valeurs qu’il y associe », explique l’enseignant de Nooken. Récemment, il a demandé à ses élèves de parler de ce que le concept de paix signifiait pour eux. Il s’est avéré que chacun d’entre eux percevait ce mot différemment.
Envie d'Asie centrale dans votre boîte mail ? Inscrivez-vous gratuitement à notre newsletter hebdomadaire en cliquant ici.
Oulanbek Oumetov enseigne dans les clubs de la paix en langue kirghize afin de rassembler des élèves de diverses régions reculées du Kirghizstan. D’après ses fondateurs, l’IPD cherche à être plus que seulement une ONG internationale parmi tant d’autres au Kirghizstan. Elle se veut un catalyseur de changements positifs dans une région souvent aux prises avec des conflits. Le plan de l’IPD prévoit la création de 1 000 clubs de la paix d’ici 2030 et un soutien financier à 120 initiatives de paix à travers le Kirghizstan.
Cherzod Babakoulov
Rédacteur pour Novastan
Traduit de l’anglais par Adrien Mariéthoz
Edité par Macha Toustou
Relu par Elise Medina
Merci d’avoir lu cet article jusqu’au bout ! Si vous avez un peu de temps, nous aimerions avoir votre avis pour nous améliorer. Pour ce faire, vous pouvez répondre anonymement à ce questionnaire ou nous envoyer un email à redaction@novastan.org. Merci beaucoup !