Cette proposition du président ouzbek est historique, alors que les deux pays se rapprochent de plus en plus. Aujourd’hui, près de 300 kilomètres de frontières ne sont toujours pas délimitées entre les deux Etats.
Novastan reprend et traduit ici un article originellement publié par Podrobno.uz.
Le président ouzbek Chavkat Mirzioïev et son homologue kirghiz Almazbek Atambaïev ont discuté de la préparation d’un accord pour délimiter les frontières des deux pays lors du sommet de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS), organisé les 8 et 9 juin à Astana, la capitale kazakhe.
« Depuis votre visite à Samarcande, saisir toute opportunité de mettre les choses au point est devenu une tradition. Et la mise au point d’aujourd’hui concerne nos relations bilatérales, qui se développent activement dans tous les domaines. Le volume des échanges a considérablement augmenté, les contacts entre les régions frontalières de nos pays s’approfondissent. Où que nous nous rencontrions, nous faisons tout notre possible pour aller de l’avant », a déclaré Chavkat Mirzioïev, cité par le service de presse du président du Kirghizstan.
« Le plus important est de tout faire pour qu’il n’y ait plus de frontières entre nous »
Si les milieux d’affaires des deux pays se réunissent, alors, selon le président de l’Ouzbékistan, « ce sera un vrai succès ». « Le plus important est de tout faire pour qu’il n’y ait plus de frontières entre nous, nous devons avoir des frontières ouvertes », a remarqué Chavkat Mirzioïev. Une déclaration proche de l’historique, alors que les deux pays n’ont pas délimité l’ensemble de leurs frontières. Grâce à un accord signé le 16 avril dernier, près de 1000 kilomètres de frontières ont pu être « stabilisés » entre les deux pays. Aujourd’hui, seuls 300 kilomètres sur 58 sections de la frontière sont sujets à des désaccords, sur une étendue totale de 1370 kilomètres.
Almazbek Atambaïev a à son tour remercié Chavkat Mirzioïev de l’avoir invité en Ouzbékistan et a déclaré qu’il était prêt à coopérer pour renforcer les relations entre le Kirghizstan et l’Ouzbékistan dans tous les domaines clés. Le président Atambaïev a particulièrement noté que la frontière entre le Kirghizstan et l’Ouzbékistan devait devenir une « frontière de l’amitié et de la paix au profit de deux peuples frères ». « Au terme de la rencontre, les deux chefs d’Etat ont demandé aux départements concernés de travailler au plus vite à l’élaboration de l’accord pour délimiter et démarquer la frontière ouzbeko-kirghize » a rapporté son service de presse.
Un nouveau marqueur du réchauffement des relations entre Ouzbékistan et Kirghizstan
Les groupes de travail de l’Ouzbékistan et du Kirghizstan pour la délimitation et la démarcation de la frontière ouzbeko-kirghize se sont réunis du 21 au 26 mai 2017 à Djalal-Abad (Kirghizstan). Cette réunion a compris un travail commun à l’intérieur comme sur le terrain, à proximité de frontière, dans la région d’Andijane en Ouzbékistan et d’Och au Kirghizstan.
Selon le ministère des Affaires étrangères de l’Ouzbékistan, il a aussi été question pendant cette réunion de l’élaboration d’un accord intermédiaire. « Nous avons réussi à collaborer avec le Kirghizstan sur plusieurs fronts, en particulier sur une question aussi complexe et sensible que la démarcation et délimitation de nos frontières. Aujourd’hui nous avons inscrit près de mille kilomètres de frontières et nous préparons un accord afin que soit noté à jamais que ces frontières ont été reconnues », a annoncé le ministre des Affaires étrangères ouzbek Abdoulaziz Kamilov lors d’une conférence de presse le 16 avril.
Cet accord représente une nouvelle étape dans le réchauffement des relations ouzbéko-kirghizes. Dès octobre avec quelques signaux, mais plus franchement depuis l’élection de Chavkat Mirzioïev en décembre dernier, l’Ouzbékistan veut d’abord plaire à ses voisins et s’ouvre de plus en plus, autant à l’extérieur qu’à l’intérieur.
Traduit du russe par Valentine Baldassari